Les Félins de New York, tome 1 : Amères Désillusions [Auto-Edition] (M/M)

Chapitre 9

Ses sens étaient perturbés. Depuis leurs arrivées dans la boite de nuit, son jaguar était agité et désorienté. C'était la première fois que cela lui arrivait depuis qu'il accompagnait Chaton dans ce genre de soirées. C'était comme-ci les organisateurs de la soirée avaient dilué une quelconque drogue dans la fumée pour perturber les sens des félins. Et il n'aimait pas cela. Il préférait être en possession de ses moyens ou garder toutes ses facultés. Hors ce n'était absolument pas le cas actuellement. Tout comme il n'appréciait pas les regards de l'homme qui se trouvait à gauche de la piste de danse. S'il pensait vraiment passer inaperçu, il se trompait lourdement. Malheureusement pour lui, ce n'était pas son genre. Il préférait ses amants grands, bruns et possédant un caractère de chien. Hors, l'homme était loin d'être comme cela. A priori, en tout cas.

Il porta son regard sur Dakota qui dansait une nouvelle fois avec un jeune minet blond plutôt mignon, si on aimait ce genre. Il parcourut de nouveau des yeux la salle quand un jeune homme s'arrêta devant lui. Il resta un moment à le dévisager avant de comprendre que celui-ci était en train de lui parler.

— Tu ne danses pas ? lui disait-il.

Perturber. C'est bien ce qu'il disait.

— Non. Je préfère regarder que danser, lui répondit-il.

Il sentit son sang s'enflammer quand celui-ci se mordilla la lèvre inférieure avant de transformer cette sublime bouche en une moue boudeuse tout aussi charmante. S'il n'avait pas su qu'il était un inconnu, il aurait l'impression de contempler Cowan dans ses jeunes années.

— Je n'arriverais donc pas à te convaincre, reprit le jeune homme d'une voix dépitée ?

Un sourire étira lentement les lèvres de Gavin devant l'insistance du jeune méta et cela l'amusa grandement. S'il n'avait pas eu Cowan dans la peau et si le jeune méta avait été un peu plus vieux, (car il ne fallait pas se voiler la face qu'il ne devait pas avoir plus de vingt et un ans), il se serait vraiment laissé tenter.

— Hélas non, lui répondit Gavin. Je suis chargé de veiller sur une personne.

— Ta... ta compagne ? lui demanda le jeune méta qui avait blanchi d'un seul coup.

— Non. La sœur de mon compagnon. Écoute, euh...

— Jordan.

— Jordan, donc. J'allais dire, commença Gavin en se penchant sur le jeune homme. Tu es très mignon. Agréable à regarder et particulièrement désirable.

— Mais ? souffla le jeune homme.

— Je suis en couple, mentit Gavin. Je suis marqué depuis de nombreuses années. Mais peut-être que...

Il vit le jeune homme se mettre à trembler alors qu'il franchissait les derniers centimètres qui les séparaient. Il fit doucement courir la pointe de sa langue sur les lèvres de Jordan qui retenait son souffle. Gavin ne put s'empêcher de gémir en sentant sur sa langue, le sucré de la pulpe de ses lèvres charnues. Il sentit sous sa pression, les tendres lèvres s'entrouvrirent et il y plongea avec délice avant de laisser échapper un grognement venu du fond de sa gorge.

C'était le paradis.

Jordan avait un goût merveilleux. Frais et légèrement alcoolisé. Et puis... le jeune homme fut dans la course en avançant sa langue pour jouer avec la sienne. Malgré son jeune âge, il savait embrasser et mettre le feu au corps de son partenaire. Gavin brûlait littéralement. Le feu ravageait ses veines. Il avait l'impression de se retrouver vingt ans en arrière quand Cowan l'avait embrassé pour la première fois derrière le mur de l'enceinte de l'école de police. La pression avait enflé comme ce soir et il avait complètement explosé quand Cowan s'était pressé contre lui et avait frotté son corps dur et tendu contre le sien, dans le même état.