Chapitre 12

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Il était très tard quand la porte arrière du manoir s'ouvrit d'un seul coup pour laisser passer Gavin et Cowan complètement nus.

— Bon sang, Cowan. Combien de fois vais-je devoir te dire que je déteste quand on baise sous notre forme animale, s'écria-t-il en essayant d'enlever les brins d'herbe encore accrochés à sa peau nue et luisante de sueur.

— Je ne sais pas moi, un milliard de fois ? Gav, tu sais que j'adore quand on fait ça comme ça. J'aime avoir ta nuque entre mes mâchoires et t'entendre grogner.

— Moi pas. D'un parce que c'est désagréable au possible d'être ratatiné sur le sol. De deux, ça fait mal et de trois, parce que ça ne dure jamais assez longtemps à mon goût. Même si les félins sont réputés pour enchaîner les accouplements toutes les cinq minutes.

Un long silence s'abattit entre les deux hommes ce qui permit à Gavin de prendre pleinement conscience de ce qu'il venait d'avouer à voix haute. Il se tourna lentement et avisa le sourire qui étirait les lèvres sensuelles de son partenaire et amant.

— Oublie ce que je viens de dire, enchaîna Gavin en rougissant comme une tomate.

— Oh non ! Je n'oublierai pas. Je prends note que tu préfères quand ça dure plus longtemps.

— Tu oublies, Cowan. C'est un ordre, lui cria Gavin quand il vit son compagnon monter l'escalier.

— Jamais, bébé. Allez monte prendre une douche. On pue tous les deux.

Gavin le suivit dans l'escalier et se posa mille et une questions. Il avait aimé Ianto, mais ils n'avaient jamais eu la complicité qu'il vivait avec Cowan. Certes, ce dernier était son véritable compagnon et ils se connaissaient depuis qu'ils étaient jeunes, mais cela n'expliquait pas ce manque de connexion totale avec Ianto. Il n'avait jamais connu les montagnes russes qu'il vivait toujours avec Cowan. Il n'avait jamais paniqué quand il ne rentrait pas certains soirs. Cela faisait-il de lui un mauvais compagnon ? Cela prouvait-il qu'il n'était pas réellement amoureux de lui ? Non, il savait qu'il avait eu des sentiments sincères pour Ianto.

— C'est toi qui pues, finit par dire Gavin en sortant de ses pensées.

L'éclat de rire de Cowan parvint jusqu'à lui et il frissonna. Ils empestaient réellement tous les deux. L'odeur de la chair en décomposition, de l'explosion et l'odeur de l'hôpital dans lequel ils avaient été transportés la veille étaient encore incrustées dans leurs peaux et il détestait cela. Mais il n'y avait pas que cela.

Savoir qu'il avait non seulement manqué de perdre ses collègues, et pire encore Cowan, lui mettait les nerfs à vifs. Lorsqu'il avait entendu le rugissement de Cowan résonner dans la maison en ruine, son regard avait croisé celui de Myrwyn venu en renfort. Tous les deux avaient compris que quelque chose n'allait pas. Myrwyn avait commencé à faire sortir les agents et les scientifiques quand Cowan avait surgi dans la pièce et l'avait percuté de plein fouet avant qu'une explosion n'ébranle toute la maison.

Quand il avait repris conscience, il s'était rendu compte qu'il était de nouveau sous forme humaine et Cowan, toujours en jaguar était sur lui et ensanglanté. La panique l'avait saisi et il avait laissé ses mains courir dans le pelage noir. Il avait découvert une entaille sans gravité au niveau de son flanc droit.

— Gav ? demanda tendrement Cowan.

Gavin redressa la tête et vit que Cowan lui tendait lentement la main. Il cligna des paupières et son cœur eut un raté en le contemplant. Cowan se tenait en haut de l'escalier dans sa totale nudité. Ses longs cheveux noirs cascadaient jusqu'à sa taille étroite et faisaient ressortir sa peau dorée. Il était vraiment, en cet instant, d'une beauté magnifique et il comprenait pourquoi il l'aimait comme un fou. Cowan était tout simplement entier. Rien, absolument rien en lui n'était mauvais et il faisait toujours passer les autres avant lui. Il tendit la main et noua ses doigts à ceux de son partenaire et franchit les quelques marches qui le séparaient de lui.

Les Félins de New York, tome 1 : Amères Désillusions [Auto-Edition] (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant