Chapitre 25

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Deux semaines plus tard

Gavin releva la tête et regarda Cowan qui se tenait dans l'embrasure de la porte du salon. Il ne put empêcher un léger sourire d'étirer ses lèvres quand il regarda l'allure débraillée de son partenaire. Ses cheveux, qu'il avait dû égaliser après que le médecin qui l'avait opéré les avait saccagés, avait bien repoussé, effleurant sa nuque si tentante et bouclaient, avant de partir dans tous les sens. L'ombre d'une barbe se dessinait sur sa mâchoire carrée et son visage portait encore les marques de l'oreiller.

Il laissa son regard descendre lentement sur le corps à demi nu de son compagnon. Le bandage blanc produisait un contraste saisissant avec le bronzage naturel de sa peau. Bandage qu'il avait récolté quand il avait foulé de nouveau le sol de Los Angeles deux semaines plus tôt. Le pantalon qu'il avait rapidement enfilé n'était pas attaché et il pouvait, de la place où il se tenait, voir la naissance de son sexe. Il dut se retenir de se tortiller tellement cette vision l'enflammait. Il commençait à être à l'étroit dans son pantalon et ça, ce n'était pas prévu au programme.

Mais ce qui attira ensuite son regard le laissa un peu... perplexe. Cowan tenait dans sa main une petite boîte à bijoux. Il ne se souvenait pas l'avoir déjà vue.

—Tu devrais retourner te coucher bébé, lui dit-il faisant remonter son regard le long du corps de Cowan, plongeant son regard dans le sien.

—Le lit est froid depuis que tu t'es levé, lui répondit celui-ci en continuant de le fixer, le mettant mal à l'aise d'un coup.

—Tu veux peut-être que je te serve un café ?

—Non. Ça attendra. J'ai quelque chose d'important à te dire.

Gavin hocha la tête, un peu inquiet, il s'attendait à tout de la part de son compagnon. Et cela fit remonter de mauvais souvenirs dans sa mémoire.

—Tu dois faire réparer un bijou ? lui demanda-t-il en désignant la petite boîte d'un mouvement de tête.

Il regarda Cowan baisser les yeux et la fixer, comme étonné de la tenir entre ses doigts.

—Pas vraiment.

Gavin sursauta quand Cowan redressa rapidement la tête pour le fixer à nouveau. Son regard s'écarquilla quand il vit une expression insondable se refléter dans les prunelles de son compagnon. Il se mit à déglutir avec difficulté et sa respiration devint laborieuse.

—J'ai été un véritable connard, Gavin. Je l'ai toujours été, et ce depuis notre plus tendre enfance et encore plus quand nous sommes entrés à l'académie, commença à dire Cowan.

—Je confirme, lui répondit sérieusement Gavin. Mais je ne vois pas où tu veux en venir.

—Si tu pouvais me laisser finir, s'il te plaît. C'est la première fois que je fais cela en quarante-trois ans.

Gavin soupira. Cowan et sa foutue mauvaise humeur. Attends ! Attends ! Ne venait-il pas de dire "c'est la première fois que je fais cela en quarante-trois ans " ? Qu'est-ce que son compagnon allait lui dire ?

—Je t'aime, Gavin. Je t'ai toujours aimé, et ce, depuis que j'ai compris que tu étais mon véritable compagnon. Lorsque nous sommes entrés à l'académie il y a vingt-trois ans, je me suis fait la promesse de ne jamais te laisser partir loin de moi. Je m'étais promis de te mettre dans mon lit et il a fallu que j'attende deux foutues années de plus pour qu'enfin tu daignes me regarder.

Un léger sourire étira les lèvres de Gavin. Il avait fait exprès de le faire poireauter pendant ces deux ans. Mais il n'avait jamais réalisé que Cowan avait compris qu'il était son véritable compagnon quand il était plus jeune, et non pas pendant ces années à l'académie. Puis, il avait fini par découvrir qu'il sortait avec l'une des recrues depuis six mois. Une jeune femme blonde un peu plus âgée qu'eux. Il avait d'ailleurs été grandement surpris en les découvrant dans une posture compromettante. Mais, il fallait dire qu'à cette époque, il fallait dissimuler son homosexualité pour ne pas être mis au ban de la société.

Les Félins de New York, tome 1 : Amères Désillusions [Auto-Edition] (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant