Quitte moi si tu peux [Terminé ]

23

JADEN

Ses petits yeux verts s'écarquillent, et me fixent dans une incompréhension totale.
Je crois que j'ai visé juste.

—Comment ça aucune règle ?

Je répète en la regardant droit dans les yeux :

—Toi et moi, et aucune règle.

Elle croise ses bras contre sa poitrine.
J'adore quand elle me fixe avec cet air malicieux. Au moins elle n'est plus triste.

—Il y en a forcément une ! Toi et moi c'est une règle, non ?

—C'est la seule.

—Mais tu refuses que je retourne avec Max !

—C'est la deuxième.

Ses yeux se plissent. Je sens la colère qui la secoue.

—Tu te fous de ma gueule ?

J'eclate de rire en l'attirant dans mes bras.

—Non Moon ! Je suis sérieux !

Elle me pousse mais je la maintiens fermement.

—Tu dis qu'il y a aucune règle, peste-t-elle, mais il y en a déjà deux !

—C'est deux-là, et aucune autre.

Elle me fixe un petit moment en silence, et je la serre toujours dans mes bras.
Ses joues devenues roses à cause du froid matinal et ses petits yeux verts si innocents, me rendent définitivement fou d'elle.

—Je pourrais toujours coucher avec qui je veux ?

—Non.

Elle me donne une tape violente sur le torse, et se dégage de mon étreinte.
Énervée, elle pointe trois doigts en l'air.

—Trois règles ! Il y en a déjà trois ! Pourquoi tu me donnes tout simplement pas tes règles au lieu de me faire tourner en bourrique ?

—Parce que si je te les donne toutes, tu vas t'enfuir !

Mon ton désespéré a dû la surprendre car ses yeux s'élargissent.
Puis je perçois ce petit voile qui obscurcit ses yeux, exactement comme hier soir quand je l'ai retrouvée à poil chez elle.

—Tu ne pourra pas me changer, Jad. On en a déjà parlé.

Mon cœur se serre, mais une petite lueur que je n'avais jamais vu jusqu'à là, apparaît dans son regard.

Je m'avance vers elle, elle ne recule pas.
Son regard me fixe avec un tel éclat.
Quand je pose ma main sur sa joue, je la sens frémir. J'ai l'impression d'avoir fracassé une autre putain de barrière dont elle s'est blindée.

—N'aies pas peur, Moon. Je ne te ferais aucun mal. Je vais juste t'aimer.

Ses yeux s'affolent subitement comme si j'avais sorti une phrase piège.
Je cherche à comprendre, mais sa respiration devient trop rapide et trop saccadée.
Son regard s'inquiète et m'implore de lui venir en aide.
Je suis en train de la perdre.

—Respire Moon, respire !

Mes deux mains collées sur ses joues, je plante mon regard dans le sien pour essayer de la garder à la surface.

Je bataille pendant de longues minutes pour maintenir le contact avec elle. J'ai trop la trouille qu'elle sombre dans la folie comme hier, lorsqu'elle s'est dirigée vers la porte d'entrée comme une possédée.
Encore pire, comme avant dans sa voiture où j'avais l'impression qu'elle se parlait à elle-même.