L'ombre d'un doute [Dramione terminé]

Chapitre 22 : Savoir se relever

Les élèves qui étaient restés empruntèrent à nouveau passage qui menait à la Salle sur Demande après avoir chaleureusement remercié Abelforth. Hermione remarqua que Dumbledore, qui n'avait pas participé aux combats en raison de son statut de recherché par Voldemort et ses Mangemorts, restait en retrait, souhaitant dire au revoir à son frère en privé pour préserver l'intimité des deux hommes.

Le trio retrouva avec plaisir les membres de l'Ordre du Phénix venus combattre à Poudlard. Lorsque Ron et Ginny émergèrent du passage, Molly Weasley se jeta sur eux et les serra contre elle dans une étreinte à couper le souffle. Les deux rouquins ne cherchèrent pas à se débattre, soulagés eux aussi d'être en vie.

Lorsqu'elle eut terminé avec ses deux enfants, Molly se tourna vers Harry et Hermione, les larmes aux yeux, et les étreignit à leur tour. Derrière eux, Fred et George Weasley s'avancèrent vers Ron et Ginny et donnèrent des grandes tapes dans le dos de leur frère qui leur grogna d'arrêter. George portait un bandage autour de la tête, et il expliqua à sa sœur inquiète que le Mangemort qu'il combattait visait très mal et qu'il avait fait exploser le plafond du troisième étage, ce qui avait engendré une chute de pierres et une pluie de sortilèges qui lui avaient arraché une oreille, l'assommant à moitié. Il avait accepté de se laisser soigner, mais avait refusé de rester en observation auprès des infirmiers volontaires, décrétant qu'il devait rejoindre sa famille dans la Salle sur Demande. Drago, resté en retrait pendant leurs retrouvailles, n'écouta que d'une oreille distraite le récit de George, et entendit à peine le cri d'effroi que poussa Ginny, observant autour de lui ses camarades de Poudlard, heureux et soulagés, pour certains, de retrouver les membres de leur famille qui combattaient pour l'Ordre, échangeant des paroles rassurantes avec eux entre deux étreintes, anxieux, pour quelques-uns, à l'idée d'apprendre que l'un de leurs proches avait péri pendant la bataille, et impatients, pour d'autres, de rentrer chez eux. La plupart des collégiens étaient, comme lui, à l'écart des autres, et attendaient patiemment de pouvoir partir.

Après que Harry, Ron, Hermione et Ginny aient échangé des paroles rassurantes avec Madame Weasley, et que Fred et George eurent lancé quelques blagues à leur mère qui se noyèrent dans un mélange d'excuses et de plaisanteries lorsque la femme leur lança un regard noir et menaçant, Drago fut invité, par la mère de Ron, à se joindre à eux pour aller voir Arthur et Bill Weasley, blessés pendant les combats, dans la Grande Salle qui avait été aménagée en infirmerie pour l'occasion.

- Je leur ai dit pour nous, annonça Hermione en lui prenant la main lorsqu'il arriva à sa hauteur.

Ils emboitèrent le pas aux Weasley et à Harry, et la petite troupe quitta la salle sous les regards des curieux.

- Fred et George étaient vraiment surpris mais ils n'ont fait aucun commentaire désagréable. En revanche, Madame Weasley a pris le temps de m'écouter lui expliquer l'évolution de notre relation et m'a dit que si j'étais heureuse avec toi et que je te faisais confiance, alors qu'il n'y avait pas de raisons qu'elle s'inquiète.

Drago lui sourit et renforça sa prise sur sa main.

Lorsqu'ils sortirent dans les couloirs, les premières traces des combats féroces qui avaient eut lieu dans le château témoignèrent de l'acharnement des combattants, résistants comme Mangemorts. Visiblement, les Mangemorts avaient réussi à gagner beaucoup de terrain après l'évacuation des élèves. Des pans de murs avaient été détruits sous la puissance des sortilèges et des débris jonchaient le sol. L'escalier de marbre qui menait au hall d'entrée était couvert de sang et de gravats qui appartenaient à la rampe dont une grande partie s'était fracassée sous les sorts. Des morceaux de bois mêlés au marbre étaient éparpillés sur le sol.

La Grande Salle était bondée. Les familles se pressaient autour des victimes de la bataille, leur murmurant des paroles rassurantes, ou se tenant par les épaules en pleurant silencieusement au-dessus de corps recouverts d'un drap blanc sous lequel se trouvait probablement - Drago sentit un frisson glacé lui parcourir la nuque - le corps sans vie d'un combattant. Les sacs de couchage beige avaient été remplacés par des brancards où reposaient les blessés et les morts.