14. LA PROPOSITION D'ALICE

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        5jours plus tard

Je suis encore à l'hôpital. Après mon agression, le médecin a décidé que je devais me reposer dans un endroit calme, que ma maison n'était pas une bonne idée vue les récents événements qui s'y sont déroulés.

Je suis encore traumatisée par cette histoire. J'ai des flashbacks de cette journée, de la violence, de la méchanceté, de la cruauté de ma belle-famille.
Je ne supporte plus les bruits, la lumière me met dans un état d'angoisse, je ne supporte plus qu'on me touche, qu'on me regarde, même mon pauvre Cyrille, parfois j'ai du mal à supporter sa présence.

Le médecin nous a conseillé de consulter un psychologue, mais j'ai catégoriquement refusé. Je ne suis pas folle, je ne suis pas psychopathe.

J'essaie de paraître forte, j'essaie d'oublier cet horrible cauchemar, mais hélas c'est plus fort que moi.  Chaque fois que je ferme les yeux, je revois la scène cruelle dont j'ai été victime. Je pleure, je hurle dans mon sommeil.
Je me rappelle qu'une nuit j'ai donné un coup de poing à une infirmière.
Alors que je dormais, elle s'est approchée de moi pour faire je ne sais quoi. Sentant la présence de quelqu'un qui voulait me toucher, j'ai eu le réflexe de me défendre, je lui ai donné un coup en plein visage.
Je devais me défendre, me protéger
J'avais eu très peur, vraiment peur
Mais ce qui est bizarre dans cette affaire, je n'arrive pas à en vouloir à ma belle-famille.
Je ne ressens aucune haine, aucune rancune. A la place, c'est la tristesse qui m'accable. Je me sens inutile, sans valeur. J'ai très envie de retourner la situation, j'ai très envie de combler mon mari
Je lui ai proposé une adoption, mais il l'a déclinée. De toutes les façons, en y pensant, ma belle-famille n'aimera pas cet enfant; elle ne veut pas d'un enfant adopté.

Bon, aujourd'hui j'ai insisté pour quitter l'hôpital. Je n'en peux plus, c'est déprimant
Je préfère rester chez ma cousine Alice plutôt que d'être enfermée entre quatre murs, déjà que je ne supporte pas l'odeur qu'il y a dans les hôpitaux.

   Toc toc toc

- oui, entrez. Dis-je

- Ma chérie, comment tu vas? Ça va mieux? Me demanda ma cousine Alice en entrant dans la chambre

- Oui, ça va mieux. Je t'attendais avec impatience. Dis-je en me redressant

- Ouais je comprends. L'hôpital c'est vraiment insupportable. Dit Alice en s'asseyant à mes côtés

Nous avons un peu discuté, elle m'a aidé à emballer mes affaires, j'ai signé des papiers avant de quitter.

Donc je vais rester quelques temps chez Alice.
Ma mère? Elle n'est pas au pays, et elle n'est au courant de rien. C'est mieux ainsi je pense.
En discutant, Alice m'a fait une proposition que j'ai d'abord hésité d'accepter, mais après ses arguments solides, j'ai fini par accepter. Après tout, dans ma situation je suis prête à tout. Oui prête à tout pour avoir des enfants.
Dix ans de mariage sans enfants, c'est vraiment insupportable, insurmontable. Parfois j'ai honte de moi-même.

Nous étions dans le parking lorsque Cyrille est arrivé derrière nous en criant comme un fou

- Mais...c'est quoi ça? Vous allez où? Demanda Cyrille essoufflé

- Bonjour Cyrille. Tu vas bien? Lui demanda Alice

-pff je parle à ma femme. Rita, pourquoi tu ne m'as pas dit que tu voulais rentrer? Réagit-il violemment

- Ecoute, ne me pose pas trop de questions. Je vais chez Alice. Dis-je finalement à Cyrille

- Quoi? Mais faire quoi?

- Ecoute Cyrille, Rita est fatiguée de rester enfermée ainsi, et elle ne veut pas non plus retourner chez vous pour le moment. Lui explique Alice

Il s'est approché de moi pour me toucher, mais sans réfléchir j'ai enlevé ses mains, comme s'il me dégoûtait, comme s'il était sale.

- tu reviendras chez moi? Me demanda Cyrille

- Oui, mais pas maintenant. C'est encore dans ma tête Cyrille, essaie de me comprendre.

- voilà pourquoi tu dois voir ce psychologue, tu...

- JE NE SUIS PAS FOLLE IMBÉCILE! Criais-je

Sans vraiment comprendre, je me suis mise à  courir en   direction de la voiture d'Alice

- Laisse-lui du temps Cyrille. Elle est encore traumatisée. Dit Alice à Cyrille en le stoppant

- Tu es sûre?

-Et certaine. Je vais m'occuper d'elle. Stp ne viens pas la chercher, ne la contacte même pas.

- Merci beaucoup. Prends bien soin d'elle. Lui dit Cyrille en lui faisant une bise sur la joue

Il est resté dans le parking, les bras sur sa poitrine, regardant la voiture d'Alice quitter l'hôpital.

stérile[ EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant