6- VIVRE, AIMER. REVIVRE, RAIMER.
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Quand j’arrivai dans ma chambre, Sam, étendue sur son lit, me demanda :
-Alors, c’était bien ?
Je sentais quelque chose qui n’allait pas chez elle. Sa voix était différente, elle portait une certaine peine. Mais ma tête était occupée par autre chose.
-Oui.
L’histoire de David m’avait touchée. En parlant, il avait prononcé les mêmes paroles qui me passaient par la tête à chaque fois que je pensais à Edward. David était mort depuis cinq ans, a vingt ans, après avoir souffert de cancer pendant trois ans. Et avec lui, une grande amitié était morte. Une amitié qui avait tant rêvé de survivre pour prouver qu’elle était forte et vraie. Une amitié exactement pareille à celle d’Edward et moi.
J’avais écouté l’histoire de David avec attention. Il parlait d’une façon si attirante, si mâture. Il savait bien choisir ses mots :
-On dit qu’on ne sait pas ce qu’une personne est pour nous jusqu'à ce qu’on la perde, mais je crois que cette phrase n’est pas totalement correcte. Pour moi, on devient sûr de ce qu’une personne nous représente quand on croit l’avoir perdue. Au début, quand je suis arrivé la, je pensais avoir perdu Avril, et la peine que j’avais ressentie alors m’avait prouvé combien elle comptait pour moi. Mais peu à peu, cette tristesse s’est transformée en joie, en fierté et en reconnaissance. J’ai compris que notre amitié était réelle et que j’avais été chanceux d’avoir une telle amie. J’ai appris à vivre, aimer, puis revivre et raimer tant que c’était nécessaire pour être heureux. Cela ne signifie pas que j’ai oublie Avril, au contraire. Elle sera toujours la meilleure amie que jai eue et que j’aimerai le plus. Mais il faut savoir trouver son bonheur même loin de ceux qu’on aime. Alors j’ai recommencé à vivre et aujourd’hui j’en suis fier, fier de ne pas m’être enfermé dans le passé… Je pense que tu devrais suivre mes pas et je te promets qu’un jour, tu seras fière à ton tour.
-Je peux voir ? demanda la voix de Sam, toujours triste.
Au début, je ne compris pas de quoi elle parlait, mais le poids de la guitare sur mon dos me rappela que je n’étais pas rentrée les mains vides. Alors, je passai l’instrument à Sam.
David me l’avait offert après m’avoir suppliée de choisir la guitare que je préférais parmi ses trente-cinq pour lui jouer quelques morceaux. J’avais décidé d’utiliser celle qui m’avait attiré l’attention dès que j’avais pénétré sa chambre. C’était une guitare électrique bleue, dont la couleur s’éclaircissait en allant du contour au milieu. Elle était assez lourde mais n’avait qu’un centimètre de largeur. Après l’avoir bien observée, je l’avais portée puis l’avait branchée à un immense ampli.
Dès que j’avais commencé à jouer, une joie m’envahit. Le vide que je ressentais depuis mon arrivée ici commençait par se remplir. C’était étrange, mais je sentais quelque chose de la présence d’Edward, il ne paraissait plus aussi loin dans un autre monde. Jouer de la guitare était devenu plus que mon passe-temps préféré, c’était revivre les beaux souvenirs sans ressentir de tristesse. C’était rester proche de mon meilleur ami, malgré toutes les distances qui nous séparaient.
Pendant ce temps, David avait écouté et observé silencieusement, les bras coisés, en bougeant sa tete au rythme. Il semblait pris par la musique et ses yeux montraient qu’il l’avait appréciée. A un moment, il avait prit une autre guitare et m’avait accompagnée. La musique que nous jouions était magnifique, magique. Personne n’avait osé dire un mot, et nous étions restés comme ça pendant un long moment.
Quand nous avions fini, il était huit heures du matin ; nous avions donc passé la nuit entière à parler et à jouer de la guitare. J’avais décidé qu’il était temps de partir, alors j’avais remercié David et m’étais mise debout. Il m’avait passé la guitare sur laquelle j’avais joué.
-Ca me ferait vraiment plaisir que tu la prennes.
-Quoi ? Tu rigoles… je ne peux pas, c’est beaucoup.
-S’il te plait. Tu ne vas quand même pas me laisser te supplier pour la prendre.
-Non, mais…
-Mais rien. Allez Alexa ! De toute façon tu vas en avoir besoin. On jouera pendant nos temps libres désormais. Je te jure que je serais vraiment content que tu acceptes… supplia-t-il.
Je n’avais plus un seul argument en tête. Alors, j’avais pris la guitare et m’étais dirigée vers la porte.
-Merci encorepour tout David.
Mon ami m’avait serrée dans ses bras puis avait dit :
-Alexa, si jamais tu as besoin d’aide, n’hésite pas de venir me parler.
Je souris timidement.
-C’est vraiment gentil.
-Tu me promets ?
-Oui.
David m’avait embrassée gentiment sur mon front. Ca n’avait rien d’étrange, au contraire, son comportement était juste très amical.
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When you feel you're alone
cut off from this cruel world
your instincts telling you to run
listen to your heart
those angel faces
they'll sing to you
they'll be your guide
back home where life leaves us blind
love keeps us kind
it keeps us kind !
when you suffered it all
and your spirit is breaking
you're growing desperate from the fight
Remember your loved
and you always will be
this melody will always bring
you right back home
When life leaves us blind
Love, keeps us kind!
When life leaves us blind
Love keeps us kind!
The Messenger - Linkin Park.
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Le Vrai Paradis.
Novela Juvenil« Alors, je suis devenue un ange gardien – un AG. Je devrais descendre parfois sur Terre pour des missions : aider les ados terriens. » Suite à un accident, Alexandra Richelieu (bientot dix-huit ans) se retrouve au paradis ; elle commence alors une...