Chapitre 21

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—Tu es sûr de vouloir y aller ? demanda le Capitaine en regardant Gavin qui enfilait un gilet pare-balles.

—Je ne laisserai pas mes coéquipiers se faire tuer et encore moins mon partenaire, Capitaine. Une fois a suffi. Je ne laisserai pas cet homme s'en prendre à mon coéquipier. Et vous le savez comme moi, Cowan a beaucoup de mal à gérer son jaguar, à certains moments. Et je le connais assez bien pour savoir qu'il ne pourra pas le contenir assez longtemps. Je suis le seul qui puisse le calmer.

Il jeta un coup d'œil à son Capitaine et le vit hocher la tête. Tout le monde pensait qu'il considérait Cowan comme un simple partenaire de travail, mais lorsqu'il avait affirmé cela, c'était beaucoup plus personnel et cela n'avait rien à voir avec le travail. Bien au contraire. Depuis que Cowan et lui avaient en quelque sorte renoué, il avait admis que leur relation était au-delà de la simple équipe, maintenant. Les sentiments qu'il avait nourris pour lui quelques vingt-trois années plus tôt avaient fini par remonter à la surface et la haine qu'il avait ressentie pour lui quand il était revenu s'était effilochée au fil des jours de par leur proximité.

—Je te demanderai simplement d'être prudent, Gavin. Je ne veux pas que des vies soient encore plus en danger.

Gavin redressa la tête et regarda l'homme qui se tenait devant lui.

—Elles sont déjà en danger, Capitaine.

Puis avant que l'homme n'ait pu dire quoi que ce soit, Gavin s'était détourné et avait pris le chemin du centre. À chaque pas qu'il faisait, il avait l'impression d'entendre les soupirs des gars qui restaient en arrière. Au fur et à mesure qu'il avançait, il sentait son cœur battre au rythme de ses pas. Il n'aimait pas ça. Il n'aimait vraiment pas ça.

Lorsqu'il eut franchi les portes du centre, son souffle se coinça dans sa gorge quand il vit plusieurs corps sans vie sur le sol. Une balle en plein milieu du front. Il se baissa à leur niveau et tendit la main pour leur fermer les yeux. Le plus dur allait être de devoir annoncer leur décès aux parents. En vingt ans de carrière, cela restait la tâche la plus difficile, même si ces hommes n'étaient pas du bon côté de la loi. Il se redressa et reprit sa progression, son arme pointée devant lui. Il regarda dans les pièces qu'il dépassait pour s'assurer qu'il n'y avait personne qui risquait de le prendre par surprise. Les gars de Cowan avaient fait des merveilles, car toutes les salles étaient vides. Aucune âme. Rien.

Il continuait d'avancer quand soudain un bruit sur sa gauche le fit sursauter et il se tourna brusquement avant de baisser son arme en voyant Cowan.

—Putain, tu m'as fait peur, Cowan.

—Je sais, mais je m'assurais qu'il n'y avait personne en arrière qui pourrait nous prendre par surprise. Edan a découvert un petit groupe de jeunes filles et d'enfants. Il les a placés en sécurité, leur disant de n'ouvrir à personne sans le mot de passe qu'il leur a fait répéter deux fois.

—Quel est ce mot de passe ? demanda Gavin. Il en avait besoin s'il devait aller récupérer les jeunes.

—Pif Paf Pouf. Oui, je sais, Edan a un humour ravageur.

—Je vois cela. Je suppose que nous devons continuer ? demanda Gavin en regardant la ligne sanglante qui s'écoulait de la joue de Cowan.

—Oui. Mais Gav, je dois t'avouer quelque chose. Et c'est important que tu le saches avant de continuer.

Gavin haussa un sourcil. Jamais Cowan n'avait été aussi sérieux et aussi troublé qu'en cet instant. Au fond de lui, il redoutait les paroles qui sortiraient de la bouche de son compagnon.

Les Félins de New York, tome 1 : Amères Désillusions [Auto-Edition] (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant