Outbreak ► Marvel ✓

15 - "J'espère que tu plaisantes !"

Durant l'entièreté du week-end, ma mère n'a cessé d'exhiber sa bague de fiançailles. Elle est tellement heureuse ! Elle m'a raconté sa soirée en détails trois fois, toujours avec un enthousiasme démesuré et des étoiles plein les yeux.

James l'a donc emmenée au restaurant puis ils sont allés se promener sur le pont de Brooklyn et, au beau milieu de leur balade, il s'est agenouillé et a demandé la main de ma mère. D'après elle, elle a hurlé un oui tonitruant, mais James m'a avoué qu'elle a bégayé et essayé de voir si ce n'était pas une caméra cachée avant d'accepter.

N'ayant aucune alerte nécessitant Outbreak, j'ai pu aider les futurs mariés à commencer les préparatifs. James et maman sont impératifs, ils veulent se marier le mois prochain, le 20 Février.

C'est un peu tôt et je sens que le prochain mois sera du genre anxiogène et très chargé, mais plus tôt ils sont mariés, mieux c'est pour eux.

Ce matin, je suis passée à la poste déposer les invitations avant de filer en cours. Hunter me retrouve devant mon casier avant notre premier cours.

- Je te félicite pour toutes tes améliorations, chuchoté-je. Outbreak a maintenant des yeux et des oreilles partout.

- Y a pas de quoi. J'ai réussi à accéder au portable de Schneider, je saurai où il se trouve à chaque instant.

- Super. Vraiment, merci Hunter.

- Je trouve ça excitant de servir une super-héroïne.

Je glousse et referme mon casier.

- Je n'en doute pas, mais évite de dire ça à haute voix.

Le garçon mime une fermeture éclair sur sa bouche et fait mine de jeter une clé imaginaire par-dessus son épaule. Je ris plus franchement et entre à sa suite dans la salle de Monsieur McGuire, impatiente de connaître notre note commune.

♦♦♦♦♦♦♦♦

- Dis donc, ça a l'air de rouler entre Hunter et toi.

Je relève mon nez de mon assiette de pâtes pour scruter Liv d'un œil interrogateur.

- On est seulement amis.

- Oui, et plus si affinités.

- Arrête, parle-moi plutôt de Jesse.

- Lui et moi, c'est officiel depuis longtemps, mais vous, vous vous tournez autour, c'est encore plus amusant.

- Amusant ?

- Vous êtes mignons.

- Mignons ?

- Tu vas répéter chacune de mes fins de phrase, Evy ?

- Evy ?

La rousse me jette son yaourt à la figure. Je rattrape le pot de justesse et le replace sur son plateau en riant.

On se voit tous les jours, pourtant ma meilleure amie me manque. Depuis Outbreak, je n'ai plus une minute pour nos virées ciné, shopping et autre. Heureusement que Jesse est présent pour elle, au moins elle n'est pas totalement seule. Liv ne me reproche pas mon emploi du temps chargé; mais je sais que ça la pèse de ne pas me voir aussi souvent qu'elle le voudrait.

J'ai peur qu'elle pense que je lui cache des choses. C'est le cas, mais je ne veux tout de même pas qu'elle le pense.

- Faut que je te raconte ! s'exclame-t-elle. Hier soir, les flics sont passés à la maison.

Cette fois, je ne rigole plus. Je laisse retomber ma fourchette et manque de m'étrangler. Je déglutis difficilement.

- Vraiment ?

- Ouais, ils ont posé des questions à papa sur Biopharma, comment il prenait son licenciement, ce genre de choses.

- Et ?

- Et c'est tout, quelque clarifications sur son emploi du temps concernant les attaques de Steel Laser puis ils sont repartis.

- Ton père fait partie des suspects ?

- Ridicule, n'est-ce pas ? rit Liv.

 - Et tu sais où il était durant ces attaques ?

- A la maison.

- Avec toi ou ta mère ?

Liv semble percevoir mon ton pressé puisqu'elle fronce les sourcils.

- Il était dans son labo. Evy, tu ne penses tout de même pas que mon père est ce criminel ?

- Steel Laser n'a tué personne, observé-je. Du moins, pas volontairement.

Au moment où les mots sortent de ma bouche, je comprends que j'ai fait une erreur.

- J'espère que tu plaisantes !

Son cri résonne dans tout le réfectoire et certains lycéens se retournent pour nous fixer. Au loin, je croise le regard interrogateur d'Hunter. Je lui jette un regard implorant, il faut qu'il me sorte de là.

- Tu te rends compte de ce que tu dis ? s'énerve Liv. Tu accuses mon père d'être ce robot !

- Liv, je n'ai jamais dit...

- Non, mais tu le penses tellement fort que je le lis dans tes yeux.

- Je dis seulement que la police a des raisons d'enquêter sur lui et que...

- Alors là, c'est la meilleure !

La rousse se lève d'un bond, renversant du même coup son plateau. Je sursaute face à son soudain accès de colère. Je l'ai déjà vu très remontée, mais jamais contre moi. Notre amitié est basée sur la confiance et la compréhension. Accuser son père, c'est comme l'accuser directement elle.

- Combien de fois il nous a emmenées au parc, combien de fois il t'a payé une glace pour te changer les idées quand tes parents se disputaient ?

- Liv..., imploré-je.

- Non, j'en ai ma claque. Tu te permets de l'accuser seulement parce que comme des dizaines d'autres, Biopharma a dû le virer. Et par ta faute en plus !

Je reste sidérée par ses propos. Liv ne m'a jamais reproché le licenciement de son père et maintenant, elle me le renvoie en pleine face. Je ne lui en veux pas vraiment, même les centaines de regards tourner sur nous ne me dérangent pas et pourtant, Dieu sait à quel point je déteste me faire remarquer, pourtant ça me blesse qu'elle m'avoue à peine aujourd'hui qu'elle m'en veut pour ce que j'ai fait à son père alors qu'elle m'a toujours affirmé le contraire.

Mais à quoi ça servirait de tenter de la raisonner ? Elle défend son père aussi bien que je pourrais défendre ma mère.

Pourtant, je refuse de nier le fait qu'il puisse être Steel Laser puisqu'il l'est. Je refuse de lui mentir encore une fois.

Voyant que je reste muette, Liv s'éloigne, furieuse.

Je vois ses cheveux de feu disparaître hors du réfectoire avant que Jesse la suive. Hunter me rejoint. Une larme roule sur ma joue et je plonge ma tête dans mes mains.

- Qu'est-ce qui vient de se passer ? demande Hunter, atterré.

- Je viens de perdre ma meilleure amie...

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Ce chapitre est ridiculement court, j'ai honte de moi.

Je me rattrape avec le prochain, promis !!!