Au cours des jours qui suivirent, Drago passa la plupart de son temps libre à la bibliothèque. Il ne supportait plus la compagnie de Pansy Parkinson, qui était devenue insupportable ces derniers temps, ni les murmures dans son dos qui l'agaçaient et l'irritaient fortement.
Il enviait beaucoup Harry, Ron et Hermione, ce trio inséparable dont il était jaloux depuis des années. Car, même s'il refusait de l'admettre, les voir rire ensemble lui rappelait que lui n'avait que pour amis deux idiots qui passaient leur temps à cligner stupidement des yeux en l'écoutant parler et à obéir à ses ordres comme deux caniches. Ils étaient pitoyables et Drago ne s'était jamais plaint de leur présence, prenant plaisir à leur donner des ordres, mais l'amitié qui liait Harry, Ron et Hermione le rendait malade. Il n'avait aucun vrai ami à qui se confier quand il n'allait pas bien et il était certain que les parents de Ron et Hermione étaient de bon conseil, même s'il s'était obstiné depuis des années à se répéter que les Weasley n'étaient que de sales traitres à leur sang et les Granger des Moldus qui ne méritaient pas sa jalousie. Pourtant, au fond de lui, il pensait le contraire. Ses parents ne lui apportaient pas l'amour ni le réconfort dont il avait besoin et il ne pouvait se résoudre de se confier à eux. Ils accordaient trop d'importance à la pureté de leur sang pour entendre leur fils envier Harry, Ron et Hermione, ce qu'ils considèreraient comme une immense trahison envers leur famille que de s'intéresser à de tels personnes qu'ils jugent indignes d'être des sorciers.
Pendant des années, il avait subi une éducation stricte par ses parents qui accordaient énormément d'importance aux sorciers au sang pur et négligeaient les nés Moldus et les traites à leur sang. Par conséquent, ils lui avaient interdit d'approcher des élèves de l'école autres que des sangs purs, et Drago avait obéit à la volonté de ses parents, méprisant les élèves n'étant issus de familles de sorciers et n'hésitant pas à insulter Harry, Ron et Hermione dès que l'occasion se présentait. Mais il avait toujours éprouvé un sentiment de profonde jalousie qu'il transformait en haine envers le trio, et que les trois amis lui rendaient bien. Les seuls amis qu'il avait réussi à se faire n'étaient autres que Crabbe et Goyle, deux imbéciles qui le suivaient partout où il allait, ricanant aux sarcasmes qu'il lançait à Harry et sa bande, et il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir seul.
Et Hermione Granger... Aussi attirante que dangereuse, aussi charmante que malfaisante, aussi courageuse que déterminée, aussi intelligente que travailleuse... Des qualités qu'il ne retrouvait chez aucune autre fille et qui constituaient le charme de sa pire ennemie depuis des années... Des qualités qu'il appréciait chez elle et qui ne laissaient pas indifférent... Ce qu'il refusait d'admettre depuis six ans devenait à ses yeux une évidence : il ne ressentait pas uniquement de la jalousie envers Harry, Ron et Hermione, il était amoureux d'Hermione Granger. Cela lui paraissait totalement improbable et impossible. Lui, Drago Malefoy, amoureux d'une Sang-De-Bourbe ? Il y a encore un an, il aurait répondu qu'il aurait préféré mourir plutôt que d'avouer qu'il avait de tels sentiments, mais les choses avaient changé depuis. Derrière le masque de haine qui dissimulait son visage, se cachait un cœur en manque d'affection, une affection qu'il avait trouvé récemment auprès de la Gryffondore. Il n'avait cessé de penser à elle cet été, et son image s'était peu à peu gravée dans sa mémoire. Son regard sage et bienveillant, ses yeux envoûtants et attirants, ses lèvres douces et chaudes avaient hanté ses nuits pendant deux mois entiers. Au début, il avait refusé d'accepter ces sentiments qui le dévoraient de l'intérieur et qu'il lui était impossible d'ignorer. Il avait toujours été un bon occlumens et sa facilité à empêcher n'importe qui de pénétrer ses pensées lui avait permis de cacher à ses parents l'amour qu'il ressentait pour Hermione. Un sorcier de sang pur aimer une née Moldue... Ses parents ne l'auraient jamais accepté et l'auraient sûrement déshérité s'il s'était confié à eux. « Un Malefoy ne doit jamais traîner avec ce genre de racaille », c'est ce que son père n'avait cessé de lui répéter depuis des années et il avait fini par y croire, mais il n'aurait jamais imaginé un jour aimer une telle fille. Peu à peu, il avait découvert son vrai visage et il s'était révélé à lui-même. Un jeune homme qui ne méritait pas que son âme si pure à sa naissance soit souillée par de tels pensées. Les nés Moldus étaient autant des sorciers que les sangs purs comme lui. Le jour de la rentrée à Poudlard, lorsqu'il avait demandé son aide à Hermione dans les toilettes, ni la haine ni la jalousie ne l'avaient envahi, mais avaient laissé place à un sentiment presque amical. Ni cris ni insultes ne s'étaient échappés de sa bouche, et s'il avait écouté son cœur, il aurait serré Hermione contre lui. Il savait que la jeune fille était très intelligente et qu'elle lui serait d'une excellente aide pour l'accomplissement de sa mission, mais elle s'était détournée de lui lorsqu'elle avait appris qu'il était un Mangemort, et il avait lu la terreur et le dégoût dans ses yeux. Il avait espéré qu'elle aurait accepté de l'aider mais il s'était trompé. Il se sentait seul à présent. Hermione avait constitué son dernier espoir et il n'avait plus aucune personne sur qui il pouvait compter.
VOUS LISEZ
L'ombre d'un doute [Dramione terminé]
Fiksi PenggemarUne bonne dose d'amour, une grosse pincée de rivalité, un flacon d'amitié saupoudré de jalousie et beaucoup de magie... Ces ingrédients permettront-ils à deux anciens ennemis d'oublier le passé et de faire la paix ? Une recette à consommer à volonté...