CHAPITRE HUIT. Harry Styles

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Je finis de remplir le dossier du patient dont je viens de faire l'admission et le pose dans le box prévu à cet effet sur le côté du bureau des infirmières. Il est une heure du matin et je suis éreinté. Je suis censé partir à quatre heures donc il me reste encore trois heures à tirer, mais je n'en peux plus. Les patients ont défilé toute la soirée aux Urgences et le plus intéressant a été une occlusion intestinale. Je déteste ce genre de nuit.

Je ne peux retenir un bâillement lorsque Jordan, mon référent pour la nuit, arrive près du bureau où je suis assis.

_Va prendre un café Styles, il reste que des cas non urgents.

_J'en ai marre, y a eu que des cas à la con ce soir.

_Ca peut pas toujours être intéressant, il sourit. Ca te fait de la pratique.

_De la pratique pour appuyer sur un bouton pour faire une radio ? Génial, j'ironise.

Il éclate de rire en continuant de remplir son dossier. Le radiologue de garde est malade et a été obligé de rentrer chez lui. Et, comme il était minuit, les externes se tapent tous les clichés à faire eux-mêmes. Ca nous fait perdre un temps fou. Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des remarques toutes les cinq minutes. Les gens deviennent cons lorsqu'ils attendent trop. En même temps, le jour où ils comprendront que le service des Urgences est fait pour les cas urgents, on aura gagné quelque chose de précieux.

_Sérieusement, je me demande encore pourquoi les gens viennent pour une entorse.

_C'est trop compliqué d'attendre quelques heures pour voir son médecin traitant, il rit.

Je lève les yeux au ciel en souriant, puis utilise toute la force qu'il me reste pour me remettre debout.

_Tu veux que je te rapporte un café ?

_C'est pas de refus ! Je suis censé aller m'occuper d'un débile complètement déchiré qui s'est fait mal au poignet et qui chouine comme un gosse.

_Je te rapporte ça, je dis en partant, le sourire aux lèvres.

S'occuper des gens bourrés le samedi soir, c'est probablement les moments les plus pathétiques de notre travail. La plupart du temps ils sont réellement insupportables, heureusement quelquefois ils sont drôles. Mais je dois avouer que je suis bien content de ne pas avoir à m'occuper d'eux pour ce soir.

Je récupère deux tasses dans la salle des internes et les remplis à ras bord avant de retourner vers les Urgences. Je bois une gorgée de la mienne en cherchant Jordan des yeux et, en entendant quelqu'un hurler comme un gamin dans une des salles d'examen, je me dis que ça doit être eux. Je pose tout de même la question à une infirmière qui me confirme que c'est bien lui.

Je toque à la porte et entre sans attendre la réponse. Et je bloque en voyant la scène qui se déroule devant moi. Je ne sais pas s'il faut que je m'inquiète ou que j'éclate de rire. Et en entendant un autre cri sortir des lèvres du châtain, je ne peux me retenir : je rigole.

_Pas très professionnel Styles, me réprimande Jordan.

_Styles ? What ?! dit le patient en se retournant. Mais qu'est-ce que tu fous là ?

_Vous vous connaissez ? me demande mon interne.

_C'est des amis à moi. Tu veux que je m'en occupe ? je lui propose en lui tendant sa tasse, évitant soigneusement le regard de la personne qui accompagne Liam.

_Merci. T'as pas le droit de soigner tes proches.

_C'est le mec de mon meilleur ami, t'inquiète je peux gérer. Les infirmières viennent de dire qu'une ambulance arrivait, tu devrais aller voir ce serait plus intéressant.

À pas de loup - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant