Les Félins de New York, tome 1 : Amères Désillusions [Auto-Edition] (M/M)

Chapitre 8

Gavin gara sa voiture devant l'immense escalier en pierre blanche du manoir Donovan et coupa le moteur avant de souffler un bon coup. Il n'était pas revenu ici après la nuit de folie qu'il avait passée avec Cowan deux semaines plus tôt. Même s'il le voyait régulièrement au poste de police, il ne pouvait se résoudre à croiser son regard. Non pas parce qu'il était gêné, mais parce qu'il l'avait de nouveau marqué comme sien. Ce qui n'était absolument pas dans son programme.

Il devait savoir qui était le barbare qui massacrait les métas et qui était responsable de la mort de son compagnon. Il avait besoin de savoir cela pour avancer de nouveau. Et non pas retomber dans les bras de son ex-compagnon aussi sexy soit-il.

Il tourna la tête et regarda l'immense bâtisse de style gothique qui se dressait devant lui. Il avait l'impression d'être de nouveau un gamin de vingt ans quand il venait voir Cowan en douce pour s'adonner à leur activité favorite et calmer leur ardeur de jeunes jaguars en rut. Mais ce soir, c'était différent. Il venait pour autre chose. Quelque chose qui n'avait rien à voir avec Cowan, bien qu'elle soit son sosie au féminin.

Il ouvrit la portière de son Escalade noire et descendit de l'habitacle avant de lisser sur son large torse, le débardeur gris anthracite qu'il portait. Il referma la portière derrière lui, contourna la voiture et monta le grand escalier de pierre. Il leva la main et appuya sur la sonnette avant d'attendre que quelqu'un vienne ouvrir. Il était en train de faire les cent pas quand il entendit la porte. Il allait dire bonsoir au majordome quand il se figea d'un seul coup en voyant qui se tenait en face de lui. Un pot de glace menthe/chocolat dans une main, une petite cuillère dans l'autre, vêtu en tout et pour tout d'un boxer noir ultra moulant qui ne cachait pas grand-chose. Voilà comment l'accueillit Cowan. Et il ne parlait pas de ses cheveux qu'il avait libérés et qui cascadaient dans son dos et sur l'une de ses épaules en plus de la morsure qui brillait et se détachait sur sa peau dorée.

— Gavin ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? demanda Cowan en écarquillant les yeux quand il se rendit compte de comment il était habillé.

— Bonsoir à toi aussi, Cowan. Ravi de te revoir, lui dit-il calmement en laissant son regard courir sur le corps dénudé de son ex-compagnon avant d'être attiré par Dakota qui descendait, sublime dans son jean moulant noir et son top rouge vif, le grand escalier.

Lorsqu'il la regarda, un petit sourire se dessina sur ses lèvres et son cœur s'emballa. Elle ressemblait trait pour trait à l'homme en face de lui. Voilà pourquoi il n'avait jamais pu oublier Cowan après leur rupture. Elle était d'une certaine façon la flamme qui avait entretenu son amour pour son frère aîné. S'il avait été un hétéro, il aurait craqué de la même façon qu'il était tombé amoureux de Cowan. Et ce n'était pas à cause de leur beauté. Mais de leur manière d'être. Simple et naturel. Sans chichis et particulièrement ouvert d'esprit et accueillant.

— Salut Chaton, lui dit-il en lui souriant avec tendresse. Tu es magnifique ce soir.

Et elle l'était comme à chaque fois qu'il venait la chercher pour leur sortie bimensuelle à deux. C'était un petit rituel qu'ils avaient tous les deux instauré lorsque Dakota avait eu treize ans. Depuis, ils convenaient d'une date, de préférence le vendredi pour leur petite virée. Et pour rien au monde, il ne mettrait fin à cela.

— Merci, Gavin. Tu es superbe comme toujours, lui dit-elle en souriant.

Lorsqu'elle eut fini de descendre l'escalier, elle traversa le hall de l'entrée. Les talons de ses bottes claquaient sur le marbre blanc et pour la millième fois, Gavin se demandait comment elle parvenait à garder l'équilibre et danser sans se tordre une cheville. Puis, pour lui souhaiter la bienvenue, elle se nicha contre le large torse de Gavin qui lui rendit son étreinte.