« Notre raison est toujours déçue par l'inconstance des apparences. »
- Blaise Pascal.
***
Lorsque les paupières encore fatiguées d’Harry se soulevèrent péniblement le lendemain matin, la seule pensée qu’il parvint sans peine à formuler fut que le lit était vide. Non pas qu’il ait espéré trouver le corps chaud et endormit de Louis près de lui comme il en rêvait parfois ; juste parce que c’était un nouveau jour, un nouveau réveil, un nouveau combat pour ne pas craquer.
Il se souvenait très bien avoir été se coucher après que Louis ait quitté l’appartement pour rendre visite à Zayn la veille au soir, comme il l’avait lu sur le morceau de papier jaune dans la cuisine.
Mais malgré la fatigue, il n’avait pas réussi à tomber dans un sommeil paisible et sans rêve immédiatement, il avait d’abord tourné et retourné sur lui-même, continuant perpétuellement de se demander pourquoi Louis ne se souvenait de rien le concernant.
A vrai dire, il avait déjà eut plusieurs flash-back, ce qui était vraiment bien et encourageant ; mais ils concernaient tous quelqu’un d’autre. Niall, Liam, Zayn ; Louis avait même eut un flash-back sur la fête d’anniversaire de sa grand-mère il y a deux ans.
Seulement dans son cas, rien du tout. Louis ne se souvenait de rien concernant Harry ; pas un petit moment, pas une seule conversation, pas même un regard ! Comment était-ce possible ? Pourquoi cela lui arrivait-il à lui ?
Il ne pouvait pas avoir oublié ces quatre dernières années, c’était impossible ; elles avaient été les plus belles, les plus inoubliables qu’il ait jamais vécu. C’était ça : elles ne pouvaient pas être oubliées si elles avaient un tant soit peu compté dans la vie du garçon de Doncaster.
Alors elles n’avaient donc eut aucune importance pour lui ? C’était la finalité de l’histoire ?
Non.
Non, c’était exclu ; ces moments étaient aussi essentiels et sérieux pour Louis que pour lui, Harry refusait de croire le contraire.
Le jeune homme roula sur lui-même, bien décidé à se lever et sortir de ses idées noires, jusqu’à ce que son visage ne touche le deuxième coussin. Tout son corps s’immobilisa alors et ses yeux se fermèrent le temps qu’il hume les fibres à nouveau ; il n’avait pas rêvé.
La taie d’oreiller sentait la fleur d’oranger et la lavande, le patchouli et le citron ; elle sentait le parfum Guilty de Gucci.
Guilty de Gucci était le parfum de Louis.
Les iris émeraudes s’écarquillèrent lentement jusqu’à ce que la réalisation heurte le bouclé et qu’il se redresse prestement : si les effluves qui émanaient des draps du lit le ramenait incontestablement au parfum de Louis, alors il y avait deux solutions.
Harry était somnambule et s’était amusé à asperger son linge avec l’eau de toilette de Louis durant son sommeil – car il était inconcevable qu’il l’ait fait en étant parfaitement éveillé.
Ou Louis s’était allongé ici.
> Harry n’était pas somnambule.
Son cœur rata un battement et il tourna aussitôt la tête pour scanner la pièce, cherchant une quelconque présence ou une caméra lui indiquant que c’était une blague, un mauvais jeu ; mais non, rien de tout ça.
A quel moment Louis s’était-il couché dans son lit ?
Harry repassa la soirée dans sa tête, un frisson le parcourant tout entier quant au souvenir de la première partie de sa nuit agitée et de son cauchemar, qui furent pourtant rapidement éclipsé par… Le moment lui revint en mémoire :
VOUS LISEZ
Silent Memories.
FanfictionLa dispute venait d’éclater de nouveau ; le sujet n’était pas différent, il était seulement abordé avec plus de violence : Louis criait méchamment, même s’il savait qu’Harry ne l’entendrait pas. C’était juste plus fort que lui, il ne pouvait pas re...