Les Félins de New York, tome 1 : Amères Désillusions [Auto-Edition] (M/M)

Chapitre 26

Il était proche des vingt et une heures quand Enzo, Gavin et Cowan poussèrent brusquement la double porte du bâtiment où se tenait le sommet des métas. Les trois hommes montèrent dans l'ascenseur pour se rendre au dernier étage du bâtiment. Lorsqu'ils entrèrent dans la salle de réunion, ils ne furent pas surpris de voir que tous les sages étaient présents, hormis bien évidemment Bradley Sims.

Normalement, le sommet aurait dû avoir lieu une heure plus tôt, mais Gavin et Cowan s'étaient rendus avant dans le bureau d'Enzo pour parler des jeunes. Après avoir longuement discuté, ils avaient fini par trouver une solution concernant le devenir des enfants. Accord qui allait devoir soumettre au Conseil. Bien que Cowan ait un léger doute sur l'adhésion des sages sur les suggestions que son père, Gavin et lui allaient les proposer. Mais ils avaient fait en sorte que les sages n'aient pas le choix. D'ailleurs, tout en sachant que Gavin ne souhaitait pas quitter New York, Cowan avait été surpris de l'entendre dire qu'il était prêt à faire un effort pour ces jeunes.

Ils traversèrent la salle et Enzo prit sa place au centre, Gavin et Cowan l'entourant. Il fixa longuement les hommes et femmes présents dans la pièce, les défiant du regard.

—Bien, nous sommes réunis ici ce soir en raison de ce qui s'est passé avec Bradley et des atroces conséquences qu'il y a eues, commença par dire Enzo en leur faisant signe de prendre place dans les fauteuils.

Ils regardèrent les sages s'asseoir et un silence de plomb s'étira interminablement dans la salle. Personne n'osait prendre la parole. En même temps, qui se risquerait à amorcer le débat après ce qui s'était passé quelques semaines plus tôt ? Personne.

—Vous n'êtes pas sans savoir que lors de l'assaut du centre que tenait Bradley, vingt jeunes ont été découverts. À l'heure actuelle, ils se trouvent sous la tutelle de la police qui veille sur eux jour et nuit. Malheureusement, ces enfants ne peuvent en aucun cas rester sous la protection de la police indéfiniment. Pour le bien de leur avenir, ils doivent être placés autre part.

—Je ne vois pas en quoi leur cas nous est important, répondit l'un des sages. Ils n'ont aucune existence aux yeux de la loi humaine ou méta. Nous ne pouvons pas accepter cela. Les exécuteurs devront les abattre avant qu'il ne soit trop tard.

—De plus Enzo, vous êtes bien mal placé pour exiger cela, reprit l'épouse d'un autre sage. Votre fils n'a-t-il pas fait partie de ce centre ?

Cette remarque malveillante eut le don de briser le fragile silence installé depuis le début de la séance. Cowan aurait bien voulu les envoyer chier, mais il était tenu de se taire jusqu'à ce que son père lui dise de parler. Et pour le moment ce n'était pas le cas.

—C'est exact, Valiha. Cowan a effectivement été enfermé dans ce centre, mais pour des raisons de sécurité. Et à cette époque-là, le centre était encore un institut pour métas. Et non pas cette abomination que nous avons découvert.

—Si c'était pour des raisons de sécurité, pourquoi n'en avons-nous pas été informés ? reprit-elle en regardant Enzo avec froideur.

Enzo tourna la tête et regarda un long moment son fils avant que celui-ci ne hoche la tête en réponse à sa question muette. Il se retourna de nouveau et regarda l'assemblée. Il était temps d'avouer toute la vérité.

—Beaucoup d'entre vous se sont posés la question de savoir pourquoi Cowan ne se transformait jamais devant les autres. Pourquoi il refusait de le faire et surtout pourquoi vous ne l'avez jamais vu. Cowan est un jaguar noir.

—Il me semble Enzo que ce n'est pas une tare qu'il soit un jaguar noir, énonça Valiha. Ils en existent dans la nature.

—Ma femme et moi-même ne possédons pas le gène qui permettrait à Cowan d'être de cette couleur et d'avoir ce mélanisme. Il faut au moins que l'un des parents l'ait. Et ce n'est pas notre cas. Je suis un jaguar au pelage normal, et les membres masculins de la famille de ma femme le sont également.