Outbreak ► Marvel ✓

12 - "Tant pis, je saute"

J'attrape la tasse de café que me tend le serveur et sors en trombe de la boutique. Je regarde le nom inscrit sur ma boisson et lève les yeux au ciel. Ils se sont encore trompés. Aujourd'hui, je m'appelle Ivy, paraît-il. Enfin... Tant que leur café fait son effet, ça me va.

Je pousse la porte de ma chambre une fois chez moi et jette mon sac sur le sol avant de me mettre au travail.

J'ai fini mon costume ce matin juste avant d'aller en cours et j'ai hâte de l'enfiler. J'ai attendu ça toute la journée. J'étais si excitée que Liv m'a demandé ce qui m'arrivait. Pour lui enlever l'idée de la tête, je lui ai raconté ce qui avait failli se passer entre Hunter et moi hier. Autant dire que son niveau d'excitation a de loin dépassé le mien. J'ai bien cru qu'elle ne me lâcherait plus avec cette histoire. Dès qu'on croisait Hunter, je baissais volontairement la tête alors que la rousse le saluait avec enthousiasme.

Le malaise intersidéral...

J'enfile la combinaison par-dessus mes sous-vêtements et gigote dedans devant mon miroir. Elle est parfaite ! Le bleu et les bandes violettes se mélangent à merveille et j'ai bien respecté les proportions.

Le tissu moule mes nouvelles formes à merveille, mais ne colle pas. C'est comme une seconde peau. Je glisse ensuite mes pieds dans les hautes bottes oranges que j'ai confectionnées, celles-ci épousent la combinaison à un tel point qu'on pourrait croire qu'elles en font partie.

Je file dans la salle de bains et coiffe mes cheveux en demi queue-de-cheval pour qu'ils ne me gênent pas. Je retourne ensuite dans ma chambre pour enfiler mes gants assortis aux bottes. Je les ai testés la nuit dernière, ils véhiculent très bien l'énergie qui se dégage de mon corps et celle-ci ne les abîme même pas. 

Je dépose ensuite le masque sur mes yeux et passe le fil à l'arrière pour le fixer. Je m'admire dans la glace et ne peux m'empêcher de pousser un cri de joie. Impossible de me reconnaître sous ce costume du tonnerre. Je suis vraiment fière de mon travail. Ces heures de veillées et ces litres de café ingurgités en valaient la peine.

Je m'apprête à sortir pour aller m'entraîner dans ma nouvelle tenue quand mon ordinateur émet un bruit strident. J'ouvre la notification qui me mène immédiatement sur un plan de la ville. Un point rouge clignote dans les alentours de Jackson Heights. Un grésillement retentit puis un code est annoncé, un 10-66, et l'ordre de se rendre sur les lieux est donné. Je tape rapidement les chiffres du code policier dans la barre des recherches et apprends que ça annonce un incident inhabituel comme le crash d'un avion ou le déraillement d'un train. L'officier annonce que l'incident est l'effondrement d'un bâtiment en construction.

Je recherche ensuite rapidement une façon express de se déplacer dans New York sans être vu. Quand je tombe sur une photo de Yamakasi, c'est l'illumination.

Je glisse mon téléphone dans ma botte et je suis ravie de constater qu'en plus d'être bien coincé, il est invisible.

Après avoir fermé la porte de devant à clé, je me rue à l'arrière et monte sur le mur qui nous sépare de la rue pour atteindre le toit de ma maison plus facilement.

Téléphone en main, je passe de toit en toit et suis le plan qui me permettra d'atteindre Jackson Heights le plus rapidement possible. Le costume me laisse la liberté de faire n'importe quel mouvement, aussi compliqué soit-il. Je grimpe, saute, m'accroche partout en espérant être assez rapide. En bas, j'entends les sirènes de police, il faut que j'arrive avant eux si je veux prouver de quoi je suis capable.

Soudain, je m'arrête. L'écart entre l'immeuble sur lequel je me trouve et celui d'en face est bien trop important. Je ne sais pas encore voler.