Chapitre XIII - Cassandra

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Le soleil matinal vint aveugler ses yeux encore endormi. Elle les referma aussitôt, où était-elle ? Son cœur se mit à battre à tout rompre, se souvenant des événements récents, les nausées revinrent vite au galop, si seulement elle pouvait simplement disparaître. Elle tenta une nouvelle fois d'ouvrir les yeux, en clignant plusieurs fois, elle s'habitua rapidement à la luminosité. Elle se redressa avec difficulté, elle se sentait engourdie, faible, très faible et fatiguée. Elle était dans sa salle commune, tout semblait normal. Elle jeta un coup d'œil à côté d'elle, Drago dormait encore profondément, recouvert de la couverture jusqu'à la moitié de son torse nu. Elle fronça les sourcils. Tout ça n'avait été qu'un rêve ? Elle regarda ses propres vêtements, elle portait ceux qu'elle avait mis avant de se coucher, elle ne s'était pas changée. Et les Serdaigle ? Son sang se glaça un instant, la terreur s'insinuant en elle. Et si son rêve avait été une mise en garde ? Non, c'était ridicule. Elle était ridicule. Son teint pâle presque maladif était ridicule, ses nausées qui tiraillaient son estomac étaient ridicules. Et les doutes, et les craintes, auxquelles elle était confrontée dans ce rêve ridicule étaient ridicules. Elle se sentait minable, mais tout avait été si réel.

Il fallait qu'elle en ait le cœur net, elle se leva doucement du lit, veillant à ne pas le réveiller. A pas de loup, et précautionneusement, elle attrapa un jean et un pull dans son armoire. Jetant furtivement des coups d'oeil à Drago qui était encore loin dans ses propres rêves, elle enfila son jean, son pull et referma derrière elle la porte de sa chambre. Arrivant à l'entrée, elle attrapa sa cape polaire et s'en alla pour de bon.

Les couloirs froids la fit légèrement frissonner, lui rappelant les nausées qui ne l'avaient toujours pas quitté depuis la veille. Ça aussi, il fallait qu'elle trouve une solution, qu'elle s'en occupe. Elle pénétra dans la Grande Salle bondée à l'heure du petit déjeuner, tous occupés à lire la Gazette du Sorcier, à trier son courrier ou simplement à bavarder. Son regard se porta directement à la table des Serdaigle et chercha désespérément Terry Boot. Elle ne le voyait pas. Son cœur tambourina fortement contre ses côtes, ça ne voulait strictement rien dire. Il n'était peut-être pas encore arrivé, ou il était peut-être déjà parti. Ou... Il était peut-être mort... Non ! Il n'était pas mort. Il ne pouvait pas être mort !

- Hermione ?

Une main se posa sur son épaule, elle sursauta, elle était à bout de nerf. Elle croisa le regard azur de William, visiblement inquiet. Il fronçait les sourcils, détaillant son visage très certainement pathétique, elle n'avait même pas pris la peine de coiffer sa tignasse rebelle. Elle devait faire peur à voir.

- Tout va bien ? Demanda-t-il en passant une main sur son front.
- Les...les Serdaigle hier...
- Tout s'est bien passé, répondit William, avec un sourire triomphant.
- Que s'est-il passé ? Il faut que je sache.
- Nous avons fait comme prévu, on les a laissé pendant trois heures. Comme tu l'avais prédit, ils se sont montés les uns contre les autres. Au bout d'une heure Terry était seul contre tous. Quand on les a libéré, ils ont couru la queue entre les jambes.

Hermione soupira, sans dissimuler un certain soulagement qui interpela William. Il fronça les sourcils et la sonda d'un regard perçant.

- Qu'est ce que tu as ?
- J'ai fait un de ses rêves... Marmonna-t-elle en se massant les tempes. C'était horrible. J'ai rêvé qu'ils étaient tous morts.

William éclata alors de rire en lui donnant un coup amical dans le dos. Oui, il avait raison de rire, sa réaction avait été ridicule.

- Regarde, on dirait que Terry Boot est revenu d'entre les morts, lança William en hochant de la tête en direction d'un point derrière elle.

Quand elle se retourna, elle vit le Serdaigle descendre machinalement les escaliers. Il avait l'air fatigué, il n'avait sans doute pas dormi de la nuit. Ses yeux fixaient le sol, fuyant le regard des autres. Il était blème, les traits tirés, de grosses cernes sous les yeux. Quand il passa devant eux pour entrer dans la Grande Salle, il ne leur prêta aucune attention. Terry Boot lui faisait pitié.

DRAMIONE - Il n'y a pas de Lumière sans Ombre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant