- Hunter ? répète Liv, incrédule.
Je vire au cramoisi tandis que le jeune homme se retourne pour m'adresser un sourire. McGuire termine ses groupes puis nous demande de rejoindre notre partenaire et de nous mettre d'accord sur le roman à présenter durant la fin de l'heure. Lentement, je me lève de ma chaise et rassemble mes affaires sous les encouragements de ma meilleure amie.
- Vous vous connaissez déjà. Reste naturelle et tout ira bien, assure Liv.
Je soupire. Ça risque de mal se passer si je reste naturelle. De plus, je suis très maladroite quand je deviens nerveuse. Et Hunter ne manque pas de le remarquer puisque je manque de faire tomber ma chaise quand j'arrive à sa hauteur.
- Salut, me lance-t-il.
- Salut.
Ma voix grésille. Je serre les dents, furieuse après moi. Les grands yeux d'Hunter tentent d'accrocher les miens, mais je les laisse rivés sur mon cahier.
- Sur quoi tu veux travailler ?
- Je pensais qu'on pouvait faire chacun une liste avec nos idées puis qu'on les mettrait en commun.
- Très bonne idée.
Hunter sort une feuille de papier et griffonne rapidement. Je décide de faire de même et couche sur le papier une dizaine de romans que je juge adéquats pour le travail.
- Tu dessines toujours ? me demande soudain le jeune homme.
- Euh oui, oui. Toujours.
- Et tes parents, ils vont bien ?
- Ma mère a rencontré quelqu'un il y a quelques années.
- Oui, je sais. Ton frère est dans la classe de ma soeur.
- Lyla c'est ça ? Jo m'a dit qu'elle adorait jouer avec des poupées zombies.
- Elle affirme que ce sont ses copines qui la forcent à y jouer, mais je n'en crois pas un mot.
Hunter et moi rions et je me sens tout de suite plus détendue. C'est comme si ces six dernières années n'avaient pas existées et que nous étions toujours de bons amis. Nous échangeons nos feuilles et je me rends compte que la grande majorité des livres inscrits n'ont rien à voir avec ceux étudiés en classe, mais que j'en ai lu et adoré certains. Je suis étonnées que nos lectures soient si similaires. Je jette un coup d'oeil à Hunter qui fait une drôle de tête.
- Quoi ? lui demandé-je, inquiète.
- Et bien... tes choix sont judicieux, mais je ne les trouve pas assez personnels.
- Personnels ?
- On les a pratiquement tous étudiés en cours, je pense que McGuire attend autre chose.
- D'accord, je vois. Laisse-moi arranger ça.
Je lui prends la feuille des mains et gribouille dessus pour retranscrire les titres de mes romans favoris. En comparant nos deux listes, plusieurs romans ressortent alors nous discutons de nos impressions pour voir lequel serait le plus pertinent à présenter.
- Je crois qu'on a trouvé notre roman, remarque Hunter.
Je prends mon plus bel accent français et dis, avec un sourire.
- Les Misérables...
♦♦♦♦♦♦♦♦
La journée se passe agréablement vite et j'ai le temps de rentrer chez moi pour déposer mes affaires avant de repartir pour Biopharma. Mon badge émet un bruit strident quand je le passe. J'enfile ma blouse blanche suspendue et attrape un stylo dans mon sac avant de tout fourrer dans mon casier. Je me dirige ensuite dans le bureau de mon supérieur Dean, un laborantin chargé de me faire travailler. Espérons qu'il ne me demande pas de café et qu'il se décide à enfin m'apprendre quelque chose d'intéressant. Or, c'est mal le connaître puisque je passe encore ma soirée à ranger son bureau, nettoyer son labo et trier ses documents.
- Mulligan, va me chercher un café, Mulligan ramasse mes documents, Mulligan va ramener ça dans la salle numéro 125BH et éteins derrière toi...
♦♦♦♦♦♦♦♦
J'ouvre difficilement les yeux à mon réveil. La pièce dans laquelle je me trouve est tellement blanche que sa lumière m'éblouie.
- Ma chérie, souffle une voix.
Je tourne la tête, immédiatement une douleur me vrille le crâne. Je grimace tandis que la main fraiche de ma mère se pose sur la mienne.
- Tu es encore brûlante.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? demandé-je d'une voix rocailleuse.
Une larme roule sur les joues creusées de ma mère. Je ne lui ai jamais vu les yeux si bouffis.
- Je ne te voyais pas rentrer alors j'ai appelé Biopharma. Le vigile m'a assuré que plus personne ne se trouvait dans le bâtiment. J'ai insisté et il a vérifié les caméras. Il m'a alors dit d'appeler la police, que tu étais entrée dans une salle de rayonnement et tu n'étais pas ressortie. Les pompiers et la police sont arrivés. Certains laborantins ont ouvert la porte. Ils t'ont trouvée étendue par terre, la peau rougie. J'ai eu tellement peur...
Mon coeur bat à tout rompre à mesure que ma mère relate les faits. Je me souviens de tout jusqu'à la douleur qui m'a parcourue.
- On t'a ensuite emmenée d'urgence à l'hôpital, continue-t-elle. Les médecins t'ont rafraichi, ont fait des analyses. Ils disent que c'est un miracle que tu sois en vie.
Je me pose tellement de questions que la douleur dans mon crâne devient insupportable. Des flashes de la nuit dernière s'imposent dans mon esprit. Je ne suis peut-être pas très douée en sciences, mais je suis certaine que je n'aurais pas dû survivre à ces lasers.
- Tu devrais te reposer ma puce.
J'acquiesce et repose ma tête contre les oreillers. Je suis si épuisée que je m'endors immédiatement.
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A mon second réveil, la nuit est tombée et il n'y a plus personne dans ma chambre. Un plateau repas est posé à côté de moi. Je me redresse doucement. Etrangement, toute trace de douleur est partie, je me sens d'ailleurs en pleine forme. Mon ventre émet des bruits douteux, je rapproche donc le plateau. Un verre d'eau y est posé à côté d'une assiette de légumes bien trop colorés pour être frais et un compote à la pomme. Je suis affamée, le fait que le plat soit froid et qu'il n'ait aucun goût ne me dérange pas et je le dévore. Je n'ai jamais eu aussi faim de ma vie.
Après avoir mangé, je décide de prendre une douche, ça doit faire presque vingt-quatre heures que je suis dans cet hôpital et je me sens sale. L'eau chaude me fait un bien fou. Elle détend chacune de mes articulations et je me sens revigorée. Quand je sors de la cabine, la vapeur enveloppe la pièce. J'ouvre la fenêtre pour aérer puis nettoie le miroir avant d'enfiler les vêtements que maman a laissés sur ma table. Soudain, je relève les yeux et tâte mon flanc, incrédule. Je remarque que la longue cicatrice que je traîne depuis l'accident de vélo que j'ai eu à onze ans a totalement disparu. Ma peau est lisse et dénuée de toute imperfection, j'ai même l'impression qu'elle a pris de jolies couleurs. Je tâte mon visage. Mes cils semblent plus longs et plus volumineux, ma bouche plus pulpeuse et mon nez, cassé il y a trois ans après une autre chute, semble s'être remis en place. Mes vilaines cicatrices de varicelle ont disparu de même que les quelques boutons d'acné qui persistaient. La couleur de mes yeux bruns est plus intense et l'émail de mes dents, éclatant.
En une nuit, je suis devenue une vraie bombe.
Je ne sais pas ce que les médecins m'ont fait, mais je me sens plus légère. Mes cuisses ont perdu de la graisse, mon ventre est plat et ferme et mes bourrelets ont comme fondu. Quand je mets mes ongles face à moi, je remarque qu'ils ne sont plus abimés et qu'ils brillent.
- Qu'est-ce qui m'est arrivé ? soufflé-je.
Je pose les mains sur l'évier. D'un geste maladroit, je donne un coup dans le verre en plastique posé dessus. Par un réflexe que je ne me connais pas, je le rattrape en plein vol. Tremblante, je le replace.
Ces laser m'ont fait quelque chose, mais je suis effrayée à l'idée de découvrir quoi...
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A votre avis, qu'est-il arrivé à notre Evy ? ^^
Bon, je suis gentille donc je vous poste deux chapitres. Cela vous permettra aussi peut-être d'être plus nombreux pour me lire ^^ Kissouille !!
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Outbreak ► Marvel ✓
Fanfiction| FANFICTION TERMINEE | "With great power comes great responsabilities" - Benjamin Parker Tome 1 - Transformation Evy Mulligan pensait être le genre de fille que personne ne remarque, celle qui s'adonne à sa passion et à pour unique but de réaliser...