Silent Memories.

Chapitre Huit.

« La phobie est une peur stupide et irrationnelle.

_Parce que tu as déjà vu une peur rationnelle toi ? »

- Anonyme.

***

          _Tu ne m’en veux pas ? chuchota rapidement le plus vieux, la respiration encore légèrement saccadée.

Le baiser leur avait laissé le souffle court et ils haletaient tous les deux, le front séparé d’à peine quelques millimètres. La masse de boucle brune se secoua alors de droite à gauche après avoir lut sur ses lèvres et il sourit gentiment, presque timidement. Il n’aurait peut être pas du faire le premier pas ; après tout, il n’était pas celui en tort ; c’était Louis qui avait littéralement pété un câble la veille en voyant qu’il envoyait des messages à un certain Josh.

Seulement le fait qu’il soit venu en plein milieu de la nuit, quittant le canapé où il boudait pour se blottir contre lui dans le grand lit rond en pensant qu’il ne le sentirait pas lui avait fait rendre les armes et rompre sa promesse de ne pas lui parler tant qu’il ne se serait pas excuser.

Le pire, c’est qu’il envoyait de nombreux messages à Josh dans l’unique but de lui préparer un anniversaire surprise dans trois semaines !

La main de Louis passa alors sur sa joue et titilla amusément sa fossette, le ramenant au moment présent, ce qui fit gémir le plus jeune qui lui embrassa le bout du nez avant de continuer ses baisers le long de sa mâchoire et de terminer sur ses lèvres. Ses lèvres rose et brillantes qui le suppliaient de l’embrasser depuis qu’il avait ouvert les yeux.

Les doigts du plus âgé remontèrent alors le long de sa nuque pour aller se perdre dans ses boucles et il lui rendit son baiser, doux et passionné.

C’était généralement comme ça que se terminaient les disputes, en câlins dans la chaleur des couvertures. ~

Les yeux de Louis s’ouvrirent d’un seul coup ; il était essoufflé, transpirant, comme s’il venait de courir un marathon. Ses iris parcoururent la pièce rapidement, peu être trop rapidement car il se sentit étourdit mais parvint néanmoins à remarquer le corps endormit près de lui.

Sa respiration déjà désordonnée rata un temps et ses membres se tétanisèrent. Harry.

Les flash-back revenant d’un coup à l’intérieur de son esprit, il toucha ses lèvres, espérant y sentir le sucre mais la saveur avait disparut. Elle s’était envolée au même titre que les traces incandescentes qu’avaient laissées les mains du bouclé sur sa peau moite. Bordel. C’était un rêve.

Il venait de rêver.

Il venait de faire un foutu rêve sur le garçon qui était supposé être son meilleur ami ; un rêve sensuel, un rêve où il embrassait Harry. Un rêve où il aimait Harry, lui ; Louis Tomlinson.

Les frissons qui le parcoururent à cet instant ne l’aidèrent pas à considérer le dixième des sensations qui livraient bataille à ce moment-même à l’intérieur de son être ; elles étaient toutes incompréhensibles.

Il y avait avant tout la peur ; des décharges électriques qui courraient le long de sa peau blême et tremblante en lui rappelant sans cesse les nombreux moments fictifs qu’il venait de vivre. Parce que c’était un rêve et rien de plus.

La colère, qui éclatait dans chacune des cellules de son corps, lui ordonnant une bouffée de chaleur qui lui rendit la respiration encore plus difficile. Une colère qui était principalement dirigée contre lui ; même si une petite partie en voulait atrocement aux yeux verts pour le rendre aussi faible et instable. C’était également de sa faute s’il avait fait ce genre de rêve non ?