Ça fait une semaine que je n'ai pas de nouvelle mission. Le bruit de ma pitoyable prestation a dû se répandre comme une trainée de poudre jusqu'aux supérieurs -s'il y en a. Je passe donc mes journées à traîner en ville. Lorsqu'elles me voient passer, les dames de la haute me toisent avec des airs dégoutés. Le fait que je me promène en pantalon leur paraît comme un affront envers la société féminine. Je les entends chuchoter dans mon dos mais dès que je pose mon regard sur elles, elles se pressent de regarder ailleurs, une pointe d'inquiétude sur le visage. Lorsque je ne promène pas dans les rues, je flâne sur le toit de la maison. Londres est magnifique au coucher de soleil. La vie à la boutique est plutôt calme. Undertaker ne reçoit que peu de client. Cependant, je jeune comte de la dernière fois et son majordome passent tous les deux jours. Je ne connais pas le sujet de leurs conversations car on me demande de quitter la pièce pour faire le ménage ailleurs. Je suis quand même la plupart du temps dans la forêt à m'entraîner avec mon katana. Je le manie de mieux en mieux mais je me trouve toujours trop faible.
Aujourd'hui, je viens de finir de refaire les stocks de biscuits d'Undertaker et entre dans ma chambre quand j'ouvre mon carnet, désespérée. J'écarquille mes yeux à m'en faire mal lorsque je vois un nom d'écrit. Un homme -encore- nommé Kyōju Kurējī, va mourir demain matin à 10h. Je pousse un petit cri de joie en sautant partout. Undertaker arrive comme une furie dans ma chambre en tentant de comprendre la cause du vacarme. Je voit deux biscuits qui dépassent de sa bouche. Il a l'air énervé que je l'ai dérangé pendant qu'il mangeait. Je lui montre la page avec le nom écrit dedans et il redirige sa frange vers moi. Je n'ose plus essayer de le regarder dans les yeux depuis la dernière fois. Il me fixe donc en souriant. Il gobe ses petits os en pâte d'amande et continue de sourire.
- Fort bien, ma petite Laina. N'oublie pas de demander à ce qu'on t'accompagne.
- Je ne suis plus une enfant ! rétorquais-je, vexée. Je n'ai pas besoin que vous me disiez quoi faire dès que je dois sortir.
- Ah oui, j'allais oublier ! Arrête de me vouvoyer. Je ne suis pas si vieux. Ça fait 200 ans que j'ai 30 ans.
Il a plus de 200 ans ?! Enfin non, il dit avoir 30 ans.Mon cerveau est un peu déconnecté et Undertaker claque des doigts pour me ramener à la réalité. Je cligne des yeux.
- Oui, vous... Tu disais ?
- J'étais en train de dire que tes biscuits étaient plus sucrés qu'avant.
Je le regarde avec une tête qui le fait partir dans un énième fou rire. Il a vraiment un problème. Ou peut-être que c'est moi qui en a un. C'est vrai que je n'ai plus ma joie de vivre -au sens figuré- comme lorsque je suis arrivée. Je me force donc à rire devant lui qui se roule au sol, mort de rire. Le fait de me forcer me libère d'un poids et je retrouve mon terrible humour et mes envies de rire à tout bout de champ. Voyant que je me sens plus légère, il se redresse et me regarde.
- J'ai cru que ce sourire ne reviendrait jamais.
- Vous saviez que je n'allais pas bien ? demandais-je, stupéfaite.
- Bien sûr, ça se voyait comme du blanc sur la façade de la boutique. Je me suis rendu compte que tu as arrêté de vraiment rire le jour où tu t'es blessé au pied. Encore désolé d'avoir agi comme ça ce jour-là mais... C'était plutôt drôle à voir et... Et...
Et c'est reparti. Il doit repenser à ce qui c'est passé le jour où mon pied à déversé une bonne quantité de sang sur le carrelage de la cuisine. Je me renfrogne en pensant à ça mais c'est vrai que ça devait être drôle à voir. En fin de compte, Undertaker n'est pas si terrible. Il a juste du mal à se cacher quand une situation tourne au comique. Je m'imagine à sa place, me voyant faire l'idiotie sur le verre brisé et je ris de bon cœur.Après plusieurs minutes à rire comme des fous, Undertaker se relève et il m'enlace. Je m'arrête de rire et reste bouche bée. Qu'est-ce que ce geste affectueux viens faire ici ? Il me relâche ensuite et il lève sa frange. Je me fiche en plongeant mon regard dans le sien. Ses yeux verts émeraude, plus brillant que la pierre qu'il a au doigt, me font frissonner. Mais ce n'est pas désagréable. C'est même réconfortant. Il me sourit et ses yeux renvoient la joie de son sourire.
- Merci encore pour tous ces bons moments Laina. Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant ris.
- Je euh... Y a pas de quoi.
Mais qu'est-ce que j'ai à bégayer comme une imbécile ? Il laisse retomber ses cheveux devant ses yeux et son sourire redevient celui du clown psychopathe que je trouve de plus en plus attachant. Il sort de ma chambre et je reste debout au centre de la pièce. Ses yeux, son sourire... Pourquoi je me sens comme ça tout à coup ?Je prends Jōnetsu et décide de partir rôder sur les toits pour me changer les idées. La nuit est quasiment tombée, je ne risque donc pas de me faire repérée. Je saute de maison en maison, me sentant libre comme l'air. Je me dirige vers Big Ben. Le sommet de l'horloge me paraît facile à atteindre, j'escalade la tour avec une facilité déconcertante. Une fois en haut, je me pose sur les ardoises du toit et regarde la ville endormie. Les lumières des lampadaires et des fenêtres des maisons offre à la ville un air de ville fantôme. Il n'y a personne dans les rues et les faibles lumières restantes donne cette atmosphère étrange. Je me sens soudain très seule. Je pense à aller à la bibliothèque mais à cette heure, il n'y a sans doute personne. Je me lève et finit de monter en haut de la tour. Je me tiens en équilibre sur la pointe de Big Ben, les cheveux flottant au vent. J'inspire une grande bouffée d'air. Je regarde ensuite autour de moi. Avec un petit sourire en coin, je tends les bras à la façon d'une crucifiée et me laisse tomber en avant. Je donne une petite impulsion avec mes pieds pour ne pas être trop proche des parois de l'horloge lors de ma chute. L'adrénaline et ma folie constante me font éclater d'un rire joyeux, plus joyeux que jamais. Je me réceptionne dans un arbre et et descends avec quelques feuilles dans les cheveux. Je rentre ensuite à la boutique par les petites rues. Comme le magasin est fermé, je monte sur le toit pour passer par la fenêtre de ma chambre. Je jette Jōnetsu sur mon lit et alors que je vais pour entrer à mon tour, une main se pose sur ma bouche tandis qu'un bras puissant me serre les bras et m'empêche de bouger. Je ne peux pas crier et une deuxième personne arrive et m'assome.
VOUS LISEZ
Par amour pour la mort
FanfictionFanfiction de Black Butler. Elle raconte l'histoire de Laina, une jeune shinigami qui va vivre pleeeeins d'aventures palpitantes, drôles et j'en passe.