L'ombre d'un doute [Dramione terminé]

Chapitre 3 : Voie 9¾

Sur le quai 9¾, les conversations joyeuses des élèves, anciens comme nouveaux, résonnaient avec impatience. Les plus vieux cherchaient leurs amis parmi la foule tandis que les plus jeunes restaient auprès de leurs parents en regardant d'un air inquiet et impressionné l'immense locomotive rouge et noire qui se dressait devant eux. Parmi les nombreux voyageurs qui attendaient d'embarquer dans le Poudlard Express, une famille se faufila entre les élèves et les parents, menée par une femme ronde aux cheveux roux flamboyants. Derrière elle, une jeune fille aussi rousse que sa mère la suivait d'un pas rapide, jetant des regards réjouis autour d'elle, accompagnée de son frère, aussi grand que mince, et d'une jeune fille aux yeux noisette qui riait aux éclats avec la rouquine. Un jeune adolescent aux cheveux noirs de jais en bataille qui refusaient obstinément de se laisser coiffer fermait la marche, ses yeux verts éclatants scrutant le train avec envie. Sur son front, parfaitement visible derrière une mèche de cheveux, se dessinait une mince cicatrice en forme d'éclair, souvenir de l'assassinat qui avait tué ses parents, James et Lily Potter, seize ans plus tôt. Un meurtre commis par le mage noir le plus redoutable qu'on ait connu depuis un siècle, Lord Voldemort, et auquel Harry Potter, leur fils, avait réussi à survivre avec cette simple cicatrice sur le front, grâce au sacrifice de sa mère qui était morte pour le sauver et dont la protection magique coulait encore dans ses veines. Au lieu de le tuer, le sortilège de Mort s'était retourné contre son auteur et le sorcier maléfique avait dû prendre la fuite dans un état proche de la mort. Mais depuis, Voldemort était revenu à la vie une nuit, deux ans plus tôt. Un plan soigneusement préparé qui avait nécessité de voler les os du père de Voldemort dans sa tombe, de se trancher une main pour utiliser la chair du serviteur, et d'entrailler le bras de Harry pour lui prendre son sang dans lequel coulait le sacrifice de sa mère. Ainsi, Voldemort s'était recréé un corps et avait essayé de tuer Harry, une nouvelle fois sans succès puisque celui-ci s'était échappé du cimetière où l'avait amené Voldemort par Portoloin, un objet qui permet de transporter n'importe qui d'un point à un autre rapidement.

Après avoir affirmé que Voldemort était de retour à la fin de sa quatrième année scolaire, Harry avait subi une année d'insultes de la part de ses camarades de Poudlard et de La Gazette du sorcier, qui pensaient tous qu'il avait tort et qu'il était devenu fou. Mais ils avaient dû accepter la vérité lorsque Voldemort avait réussi à entrer au Ministère de la Magie l'année précédente pour y voler une prophétie qui avait été détruite et qui avait conduit à la condamnation de plusieurs Mangemorts. Cependant, Harry avait entendu la prophétie dans le bureau de Dumbledore. Elle projetait que celui qui a le pouvoir de vaincre Voldemort était né à la fin du mois de juillet, que ses parents l'avaient défié trois fois par le passé et qu'aucun d'eux ne pouvait mourir tant que l'autre survit. C'était à cause de cette prophétie que Voldemort avait cherché à tuer Harry seize ans plus tôt, en vain. Mais contrairement à Harry, Voldemort n'avait entendu qu'une seule partie de la prophétie et en le marquant de cette cicatrice, il avait fait de lui son pire ennemi.

Ginny Weasley, Ron Weasley, Harry Potter et Hermione Granger, ses cheveux bruns en broussaille ondulant avec légèreté derrière elle, traînèrent leurs lourdes valises derrière eux jusqu'au quai. La main de Harry tenait fermement une énorme cage dans laquelle était enfermée une magnifique chouette blanche comme la neige qui hululait d'impatience. Le groupe s'arrêta devant la locomotive rouge immobile qui attendait les voyageurs et les quatre amis regardèrent autour d'eux d'un air inquiet. La plupart des élèves étaient à présent montés dans le Poudlard Express. L'horloge indiquait maintenant presque onze heures.

- Dépêchez-vous de monter, dit la voix anxieuse de Mrs Weasley en les poussant dans un des wagons.

- Maman, arrête ! se plaignit Ron d'une voix agacée en se dégageant de son étreinte.