Chapitre 4 : Drago Malefoy

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Des milliers de chandelles suspendues éclairaient quatre longues tables autour desquelles les autres étudiants étaient déjà assis, devant des assiettes et des gobelets d'or. Harry, Ron, Hermione et Ginny entrèrent sous les regards admiratifs lancés à Harry et de nombreux chuchotements. Au bout de la salle, face aux tables des élèves, les professeurs étaient assis derrière une autre table. Harry leva la tête vers le plafond magique, construit spécialement pour ressembler au ciel. Des étoiles brillaient dans un ciel d'un noir de velours quand ils s'assirent à la table des Gryffondors. Ils furent accueillis bruyamment par leurs camarades de Poudlard et Ginny se faufila parmi eux pour rejoindre ses amis tandis que son frère Ron se joignait à Dean et Seamus avec plaisir. Harry s'assit à côté d'eux et tourna la tête vers la table des Serpentards. Elle état aussi bruyante que les autres, à la différence que Drago Malefoy, assis entre ses deux inséparables amis, Crabbe et Goyle, aussi forts que bêtes, ne semblait pas participer à la fête générale. Son habituel sourire niais avait disparu de son visage et il avait l'air triste, aussi triste que l'avait été sa mère quelques heures plus tôt sur le quai du Poudlard Express. Il ne riait pas, ne souriait pas, il se contentait seulement de jouer avec sa fourchette qu'il faisait tourner lentement entre ses doigts et semblant retenir ses larmes. Son visage pâle se tourna vers Harry et surpris son regard. Contrairement à ce que Harry s'attendait, Malefoy haussa les épaules avec un petit sourire triste et baissa la tête au moment où Pansy Parkinson se penchait vers lui. En se demandant quelle était la signification de son étrange comportement, Harry tendit la main vers un bol rempli de bonbons à la menthe et se mit à manger avec appétit.

De l'autre côté de la salle, à la table des Serpentards, Malefoy tentait de se débarrasser des questions incessantes de Pansy en lui répétant qu'il allait bien, mais la jeune fille préférait se soucier de l'état de Drago plutôt que de le laisser tranquille.

- Pour la dernière fois Pansy, lui dit-il d'une voix calme en essayant de ne pas s'énerver, je vais très bien, arrête de t'inquiéter pour moi.

Pansy rejeta ses cheveux noirs en arrière et se pencha un peu plus vers Drago.

- Je ne suis pas idiote, Drago, je vois bien que tu n'es pas dans ton état normal. Dis-moi juste ce qui ne va pas et je te laisserai tranquille.

Voyant que Drago ne lui répondait pas, Pansy lui attrapa le bras gauche pour le forcer à la regarder, mais au même moment, il se dégagea de son étreinte en criant :

- Lâche moi !

Son cri résonna à la table des Serpentards, mais ils n'eurent pas le temps de se demander ce qu'il se passait car Dumbledore se leva soudain. Ses lunettes en demi-lune étaient relevées sur son nez aquilin. Sa longue barbe blanche et ses cheveux de la même couleur lui donnaient l'air supérieur. Les derniers chuchotements s'évanouirent lorsqu'il prit la parole pour leur demander à toutes et à tous leur attention générale devant une centaine d'élèves dont les yeux étaient rivés sur lui, au milieu d'un immense silence.

Menés par le professeur McGonagall, une femme à la mine sévère derrière ses lunettes rectangulaires, ses cheveux gris relevés en un chignon, les élèves de première année firent leur entrée dans la Grande Salle en sortant d'une porte située à droite de celle des professeurs. Quand ils furent alignés en ordre, la directrice de Gryffondor posa un tabouret devant la table des professeurs sur lequel elle disposa un chapeau sale, usé et rapiécé. Tout le monde à présent avait les yeux fixés sur le chapeau pointu. Pendant quelques instants, il régna un silence total. Puis, tout à coup, le chapeau remua. Une déchirure, tout près du bord, s'ouvrit en grand, comme une bouche, et le Choixpeau magique se mit à chanter son habituelle chanson, en décrivant les qualités des différentes maisons de Poudlard sous le regard intrigué des plus jeunes et celui intéressé des plus anciens.

Quand il eut finit sa chanson, des applaudissements retentirent dans toute la salle. Hermione, assise à la table des Gryffondors, applaudissait avec joie lorsqu'elle remarqua que quelqu'un l'observait un peu plus loin. Lorsqu'elle tourna la tête vers l'origine de ce regard insistant, elle faillit tomber à la renverse quand elle s'aperçut que la personne qui l'observait ainsi n'était autre que Drago Malefoy. Il n'y avait aucune expression féroce dans son regard, juste de la tristesse et un immense besoin de soutien et de compassion. Hermione hocha la tête d'un air peiné, comme si elle pouvait deviner ce que ressentait son pire ennemi, comme si un lien invisible s'était créé entre eux. Drago se sentait vide, triste, voire apeuré d'après l'expression de son visage. Quelque chose semblait le tracasser, l'effrayer même.

Hermione se détourna de lui d'un simple mouvement et reporta son attention sur la Répartition qui venait juste de commencer. A l'autre bout de la salle, les premiers élèves étaient appelés par le professeur McGonagall et s'asseyaient à tour de rôle sur le tabouret, enfilant le Choixpeau magique qui décidait de la maison dans laquelle ils allaient être repartis.

A la table des Sepentards, Drago semblait s'ennuyer. Sa tête au visage pâle était appuyée sur son poing. Il semblait préoccupé et regardait le plafond de la Grande Salle d'un air rêveur. Il n'entendait pas distinctement les voix des élèves qui accueillaient leurs nouveaux condisciples avec joie, comme si elles provenaient d'une radio mal réglée.

Lorsque la Répartition prit fin et que les plats apparurent, les élèves se jetèrent sur la nourriture. Harry et Ron discutaient avec animation avec Seamus et Dean, mais Hermione ne se joignit pas à la discussion. Le visage de Drago la hantait, comme un mauvais rêve qu'elle devait s'efforcer de contrôler pour ne pas tomber dans le piège.

Quand les élèves sortirent de la Grande Salle, Drago traîna un peu derrière les autres. Il ne voulait pas être aperçu par ses amis, et il attendit que Harry, Ron et Hermione soient sortis de la salle pour les suivre discrètement.

D'un simple mouvement de baguette, il lança un sortilège en direction d'Hermione. Elle vacilla un instant, puis, semblant reprendre le contrôle d'elle-même, elle dit à Harry et à Ron :

- Je reviens, je vais aux toilettes.

Elle monta rapidement les dernières marches de l'escalier de marbre et se précipita vers les toilettes des filles.

Drago attendit quelques minutes avant de la rejoindre. Il la trouva près des lavabos, penchée sur l'un d'eux. Hermione se lavait le visage, d'une pâleur presque blanche. Lorsqu'elle aperçu Drago dans le reflet du miroir, elle se tourna vers lui dans un sursaut et lui lança d'un ton glacial :

- Qu'est-ce que tu fais dans les toilettes des filles, Malefoy ?

- J'ai besoin de ton aide, répondit immédiatement Drago.

Hermione le regarda d'un air interrogateur, puis elle croisa les bras sur sa poitrine et le fixa d'un regard intense.

- Pourquoi moi ? demanda Hermione d'un ton sec. Tu peux te confier à n'importe qui d'autre... Pansy, Crabbe ou Goyle par exemple... Alors pourquoi...

- Parce que... tout a changé cette année..., dit lentement Drago en évitant de croiser son regard. Je ne suis plus le même... J'ai appris des erreurs des autres et... je ne recommencerai pas à le décevoir... en tant que Malefoy...

Ses yeux contemplèrent longuement le plafond des toilettes. Il semblait pensif et légèrement inquiet.

- Tu es sûrement la seule à pouvoir m'aider..., reprit-il. Tu es intelligente... Je suis sûr que tu pourras m'aider...

Il soupira et son regard croisa le sien. Pendant un moment, rien ne semblait plus exister autour d'eux. Les toilettes avaient brusquement disparu, et le cœur d'Hermione avait soudain accéléré. Après de longues secondes de silence, Drago reprit la parole avec difficulté.

- On... On en reparlera au calme sans aucune oreille indiscrète demain à la bibliothèque en fin de journée, d'accord ?

Sa voix semblait lointaine cependant.

- Ou... Oui..., répondit Hermione en déglutissant avec force, les yeux fixés sur ceux de Drago.

Il la regarda quelques instants, puis s'en alla, la laissant seule au milieu des toilettes. Le décor semblait réapparaître lentement autour d'elle. Elle sentait son cœur battre avec force dans sa poitrine. Au bout de quelques minutes, lorsqu'elle eut reprit ses esprits, elle sortit à son tour des toilettes et se dirigea vers la salle commune de Gryffondor, où Harry et Ron l'attendaient.

L'ombre d'un doute [Dramione terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant