Les Félins de New York, tome 1 : Amères Désillusions [Auto-Edition] (M/M)

Chapitre 6

Il faisait presque nuit lorsque Cowan et Gavin arrivèrent devant l'immense bâtisse où allait se tenir la réunion exceptionnelle du conseil. Depuis le dernier crime survenu la semaine dernière, les métas étaient plutôt agités. Il fallait dire que celui-ci n'était pas mieux que les précédents. Hormis qu'il était beaucoup plus... sanglant. Digne d'un film d'horreur.

D'ailleurs, la police scientifique avait été incapable de dire de quel genre de félin c'était. Il y avait tellement de sang, de morceaux de chair et d'autre fluide, que l'identification n'avait pu être faite sur place. Et ne parlons même pas de l'odeur qui avait été épouvantable.

Lorsque les deux hommes franchirent les portes de la salle du conseil, un silence glacial y régnait. Pas que les fois précédentes, il y avait eu de la chaleur, mais là... ils pouvaient tous les deux sentir la tension qui agitait les félins. Si la réunion exceptionnelle se passait sans encombre, cela allait être un exploit.

— Ne pouvons-nous pas faire demi-tour ? marmonna doucement Cowan pour n'être entendu que de Gavin. Je déteste ces satanées réunions.

— Si tu tiens à perdre ta place, dis-le tout de suite, lui répondit Gavin en s'approchant de la table qui se trouvait au centre de la pièce.

— Sauf que tu oublies une chose, chéri. Je leur suis indispensable.

— Combien de fois faudra-t-il que je te dise de ne pas m'appeler chéri. Nous n'avons plus rien en commun.

— D'accord... chéri.

Gavin grogna avant de prendre place sur une des chaises libres. Cowan ne pouvait pas s'empêcher de l'énerver depuis son retour. A chaque fois, il fallait qu'il mette du chéri par-ci, du chéri par-là... Il commençait à en avoir plus que marre.

— Un souci, Messieurs ? demanda un homme d'une soixantaine d'année.

Ce fut Cowan qui répondit.

— Non, je disais juste à mon homme que j'avais hâte que la réunion se termine pour finir ce que nous étions en train de faire.

Cowan eu la satisfaction de voir la mâchoire de l'homme se contracter. Un point pour lui. Et cela n'allait certainement pas être le seul aujourd'hui. Il ferait en sorte d'en marquer encore.

— Tu n'as jamais su tenir ta langue, Cowan. C'est bien pour cela que tu es toujours le préféré des sages.

Cowan tourna la tête et frissonna lorsqu'il vit qui avait prit la parole. Bradley Sims. Le seul sage qu'il détestait par-dessus tout. Il n'avait jamais pu le sentir et son jaguar encore bien moins. Il y avait chez lui quelque chose de... dérangeant. Quelque chose qui le mettait mal à l'aise et il savait parfaitement pourquoi. Mais hélas, il lui était interdit de le dire à qui que ce soit.

— Continue comme ça, Cowan et tu ne feras plus parti des exécuteurs, lui dit l'homme qui les avait apostrophé.

Cowan se cala dans son fauteuil et fixa son regard vert dans celui de l'homme. Il fut satisfait en voyant celui-ci se tortiller, mal à l'aise sous l'intensité de son regard.

— C'est vous qui êtes venus me trouver il y a quinze ans pour que je fasse parti des exécuteurs. Et vous savez aussi bien que moi que je suis le meilleur dans ce domaine.

— Aucun homme n'est irremplaçable, Cowan. Pas même toi, renchérit un autre sage dont Cowan avait oublié le nom.

— Alors si je venais à déposer ma démission, vous n'y verrez pas d'inconvénients. Je me trompe ?

— Tu ne peux pas faire cela. Tu as signé un contrat Cowan. Tu veux que je t'en rappelle les termes ? s'écria le premier sage, Dan Axeral.

Cowan hocha un sourcil en le regardant. Les uns comme les autres savaient aussi bien que lui que depuis cinq ans il était indispensable. Que les menaces et les clauses spéciales n'avaient plus lieu d'être puisque Gavin et lui n'étaient plus ensemble. Qu'il était le seul à pouvoir gérer les cas les plus dangereux qui entachait les métas. Traquer et tuer ne le dérangeait jamais. Surtout si c'était pour la bonne cause. Bien que depuis quelque temps, il commençait à douter de leur véracité. Les sept dernières exécutions que les sages lui avait demandé de faire, lui était resté en travers de la gorge. Depuis, il avait décidé de faire sa propre enquête avant de procéder à l'exécution quand ils lui en laissaient le temps. Pour le bien de son âme, mais plus encore. Pour le bien de sa propre conscience.