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JADEN

Une heure plus tard, des milliards de jets d'eau glacée aspergent mon corps nu sous la douche. Je dois laver tout ce dégoût qui opprime ma gorge.
J'ai encore l'odeur et l'haleine de la vieille bique sur moi. Je frotte ma peau à la faire saigner pour les faire disparaître.

Putain.

Je dois retrouver Léna, ma vie, ma lumière.

Une fois dans le salon, je la trouve dans un coin à droite en train de danser.
J'expire un soupir de soulagement.

Elle ne s'est pas barrée.
Elle ne s'est pas barrée pour coucher avec un gars.

Sans la quitter du regard, je me dirige vers la table des alcools.
Je me fait servir une vodka pure en contemplant ma rose, habillée de son jean et de sa chemise marron qui se démarque des robes de cocktails et des costards-cravates de la soirée. Elle est belle.

Elle se déhanche en rythme, comme si elle était seule au monde. Même si d'autres personnes dansent autour d'elle, je repère déjà deux-trois regards louches d'hommes mariés qui ne pensent qu'à baiser.
C'est le principe ici, mais elle ne le sait pas.

En rigolant tout seul, je termine ma vodka. Quelle ironie. Ma Léna se trouve dans un endroit où elle pourrait librement assouvir ses envies, mais elle danse.
Ma rose danse.
Et c'est la plus belle vision de ma soirée.

—Ta cousine a du succès.

L'enflure d'Auguste vient de cracher ça, juste pour me chauffer.
Je demande un deuxième verre au serveur.

—La veuve est venue me féliciter, poursuit-il. Bon boulot, batard.

Il me donne une tape sur l'épaule, mais je saisi sa main en me tournant vers lui.

—Oublies Léna. Demain on ne sera plus là.

Face à mon regard noir, l'enculé ricane.

—Du calme voyons !

Il retire sa main, et demande à ce qu'on lui serve un bourbon.

—Je n'ai qu'une parole, replique-t-il en trinquant à mon verre. Mais si je te revois ici, tu m'appartiendra comme tes frères.

Son regard bleu perçant, s'infiltre dans le mien, et un sentiment amer me donne envie de gerber.
Heureusement que j'ai hérité des yeux de ma mère. Je n'ai rien à voir avec cette merde.

J'hoche la tête malgré moi, avant de détourner mon regard vers ma belle.
Elle n'est plus là.

Paniqué, je pose mon verre à la hâte, et inspecte la pièce du regard.
À part des vieux riches qui veulent se divertir, pas de Léna à l'horizon. Putain, si quelqu'un l'a touchée, ne serait-ce qu'une mèche de ses cheveux, je le bute sur le champ.

Je fouille toutes les chambres, occupées ou pas je m'en tape, les salles de bains, et la cuisine, quand j'entends un rire.
Son rire.

Je cours sur la terrasse, la cherche des yeux, mais ne la trouve pas.

Putain, comment elle a pu disparaître en deux minutes à peine ?

Tout en longeant la piscine éclairée, je tente de reprendre mon calme.
Une fois contournée, je descend vers les jardins et là je perçois de nouveau son rire.
Autour d'une table, à moitié penchée, je la vois avec d'autres convives.

D'un pas intrigué, je me dirige vers eux en me demandant ce qui peut bien les faire rire.
Quand j'arrive à leur hauteur, je constate plusieurs bouteilles d'alcool sur la table, avec un petit verre au milieu et Léna qui essaye d'y lancer une balle de ping-pong.
Bordel, mais ils ont quel âge ?

Quitte moi si tu peux  [Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant