Le labo de la peur

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Je me réveille endolorie. Mon crâne me fait atrocement mal. Je sens d'ailleurs mon sang couler sur ma tempe. J'ouvre les yeux mais les referme aussitôt, aveuglée par une lumière blanche trop vive à mon goût. Je veux bouger mais mes bras et mes jambes sont liés. Je lève la tête autant que je peux et vois que je suis attachée par des lanières de cuir. Je tente de remuer mes chevilles mais le cuir me brûle. Je regarde autour de moi, paniquée. Je suis dans une salle blanche, carrelée. Je me rends compte que je suis sur une table d'opération située au centre de la pièce, sous une lampe projetant une lumière aveuglante. J'aperçois Jōnetsu dans un coin de la salle. Je tremble de tout mon corps. Qui donc peut faire une chose pareille ? Je n'ai pas le temps de réfléchir plus longtemps qu'une porte s'ouvre dans un grincement métallique qui me fait grincer des dents. Une silhouette en blouse blanche s'approche de moi. Je veux fuir mais le frottement du cuir sur ma peau procure une douleur terrible. Je distingue la carrure d'un homme mais son visage est à moitié caché par un masque médical. Il enlève la perfusion de mon bras droit et je me mets à hurler de douleur. C'est comme si j'avais de la lave en fusion qui coule le long de ma colonne vertébrale et se dirige dans les veines de mon dos. L'homme rit et détache mes liens. La douleur est insupportable et je ne peux toujours pas bouger. Cependant, j'arrive à me recroqueviller et me retiens de pleurer. Comme je me suis positionnée dos à mon probable kidnappeur, celui-ci en profite pour examiner mon dos. Il déchire ma chemise et touche les zones douloureuses.

Au fur et à mesure qu'il fait glisser ses mains gantées sur mon peau, je sens une douleur bien plus vive de chaque côté de ma colonne vertébrale. Il met je ne sais quoi sur des compresses et me l'applique au niveau des points les plus douloureux. Je hurle de douleur quand l'alcool
Se met à me brûler. Si je réagis comme ça, il n'y a qu'une explication : j'ai des blessures d'une certaine gravité. Alors que je tremble de peur et de rage, l'homme me met des bandages.
- Allons mon enfant, ce n'est qu'un mauvais moment à passer.
Son ton se veut chaleureux, rassurant mais il ne fait que glacer mon sang. Je frissonne une dernière fois puis me tiens immobile, toujours repliée sur moi-même. Je n'arrive à articuler qu'une phrase.
- Qui êtes-vous ? demandais-je, les dents serrées.
Un rire. Un rire de fou. Pas le même genre de rire qu'Undertaker. Non, celui-là n'a aucune trace d'un rire joyeux. C'est un rire de pur psychopathe qui étripe tout ce qui bouge.
- Je suis le professeur Kyōju Kurējī, réputé pour être un savant fou. Mais moi, j'essaye de faire évoluer la science et surtout, l'humain ! Il me traitent tous de fou car ils ne comprennent pas mon génie. Mais je vais leur montrer que l'évolution est une chose formidable !

Mon sang de fait qu'un tour. Ce malade mental est l'homme à qui je dois prendre l'âme. Je regarde autour de moi, désespérée. J'aperçois une horloge : dix heures moins cinq. Encore cinq minutes avant que ce timbré ne meurs. Je reste dans ma position en priant le ciel pour qu'on me vienne en aide. Mais à quoi bon, j'ai renié Dieu pour devenir Shinigami et suivre la voie de la Mort. Je ne veux pas bouger de peur de réveiller la douleur mais le professeur ne l'entend pas de cette oreille et m'envoie au sol.
- Aller, vas-y réveille ton pouvoir ! hurle-t-il comme un fou. Sort donc tes magnifiques ailes !
Des ailes ? Je ne comprends pas. Mais j'ai tout juste penser aux ailes d'Angel qu'une paire d'ailes aux plumes immaculées sort de mon dos, m'arrachant un nouveau hurlement douloureux. Je m'effondre, la douleur est trop forte, les ailes trop lourdes. J'ai si mal que je me visualise des ailes aux plumes acérées comme des lames. Aussitôt, les pointes de mes ailes se durcissent et deviennent plus dures et tranchantes que de l'acier. Je suis effrayée. Je veux pleurer mais je me retiens pour ne pas faire croire à l'autre tâche que je suis faible.

Alors qu'il hurle d'un rire terrifiant, un rire fou, une porte sortant de nulle part s'ouvre et je vois trois, non, quatre Shinigami en sortir. Cette fois s'en est trop et je me mets à pleurer à chaudes larmes. Ils sont là, tous les quatre, leurs faux en avant, la haine sur le visage. Je me recule dans le coin où se trouve Jōnetsu et le serre contre moi. Mais un instant... Je croyais qu'Undertaker était à la retraite. Et pourtant il est là, tenant une gigantesque faux décorée avec des crânes. Il regarde Kyōju Kurējī en remontant sa frange et laissant voir ses yeux. En voyant ça, Grell s'excite et se met à tordre du derrière en saignant du nez.
- Undertaker-senpai, tu es tellement sexy coiffé comme ça !
- T'as pas bientôt fini ? rétorqua Will en assénant une petite tape sur la tête du Shinigami écarlate.
Undertaker fait un petit sourire amusé mais reprends tout de suite son sérieux en pointant son arme vers le savant fou.
- Kyōju Kurējī, vous êtes sur notre liste. Alors ne montrez aucune résistance et tout ira bien, dit-il d'un ton incroyablement calme.
- Ahah mais bien sûr ! continue de hurler l'intéressé. Vous croyez peut être que je vais vous laisser m'enlever mon chef-d'œuvre mais vous vous fourvoyez bande de sale pourritures. C'est moi qui ai créé cette splendide créature, MOI !

Tout en criant ceci, il me pointe du doigt, un doigt qui tremble de rage mais aussi de fierté, une fierté furieuse. Je suis tremblante de peur dans mon coin, mes ailes tombant aux sol, ce qui témoigne de mon abattement. En tournant la tête vers moi, les garçons ouvrent de grands yeux dans lesquels se mélangent la stupéfaction et l'horreur. Je replie un peu les ailes sur moi pour me cacher, honteuse de ressembler à la chose hideuse qu'ils ont sous les yeux. Les larmes coulent toujours à flot sur mes joues. Kyōju sort une télécommande de sa blouse et appuie sur l'unique bouton présent sur le petit boîtier. Une trappe s'ouvrent dans la plafond et deux créatures terrifiantes en tombent. Ils ont des apparences d'humains mais les modifications génétiques sont telles que l'humanité n'est plus présente dans leurs âmes. Leurs regards sont vide.
- Meryem, Kiruto. Occupez-vous d'eux, ordonna Kyōju.
- Oui, père, répondirent les deux monstres en chœur.

Ronald observe les deux choses en étant appuyé sur le manche de sa tondeuse et rit doucement.
- Eh bah mon pauvre Kyōju, déjà que t'es pas spécialement gâté par la nature, c'est à cause de ta femme qu'ils sont aussi laids ?
En entendant Ron insulté leur "père", Meryem et Kiruto se jettent sur lui. Les quatre Shinigamis se dispersent et le combat commence.

Par amour pour la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant