4 - "Y a pas à dire, quelque chose cloche chez moi"

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- Maman ! Je n'ai rien à me mettre !

Je gémis comme une petite fille, tandis que ça fait plus d'une demi-heure que je farfouille dans mon placard et essaie des dizaines de tenues. Ma mère, en bonne héroïne qu'elle est, déboule dans ma chambre.

- Mais, c'est fou ce que tu as maigri ! s'exclame-t-elle en attrapant ma jupe patineuse qui me tombe sur les hanches. 

- Je sais ! C'est depuis l'hôpital. J'ai jeûné pendant deux jours ou quoi ?

- Non, au contraire. Je ne comprends rien.

- Je ne vais pas m'en plaindre. J'ai le corps parfait maintenant.

- Oui, mais tout est trop grand.

Je soupire bruyamment.

- Pour aujourd'hui, je t'autorise à m'emprunter une tenue, m'accorde ma mère. Ce soir, je finis plus tôt, on ira faire quelques magasins.

J'embrasse ma mère sur la joue, puis me rue dans sa chambre. La tenue est toute décidée. Sa jupe rayée et des collants fins noirs avec ce superbe haut noir et son long gilet que j'ai toujours rêvé de mettre. En quelques minutes, j'ai déjà enfilé le tout et file dans la salle de bains où je m'empresse d'accomplir mon rituel quotidien. Débarbouillage, lavage de dents, brossage de ma crinière ondulée, une touche de mascara et je suis parée. J'attrape mon sac de cours et dévale les escaliers. Je suis en retard ! 

Je glisse mes pieds dans mes bottines et mon cou dans une écharpe avant de sortir en trombe après un salut rapide. J'entre d'un saut dans mon pick-up et insère la clé. Je tourne une fois puis deux, mais rien à faire. Le moteur crachote, impossible pour lui de démarrer. 

Je retrousse mes manches, rageuse et réessaie une dernière fois. Toujours rien. Je frappe sur le volant, agacée.

- C'est pas vrai.

Soudain, un éclair bleu attire mon attention. Des veines bleutées parcourent mes bras et se dirigent vers le volant. Il y a une étincelle, puis le moteur démarre d'un coup. Surprise, j'enlève mes mains du volant et les regarde sous toutes les coutures. Les veines bleutées disparaissent lentement, comme si elles se rétractaient dans mon organisme. Je les fixe des yeux en enlevant mon gilet et, en suivant leur tracé, je me rends compte qu'elles se croisent pour disparaître au niveau de mon cœur. 

- Qu'est-ce que c'est que ce bordel....

- Evy, t'es encore là ? T'es à la bourre ! me crie ma mère en sortant de la maison, mon petit frère à la main.

Je reste muette. Elle me jette un regard noir et j'enclenche la première. C'est pas le moment d'halluciner, faut que j'aille en cours. Pourtant, durant tout le trajet, des dizaines de questions tournent en boucle dans ma tête. Qu'est-ce qu'il vient de m'arriver ? Pourquoi mes veines ont-elles soudain été parcourues d'un liquide bleu ? Les lasers auraient-ils empoisonné mon sang ? Et le moteur, c'est moi qui l'ai allumé ? 

J'ai tellement la tête dans les nuages que je grille un feu rouge et manque de créer un accident. Heureusement, mes incroyables nouveaux réflexes me font dévier au dernier moment et j'évite la catastrophe. Pas d'hôpital encore une fois ! Evidemment, il n'y a plus de place quand j'arrive au lycée, je suis obligée de me garer un peu plus loin dans une ruelle. Je cours presque pour atteindre les portes. Quand je les pousse enfin, la sonnerie retentit.

- Merde !

Je m'élance entre les lycéens encore restants et atteins ma classe de mathématiques juste à temps. Le professeur a déjà commencé l'appel.

- Evangeline Mulligan ?

- Présente, dis-je, essoufflée avant de m'installer à côté de Liv.

Outbreak ► Marvel ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant