Quitte moi si tu peux [Terminé ]

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—On va où ?

—Quelque part où je vais te donner ce que tu veux, rétorque Jad.

Je n'arrive pas à déchiffrer son ton. Malicieux ? Sérieux ? Résigné ?

Quoiqu'il en soit, on roule sur des routes sombres depuis un long moment déjà.

—On va chez toi ?

Il esquisse un petit sourire au coin.

—Dans une maison close.

—Quoi ?

Face à ma stupeur, il part dans un fou rire.

—Tu aimes le sexe non ?

—Jad !

Il rigole encore plus fort, et d'un ton amusé, il ajoute :

—Quoi ? Ça te choque d'en parler ouvertement ?

—Non, je bredouille soudain troublée.

—C'est ce que tu veux, non ? Coucher à droite à gauche sans aucune attache ?

Ces mots me figent. Me paralysent.
Mettre des mots aussi crus sur mes actes me choque.
Je rabat mes genoux contre moi en détournant le regard par la fenêtre.

—Moon, je rigolais !

—C'est pas drôle.

Il cherche ma main et face à ma résistance, il me la prend de force. Il entremêle ses doigts entre les miens, avant de retrouver un ton plus sérieux.

—Écoute, je ne sais pas pourquoi tu fais ça...Comment tu arrives aussi facilement à te donner aux autres...Mais je ne te juge pas.

Je croise son regard qui me transperce en plein coeur.
Même à travers l'obscurité, je discerne cette lueur si unique qui y brille.

—On va où alors ?

—Tu verras, sourit-il.

—Jad !

—Moon ! me taquine-t-il.

—Arrête de jouer avec moi ! Je viens d'enterrer ma mère et je suis à fleur de peau aujourd'hui. Alors si tu pouvais être un peu plus clair ?

—Je t'ai déjà répondu : je vais te donner ce que tu veux.

—On va coucher ensemble ?

—Non.

—On va s'embrasser ?

—Non plus, même si j'en ai très envie !

Je pousse un soupir d'agacement.

—Tu fais chier, Jad.

Il lache un petit rire.

—Toi aussi.

                                        ***