17- PREMIERES RUMEURS.
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Quelques jours plus tard, en allant au travail, je ressentis un mal de tête horrible. Je m’arrêtai et m’appuyai à un réverbère. La « chute d’énergie » ne tarda pas à m’envahir, alors je fermai les yeux et commençai ma méditation. Au début, je distinguai la voix de Dylan m’arriver faiblement mais je me pressai de la bloquer.
Je ne dû pas attendre que la silhouette d’Edward apparaisse devant moi dans une lumière aveuglante et m’approche peu à peu. Quand mon ami fut à deux pieds de moi, il me fixa d’un regard vide, plus vide que celui de… Dylan. Mais dès que ce nom m’arriva, Edward disparut. J’ouvris mes yeux ; Dylan avait pris sa place à deux pieds de moi. Je sentis alors une force immense dans mes mains. Je les regardai alors et les vis serrées fort dans celles de Dylan. Je relevai mes yeux vers les siens et remarquai le même regard vide d’Edward de tout à l’heure.
-Ca… ça va ?
Je pris un grand souffle et répondis :
-Tout va bien, allons-y !
Ce qui était génial chez lui, c’est sa façon discrète et réservée de parler ; pas un seul mot en plus, ni en moins. Il se contentait du nécessaire et j’étais à l’aise quand je lui repondais. Il ne posait jamais de questions dérangeantes et n’essayait pas non plus d’intervenir dans tout.
Sans vraiment savoir pourquoi, je souris énergiquement et me mis en route. Ayant oublié mes mains, je fis trébucher Dylan qui paraissait absolument perdu et très inquiet.
-Désolée, je m’écriai en sursautant.
-Tout va bien, allons-y, se moqua-t-il innocemment.
Sur ce, nous partîmes étouffant tous les deux un rire nerveux.
La journée se révéla fatigante et bien chargée. Le resto n’avait encore jamais accueilli autant de clients. C’était vrai qu’ils devenaient chaque jour de plus en plus nombreux, mais cette fois nous avions même eu recours à une liste d’attente pour la première fois.
En effet, le resto était assez nouveau et bénéficiait d’un décor unique et branchée avec des fauteuils bleus confortables autour de larges tables rondes en bois. Le mieux était que chaque table se trouvait plus ou moins isolée avec beaucoup d’espace libre dans le resto, ce qui favorisait non seulement les clients par une intimité respectée, mais aussi les serveurs par une circulation facilitée. Sauf que les rumeurs disaient que la vraie raison derrière ce succès était en rapport avec un certain jeune homme récemment employé et incroyablement attirant et poli.
Au début, j’avais pensé que c’était ridicule et surement faux, mais je dus me donner tort après avoir remarqué le nombre de clientes et avoir contemplé leurs yeux qui le suivaient partout et leurs petites discussions nerveuses après son départ de chaque table. Sauf que Dylan, lui, semblait vraiment imprevenu et continuait son travail normalement, avec la même attitude galante et respectueuse.
Ce jour-là, nous dûmes tarder au boulot. J’avais appelé Sam pour la prévenir et lui demander d’informer David. Je lui annonçai aussi que j’allais probablement passer chez Johny à mon retour pour qu’elle ne m’attende pas – je devais, comme il me l’avait recommandé, le garder « up-to-date » sur mes « télépathies ».
-Tu parais crevée, m’avait lancé Dylan en fin de journée.
-Mais non, ça va. Et oui, si quelqu’un serait crevé ici, ce serait grâce à toi ! rigolai-je.
Dylan parut surpris.
-Ah bon ? Comment ça ?
-Tu n’as pas entendu les rumeurs ? Il parait que tu es le nouveau « Golden Boy » au paradis hollywoodien. C’est pour ça qu’on a eu toutes ces filles collées aux fauteuils aujourd’hui !
-Je ne sais pas si c’est vrai, dit-il, mais tu sais, la personne concernée dans une chose est généralement la dernière à en entendre parler. Comme toi par exemple !
-Moi ?
-Eh oui ! Tu n’as surement pas entendu parler de la nouvelle « beauty » au comptoir que tous les serveurs ne quittent pas des yeux, n’est-ce pas ?
Je suis sure que j’avais complètement rougi.
-Mm… non.
-Allez, je t’emmène diner quelque part ? Tu ne veux quand même pas me faire perdre mon pari !
-Quel pari ? m’étonnai-je.
-D’être le premier à sortir avec toi !
Je fronçai les sourcils. Dylan éclata de rire comme un enfant,
-Ça va, c’était une blague cette fois !
Je souriai.
-Allons gagner ton pari !
Sans dire un mot de plus, nous nous étions diriges vers notre pont. Oui, j’ai bien dit « notre », car c’était devenu une routine d’y aller à chaque fois que nous étions ensemble hors du travail. Mais c’était la première fois où il faisait noir, rien que la lumière de la lune pour nous éclairer. Dylan me tint la main pour traverser la pente.
-Tu n’as jamais voulu savoir ce qu’il y avait de l’autre cote ?
-Je n’y ai jamais pensé, répondis-je honnêtement.
Dylan me prit brusquement par les mains et les plaça autour de son cou en se retournant.
-Allez, saute ! Je t’emmène voir…
-Mais…non ! Et puis, il fait sombre et tu risques de trébucher…
-Alexa ! Come on ! Ne m’oblige pas à te porter malgré toi !
Il se retourna vers moi et se baissa pour m’attraper par les pieds. Je tressaillis en voulant l’en empêcher.
-D’accord, d’accord ! Je préfère le premier choix.
Je me plaçai derrière lui et mis mes mains sur ses épaules puis sautai sur son dos. Il glissa alors ses bras doucement sous mes jambes et croisa ses mains devant lui. Quand il se mit en marche, je sentis les muscles de son dos se contracter en-dessous de moi et je remarquai qu’il ne s’était pas incliné d’un cheveu. Dylan était vraiment costaud, mais aussi très agile. Il me transportait dans le noir sans aucun problème-apparemment-dans une montée remplie de pierres. Sauf que moi, je n’étais pas du tout courageuse ; je frémissais à chaque bruit. Ayant constamment peur de tomber, je me blottis contrela nuque de Dylan et serrai fort mes mains autour. Dylan ne crispa même pas. Nous étions presque arrivés au bord.
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Le Vrai Paradis.
Teen Fiction« Alors, je suis devenue un ange gardien – un AG. Je devrais descendre parfois sur Terre pour des missions : aider les ados terriens. » Suite à un accident, Alexandra Richelieu (bientot dix-huit ans) se retrouve au paradis ; elle commence alors une...