Par amour pour la mort

Plus précieuse que l'or

L'heure du bal arrive à une vitesse incroyable et j'ai beau faire le tour des magasins, aucune ne robe ne me convient. Comment je vais faire ? Je ne peux pas me ramener en tenue de travail, portant un pantalon qui plus est ! Big Ben sonne six heures. Je retourne donc à la boutique, la mine dépité et les mains vides. Undertaker n'est pas au comptoir, c'est bizarre. Il doit être en train de se préparer LUI. Je passe la porte de l'arrière boutique en soupirant puis monte les escaliers vers la maison. Je pose à peine un pied sur la dernière marche qu'une force puissante manque de me faire dévaler l'escalier de bois.

- Laina, tu es revenue ! crie mon homme, complètement fou de me revoir.

- Oui Undie, mais ne me serre pas comme ça tu m'étrangles...

- On s'en fiche puisque tu es déjà morte !

Je ris puis dépose un baiser sur sa joue avant qu'il ne me lâche. Il me regarde ensuite de haut en bas et voit que je n'ai rien rapporté.

- Tes emplettes n'ont rien donné ?

- Non... Autant me couvrir avec un rideau, ça sera mieux que rien.

- Haha, dis pas ça. Va plutôt dans la chambre, j'ai une surprise pour toi.

- Une surprise ?

Je suis étonnée mais son clin d'œil malicieux me convainc et je me dirige vers la pièce. Je pousse la porte de bois et quelle n'est pas ma surprise lorsque je vois ce qui se trouve sur le lit. Une magnifique robe rouge à dentelle noire et posée sur mon lit. J'avance doucement, le souffle court, craignant de détruire cette merveille en respirant un peu trop fort. Une fois devant, je fais délicatement glisser mon doigt sur le tissus fin et raffiné. Je me retourne vers Undertaker.

- Undie mais comment... Ça a dû te coûter une fortune !

- Pas le moindre sou ma chère. Un des employés du comte Phantomhive l'a retrouvée en faisant le tri dans le grenier. Le jeune Ciel sachant qu'on sortait ce soir, il a pensé que ça serait mieux de te l'offrir que de la jeter.

- C'est merveilleux... Je tâcherai de le remercier si je le vois.

- Tu le verras plus tôt que tu ne le penses : il sera parmi nous ce soir.

- Oh, très bien.

Je n'écoute que d'une oreille ses dernières paroles, perdue dans ma contemplation. Je me décide enfin à saisir la robe et la prends avec une extrême délicatesse. Je colle le tissus contre moi, tentant de juger si elle me va ou non. Voyant mon impatience, Undertaker sort de la chambre.

- Prépare-toi, on part dans une heure ! lance-t-il tout sourire en fermant la porte.

Enfin seule, je me déshabille en vitesse et enfile la robe en tentant de me retrouver sous cet amoncellement de tissus. J'arrive enfin à passer ma tête et mes bras dans les bons trous et vais me contempler dans ma glace. La robe et parfaitement taillée et je coule sans problème dedans. Le satin rouge ressort sur ma peau pâle et la dentelle noire du décolleté et des manches se marie parfaitement au rouge sang du tissu. Je tente de fermer le dos mais je n'y arrive pas... Je demanderai à mon cher cavalier après.

Je m'assois face à la glace de la coiffeuse et peigne les cheveux. Je les attache ensuite en une élégante coiffure, un chignon laissant tomber quelques mèches blanches autour de mon visage. Ma tignasse blanche est enfin fixée quand Undertaker frappe à la porte.

- Entre !

Je le vois entrer dans le reflet de mon miroir et me lève pour lui faire face. Je reste bouche bée en le voyant totalement : son costume trois pièces lui va à merveille, et il a attaché ses cheveux argentés en une longue queue de cheval. Sa frange est légèrement relevée, laissant découvrir ses beaux yeux verts et la cicatrice lui barrant le visage. Des lunettes sont posées sur son nez, lui donnant un air d'aristocrate érudit. Lui semble perturber de me voir dans cette tenue, et nous restons à nous fixer, béats, pendant une longue minute. Il s'avance finalement et, d'une voix presque inaudible, il souffle :

- Tu es magnifique...

- M-merci... Toi aussi tu es très beau.

Je me tourne alors et lui montre les lacets du dos.

- Tu peux m'aider à attacher ça s'il te plaît ?

Il s'empresse de venir derrière moi et il nous les ficelles rapidement. Nous nous regardons alors dans la grande glace et nous restons sans voix face à notre reflet. On ressemble à un jeune couple de nobles.

- Bon eh bah, je pense qu'on est prêts.

- Pas vraiment, répond-il en allant fouiller dans la commode.

Je tente de voir ce qu'il cherche et mon cœur manque un battement lorsqu'il sort un collier en or incrusté de rubis, ainsi qu'une broche à cheveux qui semble aller avec. Il revient vers moi et enfoncé délicatement la broche dans mes cheveux blancs avant de repasser derrière moi pour m'attacher le collier. Je pose ma main sur le bijou et frissonne lorsque mes doigts entre en contact avec le métal précieux, froid. Il pose ensuite ses mains sur mes épaules et embrasse les cheveux avant de susurrer à mon oreille :

- Maintenant tu es prête.

Je souris et dépose un baiser délicat sur sa joue. Big Ben sonne sept heures. Il est temps d'y aller.