15. La deuxième fois

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PDV Jungkook

Les poignets encerclés de l'une de ses larges mains, je tentai de me libérer de son emprise, mais en vain. Il reposa fortement ses lèvres sur les miennes et força violemment sa langue à entrer dans ma bouche, ce qui me fit pousser une faible plainte sanglotante. Sans honte, je laissai mes larmes de peur, de rage et de tristesse inonder mon visage crispé d'inconfort.

-Je ne te laisserai pas partir, Jungkook. Tu m'appartiens.

Espérant lui échapper, je me débattis désespérément dans tous les sens. Il fallait que je m'enfuisses avant qu'il ne me séquestre je ne sais où.

-Répond-moi, merde!

Ses doigts empoignèrent sans tendresse mon menton, qu'il tourna vers son propre visage pour que je lui fasse bien face. Je déglutis tandis que tout mon corps tremblait incessamment et que ma gorge semblait s'assécher ardemment.

En voyant que je ne réagissais aucunement à son précédant geste, Taehyung me gifla. Cela me fit un mal de chien, ma peau se mit à brûler dans un picotement désagréable. Jamais je ne l'aurais crû capable de lever la main sur moi. J'ai toutous crû qu'il était gentil, innocent. Cette image si précieuse que j'avais de lui, resterait coincée dans la passé, car, à présent, son masque était enfin tombé. Sa vraie personnalité, je dois bien l'avouer, me faisait perdre tout courage. Devant lui, en ce moment, je paraissais complètement nu, vulnérable, sans protection. Il pouvait presque faire tout ce qu'il désirait de moi et je ne saurais même pas en mesure de me défendre.

-Parle! me hurla-t-il, irrité.

Aucun mot ne sortit de ma bouche. Il me menaça du regard et lorsqu'il comprit que je n'avais pas l'intention de réagir il commença à me traîner de force dans le couloir de l'appartement jusqu'à ce que l'on atteigne la chambre. Tel un corps mort, il me jeta sans ménagement sur le lit. Je sentis mon crâne se cogner brusquement sur le rebord en bois et je me retins de grogner de douleur.

Pendant que je me frottais la tête pour atténuer le choc, Tae, quant à lui, en profita pour barrer la porte. Désormais, enfermé dans la même pièce que lui, ma panique était à un niveau si élevé que tout se mélangeait dans mon esprit. Une goutte de sueur coula sur ma tempe. Je le vis sortir une corde de son garde-robe, la prenant délicatement entre ses doigts comme s'il s'agissait de quelque chose de sacré.

Il n'allait tout de même pas m'attacher? pensai-je, le coeur affolé.

Ses pas se firent beaucoup trop lents, puis il arriva malheureusement devant moi, tout souriant.

-Aller mon mignon, prononça-t-il et cela sonna comme une phrase faisant partie d'un film d'horreur, laisse-moi te mettre ça.

Mes yeux se mouillèrent quand je le sentis fermement entourer la corde autour de mes poignets, me caressant le dos au passage. Mes dents vinrent férocement mordre mes lèvres. Je ne voulais pas qu'il m'entende pleurer. Pour moi, ça revenait à l'encourager à continuer de me maltraiter ainsi. Mes sanglots ne devaient pas devenir une source de motivation pour lui, et faire pitié ne me mènerait à rien à part aggraver mon cas.

Si je désirais survivre en attendant le moment propice pour m'échapper, il fallait que je lui fasses croire, inévitablement, qu'il possédait un réel contrôle sur la situation pour ensuite que je puisses me rebeller au moment où il s'y attendra le moins.

Pour l'instant et pour je ne sais combien de temps encore, je devais jouer un rôle très difficile à jouer: c'est-à-dire celui de la victime qui apprécie ce que son agresseur lui fait subir. Me plier à ses ordres devait maintenant sonner comme un plaisir à mes oreilles et ce, malgré moi et ce que j'en pensais intérieurement.

Mση Véritαble Priηce • SukσσkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant