Les Félins de New York, tome 1 : Amères Désillusions [Auto-Edition] (M/M)

Chapitre 3

Une semaine après l'arrivée de Cowan dans le service de police de New York, ils furent appelés sur une scène de crime. Assis dans l'Escalade, Cowan était concentré sur le dossier qu'il tenait à la main alors que Gavin conduisait. Pas une seule fois les deux hommes n'avaient échangé des paroles. Cowan n'avait d'ailleurs pas cherché à lui compter fleurette pendant toute la durée du chemin. À quoi bon de toute façon. Il savait très bien le ressentiment que Gavin avait contre lui et il n'allait certainement pas le démentir. Il préférait que leur relation reste purement professionnelle et rien d'autre.

— Nous sommes bientôt arrivés, lui dit soudainement Gavin. Le tirant de ses pensées dans lesquelles il était plongé.

Il redressa la tête et regarda le paysage autour de lui. Enfin si on appelait cela un paysage. Il n'y avait que des usines désaffectées et rien d'autre. C'était... morbide, mais cela ne l'étonnait aucunement qu'un meurtre eut été commis ici. Le lieu était propice pour ce genre de chose. La police ne venait que très rarement dans ce genre d'endroit. Après tous, c'était des lieux malfamés.

Il laissa Gavin stopper la voiture et il descendit à peine celle-ci arrêtée. Lorsqu'il posa ses pieds hors de l'habitacle, un sentiment de malaise l'assaillit et il ne put s'empêcher de regarder les alentours. Il n'aimait pas la sensation qu'il ressentait. Un savant mélange de peur et... d'autre chose qu'il ne pouvait pas définir.

— Je n'aime pas les vibrations que je ressens, s'exclama Cowan en regardant l'immense bâtiment qui se dressait devant lui.

— Dans quel sens ? répondit Gavin.

Cowan se tourna vers lui et le regarda longuement.

— Sers-toi de ton jaguar, Gavin, lui dit-il.

— Merci, je n'ai pas besoin de ça.

Puis sans attendre que Cowan puisse répondre, il pénétra à l'intérieur du bâtiment. Il avait horreur quand son ex-amant lui disait de laisser son jaguar faire son travail. Il le savait pourtant, mais il ne pouvait s'empêcher de le lui coller. À peine venait-il d'entrée à l'intérieur qu'il sentit une odeur de mort flotter jusqu'à lui. C'était... écœurant.

Il allait appeler Cowan quand il entendit des pas venant dans sa direction. Il redressa la tête et vit l'inspecteur Myrwyn Foster venir à sa rencontre. Il avait toujours détesté cet homme, mais il devait reconnaître qu'il faisait toujours un excellent travail et il était d'une bonne aide.

— Gavin, chéri. Que ça me fait plaisir de te voir ici, lui dit Myrwyn avec un grand sourire.

Un grognement s'échappa de la gorge de Gavin quand il l'entendit utiliser ce surnom dont il avait horreur. Et il le savait.

— Foster ! Il me semble que nous ne t'avons pas appelé pour ton aide.

— Tu me brises le cœur, chéri. Je pensais que tu allais aimer me voir ici.

Gavin allait lui répondre quand il remarqua que le regard de Foster s'était posé sur un point derrière son dos. Et il savait parfaitement ce qu'il venait de voir. Un homme séduisant, vêtu d'un pantalon en jean moulant et d'une courte veste de moto en cuir.

Cowan James Donovan.

— Cowan ? laissa échapper Foster.

Gavin se tourna lentement vers son ex-amant et haussa un sourcil en le regardant. Mais il eut la surprise de voir Cowan s'avancer vers eux, les contourner et monter à l'étage. Il supposa que la scène du crime se trouvait là-haut. Ce fut donc en silence que les deux hommes le suivirent. Au fur et à mesure qu'ils montaient l'escalier, une violente odeur de sang, d'urine et d'excrément leur piqua le nez. Et le fait qu'ils étaient tous les trois des félins n'arrangeait pas la situation.