Chapitre 15

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Lorsque Cowan rentra particulièrement tard au manoir ce soir-là après avoir encore passé une nouvelle journée à chercher Dakota, il fut surpris d'entendre des voix provenant du bureau de son père. Dans son souvenir, celui-ci n'y allait que pour des réunions et parler avec certains membres du Conseil. D'ailleurs, il n'avait même pas remarqué les voitures en rentrant. Mais bon, il n'avait pas vraiment la tête à cela. Entre les recherches qui n'avançaient pas, ce supposé fils qui ne l'était pas et Gavin qui ne lui adressait presque plus la parole, il avait d'autres soucis en tête.

Après avoir refermé la porte derrière lui, il allait monter l'escalier quand il vit de la lumière dans le salon. Il fit demi-tour et s'y dirigea d'un pas un peu fatigué. Sa plus grande surprise, lorsqu'il entra dans la pièce, fut de voir Gavin qui tenait compagnie à sa mère assise d'un air faussement tranquille, sur le canapé.

—Bonsoir ! leur dit-il doucement, n'osant pas les déranger.

—Cowan, chéri. Tu viens de rentrer ? demanda Alhambra en lui tendant la main.

—Oui. J'avais besoin d'évacuer la tension de ces derniers jours, répondit-il en s'installant dans un fauteuil.

Il préférait être loin de Gavin. Après tout, sa mère et lui étaient en grande discussion. C'était la seule chose qu'il pouvait faire.

—Cowan, pourquoi restes-tu aussi loin ? Viens nous rejoindre.

—Je suis très bien où je suis, répondit-il en fixant Gavin qui s'était raidi d'un coup.

Tiens, tiens. Gavin ne serait-il pas content de son choix de mettre de la distance ? Pourtant, c'était bien lui qui avait imposé cet espace depuis que cet Eddy avait débarqué en prétendant être son fils. Son fils, tu parles. Il ne pouvait pas avoir d'enfant de façon classique. Non pas qu'il ne pouvait pas en avoir, mais disons que ses spermatozoïdes étaient un tantinet fainéants et qu'il n'en avait pas assez. C'était lors d'un test fait au centre quand il était jeune qu'il avait découvert cela. Et il en avait eu confirmation lorsqu'il avait tenté de faire congeler son sperme pour un éventuel enfant avec Gavin.

—Où étais-tu ? demanda Gavin d'un seul coup.

—J'ai fait courir mon jaguar. Il en avait besoin. Dis-moi, maman, papa est en réunion ? demanda Cowan en coupant court à la question de son partenaire.

Il regarda Gavin s'enfoncer dans le canapé et sa bouche faire un pli amer. À quoi est-ce qu'il s'attendait ? Qu'il lui dise qu'il avait baisé le premier mec venu ? Pour qui le prenait-il bon sang ?

—Ce sont des membres du conseil qui sont venus nous transmettre leur amitié et leur compassion, répondit Alhambra.

Cowan renifla de dérision. Mais bien sûr. Il n'en croyait pas un mot. Le conseil n'était juste qu'une vulgaire farce pour faire avaler plus facilement la pilule aux métas les plus faibles. Il ne les portait pas spécialement dans son cœur, mais ce qu'il lui avait fait faire avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.

—Je sais que tu ne les portes pas dans ton cœur Cowan. Mais le Conseil est là pour faire respecter les lois et le serment.

—C'est un doux euphémisme, maman. Il y a bien longtemps que le conseil aurait dû être dissous.

—Cowan ! s'écria sa mère en portant une main à sa gorge. Comment oses-tu dire cela ? C'est ton ancêtre qui a créé ce Conseil. Comment oses-tu renier ton héritage ?

Depuis que ce même héritage m'a contraint à prendre une terrible décision et que j'ai dû rompre avec l'homme que je comptais épouser et que j'aime plus que ma propre vie, pensa Cowan.

Les Félins de New York, tome 1 : Amères Désillusions [Auto-Edition] (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant