Silent Memories.

OS numéro Un. (Surprise !)

« Noël n'est pas un jour ni une saison, c'est un état d'esprit. »
Calvin Coolidge.

 ***

          Cela faisait plus de huit mois désormais. Huit mois que le cauchemar était fini, huit mois que Louis était rentré de l’hôpital pour la deuxième et dernière fois, huit mois que les souvenirs étaient revenus, qu’il avait retrouvé Harry à l’aéroport. 

Huit mois qu’il avait retrouvé Harry à l’aéroport.

Le mois de décembre était déjà bien entamé et la neige tombait lentement à petits flocons de l’autre côté de la vitre. La période de noël était perceptible partout autour du jeune anglais qui attendait dans un des cafés qui bordait les bords de la Tamise ; elle était visible aux guirlandes de ruban rouge qui ornaient le bar, aux pochoirs adhésifs collés sur les fenêtres, aux couronnes de lumières lumineuses qui décoraient les lampadaires à l’extérieur, embellissant la rue magnifiquement.
Louis était assis à une table, près de la cheminée dans laquelle crépitait un feu de bois.

Il était près de trois heures quarante de l’après-midi et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Starbucks n’était pas bondé : seul un couple de touristes et quelques autres étudiants étaient présents.
Il jeta un coup d’œil à sa montre pour la cinquième fois et soupira amusément ; il ne parviendrait jamais à obtenir la ponctualité de son petit-ami.

Petit-ami.

Le mot le fit sourire et le visage fin et délicat dudit petit-ami se dessina dans son esprit, embellissant chaque trait et chaque détail de ce qui faisait de lui cette personne si adorable que le jeune homme aimait profondément.

_Laisse-moi deviner, rigola Edward en passant à côté de lui, un plateau contenant deux tasses dans les mains. Harry est à la bourre ?
_Il est désespérant je t’assure.
La remarque était uniquement ironique et le rouquin le comprit bien.
Il déposa devant le jeune homme son double cappuccino sucré avec supplément de crème vanillé habituel, ainsi que la tasse de thé à la framboise qu’il avait commandé pour le bouclé – qui avait à présent quinze minutes de retard.
Il était censé passer chez Lily pour lui rendre l’appareil photo qu’ils avaient emprunté il y a quelques jours mais visiblement, il était tombé dans une bouche d’égout entre temps. Cette réflexion amusa l’anglais qui jeta un nouveau regard en biais aux aiguilles de son bracelet, juste au moment où la clochette de la porte tinta, annonçant l’arrivée d’un nouveau client.
Les yeux de Louis se portèrent aussitôt vers l’entrée et un sourire inconscient recouvrit ses traits fins et heureux.

Il était là.

Le garçon aux boucles brunes qui avait élu domicile dans son cœur depuis presque cinq ans ; ce garçon aux yeux émeraude et brillants qui égayait ses jours de pluie ; ce garçon au nez polochon, aux fossettes adorablement craquantes, à la peau lisse et aux mains diablement sexy.
Ce garçon dénommé Harry qui avançait vers lui, ses lèvres roses et attirantes s’étirant également en un sourire.
_Coucou, signa-t-il en s’asseyant en face de Louis, je suis horriblement en retard et je n’ai pas d’excuses valables mais je suis désolé.
_Pardonné.
Une nouvelle mimique traversa le visage du plus jeune devant la rapidité du pardon et il retira son bonnet vert, ébouriffant ses nombreuses boucles brunes qui étaient devenus un peu trop longues au fil des mois.
Louis, qui avait voulu lui prendre un rendez-vous chez le coiffeur il y a de cela quelques semaines, s’était seulement heurté à un refus total et une annulation par téléphone alors il avait lâché l’affaire.
En y réfléchissant bien, cela ne le dérangeai pas tant que ça en soit puisqu’il le trouvait toujours aussi beau ; mais il regrettait juste que la longueur de ses cheveux empêche les boucles de se former parfaitement.
_Merci, signa alors Harry en baissant les yeux sur la tasse fumante qui était devant lui.
_J’ai pensé que ça te ferais venir plus vite et il faut croire qu’effectivement, tu as un sixième sens pour détecter les effluves de la théine mon ange.

Pour unique réponse, il eut le droit à un regard perplexe.