CHAPITRE VINGT-QUATRE

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CHAPITRE VINGT QUATRE.

Liam Payne.

Je frappe le plus fort possible dans le sac pendu devant moi et me défoule du mieux que je le peux. J'ai ce besoin intense d'extérioriser la haine qui m'assaille depuis quatre mois.

Quatre mois ? Non. Depuis huit ans. Depuis que ce porc est entré dans la vie de Louis, j'ai cette colère qui m'habite.

Je ne frappe pas que pour extérioriser. Je frappe pour me calmer. Je frappe pour palier à la frustration que je ressens de ne rien pouvoir faire pour aider mon meilleur ami. Je frappe aussi pour éviter de céder à mes pulsions.

Je frappe pour ne pas tuer Zayn Malik.

Ca fait des semaines que je tente par tous les moyens de trouver une solution. J'ai poncé tous les livres de droit, j'ai passé des heures au cabinet du père de Harry pour l'aider à chercher dans les juris-je sais pas quoi- afin de trouver quelque chose pour aider. Un précédent, comme dit Robin. J'ai passé du temps dans des associations. J'ai même été jusqu'à chercher quelque chose dans le passé de Zayn. Mais rien. Ce gars est totalement clean. Je n'y crois pas une seule seconde. La vérité ? C'est qu'il est trop clean. C'est impossible que Louis soit sa première victime. C'est impossible qu'il se soit découvert une âme d'enfoiré au contact de mon meilleur ami. Pourtant, j'ai été incapable de trouver la moindre chose.

Et ça me tue.

Je n'arrive pas à croire que dans quelques heures, tout ça se terminera de la pire des façons. Les dernières semaines n'ont pas été des plus roses. J'ai jonglé entre mon travail à l'école, mes recherches et le fait de passer du temps avec lui. J'en ai même délaissé Niall, même s'il sait parfaitement pourquoi je l'ai fait. Louis a passé sa vie à voir les gens qu'il aimait le décevoir, le quitter, le briser.

Je me rappelle encore du jour où il a appris que Marc n'était pas son père. Ce jour où il a découvert qu'en réalité, sa mère l'avait eu avec son petit copain du lycée qui l'avait quitté en apprenant sa grossesse. Je me rappelle de la peine que j'ai pu voir dans ses yeux.

Je me rappelle du jour où il a vu Marc, l'homme qu'il a considéré comme un père tout au long de sa vie abandonner le combat face à l'alcoolisme de sa mère et partir, sans se retourner. Et sans jamais donner de nouvelles.

Je me rappelle du jour où le premier mec qu'il a embrassé l'a humilié au milieu de la cours du collège en lui balançant à la gueule qu'il l'avait fait pour un pari. Je me rappelle aussi lui avoir fait ravaler ses moqueries avec mon point, la sensation de son nez se brisant sous l'impact.

Je me rappelle du jour où la mère de Louis l'a viré de chez elle. Elle était saoule, bien sûr. Et je sais pertinemment qu'une partie d'elle s'en veut et s'en voudra certainement toute sa vie. Bien qu'elle prétende toujours que c'était Louis le problème de l'histoire.

Et pire encore. Je me rappelle du premier jour où je l'ai vu arriver avec des bleus sur les côtes. Je me souviens qu'il prétendait à l'époque qu'il s'était fait ça en faisant du skate. Je me souviens ne pas avoir réagit. Et je m'en voudrais probablement toute ma vie. Car si j'avais réagi, si j'avais mis ma fierté de côté pour prendre soin de mon meilleur ami, j'aurais peut-être pu lui éviter de se perdre. Et peut-être qu'aujourd'hui, tout ça ne serait pas en train d'arriver.

Le sac finit par éclater dans un dernier coup, emplie de rage.

_Wow, calme-toi mec, me fait remarquer Eric, l'un des coachs de la salle.

_Ca va, je crache. Je vous en repayerai un nouveau.

Et je pars.

Je retourne aux vestiaires avant de faire une connerie. Je ne suis pas comme ça habituellement. Je ne suis pas le genre de personne qui se sert de son fric pour expliquer, pour excuser ses actes. Mais aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur. Et si, pour une fois, l'argent de ma famille peut me servir à quelque chose, je ne vais pas m'en priver.

À pas de loup - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant