CHAPITRE DOUZE. Harry Styles.

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Je regarde les gens passer dans la rue, sans vraiment y faire attention. Mon regard passe de personne en personne sans jamais s'arrêter sur l'une d'elle en particulier. Ces gens dans la rue, ils ont l'air heureux. Ils rient, ils parlent avec entrain, ils sourient.

Et moi, je suis en décalage complet avec tous ces sentiments. Je suis vide. Comme si je ne ressentais plus rien.

_Hazza.

Je détourne immédiatement le regard en prenant conscience que je ne portais plus aucune attention aux personnes près de moi. Je m'excuse doucement avant de baisser la tête et de m'attarder plus que nécessaire sur la tasse de café posée devant moi.

_Parle-moi.

_Y a rien à dire, je souffle.

_Bien sûr, tu fais une tête d'enterrement, tu m'adresses pas la parole et tu as le regard encore plus vide que ton cerveau, mais y a rien à dire, raille ma soeur.

_Gemma ! la réprimande mon paternel.

Ma soeur réplique et encore une fois, je me déconnecte totalement de ce qu'il se passe autour de moi. J'essaye de ne penser à rien et évidemment deux yeux d'un bleu pur s'invitent à l'intérieur de ma tête. Plus je tente de ne pas y penser, plus j'y pense. J'ai d'autant plus mal de me rendre compte que je suis incapable de l'oublier, ne serait-ce que pour quelques secondes. La décision de Louis tourne dans ma tête et j'ai l'impression de revivre notre dernière rupture à longueur de temps.

"Notre dernière rupture". C'est dur de prendre conscience de la situation, de se rendre compte qu'aujourd'hui, c'en est presque devenu une habitude. Comme si c'était quelque chose de récurant, quelque chose qu'il était normal de vivre et de revivre inlassablement. On s'est plus souvent séparé que l'on a eu de véritables rencards. C'est risible.

J'aimerais arriver à me sortir tout ça de la tête : Louis, son comportement, ses décisions, mes sentiments, ... J'aimerais pouvoir me dire que c'est simplement un connard et qu'il faut que je passe à autre chose. J'aimerais vraiment y arriver. Mais ça n'arrivera pas, j'en suis pleinement conscient. Je ne peux pas oublier. Parce que je connais Louis par coeur, que je sais comment il fonctionne et ce qu'il pense à chaque seconde. Je sais pourquoi il prend les décisions qu'il prend. Je sais pourquoi il fait ce qu'il fait. J'aimerais que ça ne soit pas le cas, mais je comprends chacune de ses réactions. Je sais qu'en se séparant de moi, ce n'est pas lui qu'il croit protéger, mais moi. Je sais qu'il est la personne la moins égoïste que je connaisse. Et je sais que tous ses choix sont dans mon intérêt et non, contre moi. Et c'est pour ça que j'accepte. C'est pour ça qu'après tout ce temps, je continue d'être présent et de ne pas l'abandonner.

C'est ce qui rend la situation aussi compliqué. Comment en vouloir à un homme qui se fait du mal dans le seul but de me protéger ?

_Fiston ?

Je sursaute quand mon père me coupe dans mes pensées. Je relève le regard sur lui et il fait ce que je déteste. Il penche légèrement la tête sur le côté en lançant un sourire compatissant.

Comme les cockers.

_Désolé Papa.

_Cesse-donc de t'excuser. Comment se passent les révisions de tes partiels ?

_Bien. J'ai pris pas mal d'avance.

_Ca change de d'habitude, lance ma soeur, toujours aussi sarcastique.

_Tu devrais prendre exemple sur lui, la tacle mon père.

Et encore une fois, mes pensées m'emportent.

À pas de loup - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant