L'ombre d'un doute [Dramione terminé]

Chapitre 16 : Un Serpentard chez les Gryffondors

Le lendemain soir, Harry, Ron, Hermione et Ginny se retrouvèrent dans la salle commune de Gryffondor après les cours, à l'écart des autres pour éviter d'être entendus, afin de réviser le plan qu'ils avaient mis en place. Contrairement à d'habitude, Lavande ne les accompagnait pas. Elle était rapidement montée se coucher après le dîner dans la Grande Salle, prétextant qu'elle était très fatiguée, mais les quatres amis savaient bien qu'elle avait simplement avalé une potion de sommeil que Ron avait versée dans son verre d'eau pendant qu'elle regardait ailleurs. Se félicitant de la réussite de la potion qui leur paraissait plutôt efficace et se promettant de remercier Fred et George Weasley, les deux frères jumeaux de Ron qui avaient terminé leurs études à Poudlard et qui tenaient à présent un magasin de farces et attrapes sur le Chemin de Traverse, pour leur échantillon gratuit, ils répétèrent pendant plus d'une heure le plan qu'Hermione avait minutieusement préparé la veille, après avoir reçu le courrier de Drago.

Il était aux alentours de vingt-trois heures lorsque les derniers élèves de Gryffondor allèrent se coucher en baillant. Harry, Ron, Hermione et Ginny restèrent une bonne demie-heure devant la cheminée allumée, leurs silhouettes se détachant nettement contre les murs rouge et or de la salle commune. Ils discutèrent longuement jusqu'à ce que Harry leur rappelle qu'il était déjà vingt-trois heures trente et qu'Hermione ferait mieux de se dépêcher d'aller chercher Drago. Elle s'enveloppa de la cape d'invisibilité et prit la carte du Maraudeur que lui tendait Harry, puis sortit de la salle commune par le trou du portrait de la Grosse Dame qui masquait l'entrée de la salle commune de Gryffondor après un dernier regard vers ses camarades. Quand le tableau se referma derrière elle, Hermione tenta de calmer son cœur qui battait très vite dans sa poitrine en se répétant que tout irait bien, qu'il n'y avait pas de raison pour les choses se passent mal, mais elle n'arrivait pas à se convaincre suffisamment pour y croire. Elle inspira et expira lentement en écoutant le silence inquiétant du château désert à cette heure-ci.

Après être restée plusieurs secondes debout dos au portrait de la Grosse Dame à se répéter en détails le plan qu'elle avait imaginé pour tenter d'apaiser sa respiration, Hermione entendit un bruit qui la fit sursauter violemment, mais ce n'était que le ronflement de la Grosse Dame qui s'était rendormie. Elle s'éloigna rapidement du portrait et tourna à l'angle du couloir, puis s'appuya contre le mur et alluma sa baguette magique à l'aide d'un sortilège informulé pour éviter de se faire repérer si quelqu'un passait près de l'endroit où elle se trouvait. Elle fouilla dans ses poches et en retira la carte qui ressemblait à un vieux parchemin abimé.

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises, récita-telle en pointant sa baguette sur le bout de parchemin usé.

Aussitôt, de petits traits d'encre se répandirent sur le parchemin en traçant des mots d'une encre verte qui brillèrent à la lueur de la baguette. Hermione ouvrit la carte d'un geste impatient qui représentait un plan détaillé du château de Poudlard. On distinguait à plusieurs endroits des points minuscules qui bougeaient, accompagnés d'un nom écrit en lettres minuscules. Hermione fut soulagée de ne voir personne à proximité, ce qui la rassura un peu, et déplia la carte pour chercher le nom de Drago. Elle le trouva enfin dans la salle commune de Serpentard, dans les sous-sols du château. Elle le suivit des yeux sur la carte tandis qu'il remontait le chemin qui le séparait du hall d'entrée et vérifia que personne n'était dans les parages. Après s'être assurée qu'il n'y avait aucun danger, Hermione se dirigea vers les escaliers et les descendit lentement, en évitant de faire le moindre bruit qui préviendrait Rusard, le concierge, ou un professeur de sa présence dans les couloirs tard dans la nuit.

Elle descendit une volée de marches d'un pas pressé, sans cesser de jeter des coups d'œil inquiets sur la carte dès qu'elle entendait un bruit, qui s'agissait la plupart du temps d'un ronflement bruyant d'un tableau voisin ou du grincement d'une armure lorsqu'elle passait un peu trop près d'elle.