- Allô ?
- Alors, Kiara, t'as pas appelé la semaine dernière ! Si elle n'était pas seule, quiconque aurait pu voir la déception de Kiara sur son visage, qui s'était lancée sur son portable sans même regarder de qui provenait l'appel.
- Oh mince, désolée Natasha j'ai vraiment été débordée...
S'en suivirent quelques formalités et une promesse de rendez-vous pour un café. Kiara se sentait toujours redevable envers cette assistante sociale qui avait été la seule à se soucier du fait qu'elle soit vivante et en relative bonne santé. Elle aurait voulu répondre immédiatement à l'invitation de son interlocutrice, mais ses yeux se fermaient malgré elle, et enfoncée dans son pyjama pilou la jeune fille se dit qu'il était plus sage de faire une sieste avant d'embaucher pour une longue soirée.
*La brune fit un tour sur elle-même en balayant son studio du regard. Voilà, elle était sûre d'avoir oublié ses schtroumpfs. Elle rehaussa sa queue de cheval et pris les clefs de la boîte aux lettres avant de quitter son cocon. La métisse évita les cafards en descendant les paliers et prit le courrier avant de se lancer dans le froid de la nuit. Kiara rejoint le métro assez rapidement et enfonça ses écouteurs avant de sortir les enveloppes. Un pauvre relevé de comptes et encore des factures. Pas besoin d'être Einstein pour s'en rendre compte, elle avait besoin de plus d'argent. Et elle savait comment s'en procurer.
Le Spritz s'élevait devant elle, illuminé par des néons, pendant qu'elle balayait la file d'attente du regard. Le fait que plusieurs groupes la dévisageaient de haut en bas en détaillant son body noir et ses cuissardes la réconforta. Ce dédain aurait dû être blessant, mais il venait juste de prouver que leurs costumes renfermaient l'argent dont elle avait besoin. Elle sentait un soupçon d'adrénaline fourmiller jusqu'au bout de ses doigts. La jeune fille aurait dû se sentir intimidée mais elle se sentit à sa juste place quand elle dépassa le videur Richard, un père de famille martiniquais qui essayait de joindre les deux bouts, en le gratifiant d'un de ses rares sourires et qu'elle alla à la rencontre de Tim, le rythme de la musique s'écrasant contre ses tympans.
Music make her dance and money, money, money make her smile
- Oh mon dieu ! Je suis tellement désolée ! Vraiment, je suis tellement maladroite...
Des mimiques infaillibles, un jeu répété, un plan parfaitement calculé. Les bouteilles de vodka vides remplies avec de l'eau. La flaque devant le carré VIP le plus cher. La chute contrôlée. La comédie : se confondre en excuses, parler de la crainte du patron si elle ne ramène pas la bonne recette. Des hommes envoûtés par son regard, une liasse sortie de la poche intérieure et un clin d'œil maladroit assurant un généreux pourboire. Tout était entièrement prévisible et se déroulait toujours de la même manière. Elle revint vers son barman tatoué favori un sourire triomphant aux lèvres, en essuyant une larme de crocodile qui avait perlé au coin de son œil.
- Je t'ai déjà dit que t'étais mon arnaqueuse préférée ?
- Moins fort ! Bien sûr que je le sais, c'est pour ça que je te donne le pourboire.
- Ah ouais, donc t'achète mon silence ? Tu crois que je suis un trop mauvais ami... Si elle était bonne comédienne, lui était piètre. Même quand il charmait toutes les pimbêches de la boîte qui tombait dans son panneau.
- Drama queen ! Je sais que tu me couvres, mais je trouve ça égoïste de pas partager, voilà tout. Elle battit des cils en voulant se rendre adorable, ce qui exaspéra le grand brun.
Elle tria les tickets rapidement, glissa la somme de Tim dans une boîte prévue à cet effet et en s'apprêtant à passer de l'autre côté du comptoir, elle ajouta :
- Au fait Tim, j'ai dit à la blonde que t'avais de l'herpès
- Connasse, file avant que je t'attrape polissonne ! s'exclama ce dernier en la poursuivant, torchon claquant l'air.
*
Trois heures plus tard, Kiara avait fini son service, et poussa avec soulagement la porte de sortie de secours, emmitouflée dans son écharpe. Les premières lueurs du jour n'allaient pas tarder à faire leur apparition, et elle crut à un mirage quand elle aperçut quelqu'un qui n'était pas complètement sorti de sa tête de la journée, appuyé contre un lampadaire. Quand la métisse tâta ses poches, elle comprit qu'elle avait oublié son portable à l'appartement.
Il marqua un temps d'hésitation avant de se diriger vers elle et de lui tendre une poche de croissants.
- Je voulais pas attendre.
Hey ! On arrive presque à 100 vues (pour moi c'est énorme mdr) donc n'hésitez pas à voter mais surtout à commenter les gars, je veux rire et m'améliorer. Bref, pas tellement d'Antoine et Kiara dans ces 2 derniers chap, mais je veux pas aller TROP vite, qu'on connaisse un minimum leur caractère, leurs vies... Voilà, j'attends vos avis avec impatience et à bientôt ! Muxus (=bisous basques)
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EQUATION ft. FonkyFlav
FanfictionKiara, 19 ans n'avait pas commencé le jeu de la vie avec les bonnes cartes en main, mais elle était prête à tout pour changer la donne. Passionnée de maths, elle était convaincue que notre destin était la somme de ce que l'on se donnait la peine d'e...