Chapitre 19

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Le claquement caractéristique d'un fouet sur de la peau nue résonna dans la sinistre pièce dépourvue de meubles. Une longue traînée de sang maculait le marbre blanc. Les mains liées au-dessus de sa tête, les jambes écartées et les chevilles attachées, Ian subissait pour la dixième fois peut-être plus, l'une des punitions que le Maître lui faisait subir depuis deux semaines. En réalité, il en avait perdu le compte. La seule chose dont il était sûr en revanche, c'était la plaie béante qu'était devenu son dos. Le Maître l'avait autorisé à se transformer deux fois pour soigner ses blessures avant de recommencer à le torturer.

La porte s'ouvrit soudain et Ian se raidit malgré la douleur qui vrillait son dos. Il était sûr que son Maître allait prendre la place du garde et les coups seraient doublés. Tout comme les viols qu'il avait subis venant de certains gardes qui s'étaient faits un plaisir de lui déchirer les chairs. Il allait se préparer aux prochains coups, quand une main douce se posa sur sa joue. Il ouvrit doucement les paupières et croisa le regard d'un jeune du centre.

—Que fais-tu là ? demanda difficilement Ian.

—Le Maître m'a demandé de venir te voir. Je dois...

Mais le jeune fut incapable de continuer. Ses mots restèrent bloqués dans sa gorge. Ce fut la rougeur sur ses joues qui le trahit soudain, et Ian comprit pourquoi il était ici. Ainsi, le Maître n'allait rien lui épargner. Il laissa retomber sa tête en avant.

—Fais-le, souffla Ian. Si tu ne le fais pas, tu seras puni. Et je veux t'éviter cela.

—Tu es sûr ? demanda le jeune homme.

—Oui.

Ian garda les yeux fermés quand il sentit les douces mains de Paul le caresser. Il ne pouvait pas supporter la vision du jeune homme à genoux en train de prendre son sexe flasque entre ses douces lèvres pour tenter de l'exciter. Un gémissement involontaire s'échappa de sa gorge quand la langue de Paul s'activa un instant avant que ses lèvres ne prennent le relais. Il savait qu'il devait se retenir. Qu'il ne devrait pas apprécier cette douce caresse. Mais Paul savait visiblement utiliser sa bouche. Il finit par ouvrir les yeux qui se fixèrent directement dans ceux du jeune homme.

Son regard s'écarquilla de surprise quand il croisa les prunelles noires. Depuis qu'il était sexuellement actif, c'était la première fois qu'il voyait un véritable désir chez quelqu'un. Jusqu'à maintenant, il n'avait vu que des regards lubriques et concupiscents. De possession et d'envie pure. Mais pas ce soir. Paul le désirait réellement et ce n'était pas feint. Ian ne put s'empêcher de pleurer. Il avait cherché cela depuis le jour où leur Maître avait pris sa virginité sur le meuble de son bureau. Il avait espéré que ce soit son véritable compagnon qui le contemple de cette façon. Mais ce n'était qu'un simple compagnon d'infortune.

Il était tellement plongé dans les sensations que lui procurait la bouche de Paul, qu'il ne vit pas Drake se glisser dans son dos. Ce fut quand le garde posa ses mains sur ses hanches qu'il sursauta avant de se raidir, attendant la sentence qui l'homme allait lui donner. Mais une bouche se posa sur sa nuque.

—Tu sais ce qui va se passer, n'est-ce pas Ian ? lui dit Drake en lui mordillant l'oreille.

Un simple gémissement s'échappa de la bouche de Ian pour toute réponse.

—Paul, écarte-toi s'il te plaît.

Le jeune méta se retira et s'écarta de Ian, se demandant pourquoi le garde lui ordonnait de s'écarter. Il se mit à genoux et regarda Ian ainsi que le garde.

—Tu t'es servi de moi, Ian. Tu as profité de mon attirance pour toi pour la faire sortir. Tu m'as embrassé, chauffé en me promettant de venir me retrouver et... rien. Tu t'es joué de moi.

Les Félins de New York, tome 1 : Amères Désillusions [Auto-Edition] (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant