20- Crépuscule.

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20- CREPUSCULE.

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Des piqures dans les paupières me firent retourner sur mon ventre. Je sentis ensuite un drôle de chatouillement très gênant au niveau de tout mon visage. Je sursautai en ouvrant les yeux assez difficilement et pris quelques minutes pour comprendre pourquoi je me retrouvai au beau milieu d’un joli jardin plus vide qu’une salle de cinéma diffusant un nouveau film atrocement ennuyeux de comédie romantique ou, pour être plus directe, érotique et absurde.

Une brise matinale me fit frémir. Je lâchai un « AH » tremblant et ressentis alors des pas avancer vers moi puis un blouson noir qui vint couvrir mes épaules doucement.

-Bonjour Alexa, dit Dylan avec un petit sourire réconfortant. Alors, comment te sens-tu ?

-Ca va…

Je me sentis un peu rude et me précipitai pour continuer :

-Et toi ?

-Tu sais, je sais que ça ne va pas, dit-il comme en faisant un aveu, et je me sens nul de ne pas pouvoir t’aider… Mais je pense que tu es assez intelligente et raisonnable pour trouver une solution.

Il s’assit auprès de moi.

-Et si je pourrai être ensuite utile, n’hésite pas à me le faire savoir.

-Tu as certainement beaucoup fait.

Je ne pus me retenir de demander :

-Dis-moi Dylan, tu penses sincèrement que ça va s’arranger ?

Il faut dire que je commençais à perdre espoir. Déjà que je me retrouvais dans un nouveau monde, puis que j’avais été decue par mon seul ami ici… En fin de compte, peut-être que j’avais surestimé la bonté des gens, peut-être que ce n’était pas aussi facile de trouver des personnes qui nous aiment et comprennent. Même si sur Terre, avec Edward, les relations m’avaient paru simples et bonnes. Mais peut-être que j’avais était aveuglée par cette amitié, tant que je n’ai pas essayé de questionner tout le reste… Quelque part, je me sentais stupide et bornée. Comment avais-je pu être aussi naïve ?

Je vis les mêmes pensées traverser les yeux sombres de Dylan, seulement plus pessimistes, plus désespérées.

-Très honnêtement Alexa, ça va être bien difficile. Mais quelqu’un comme toi… c’est presqu’impossible de pas pouvoir t’en sortir. Sois patiente et forte, crois-moi.

-Au moins tu es sincère. Quand j’y pense… J’ai vraiment été trop optimiste.

-Je t’aurais dit qu’il faut s’attendre au pire, mais maintenant tu le sais. D’un autre cote, si ça me revenait, je préfèrerai que tu restes positive.

-A quoi ça sert ? Ça ne fait qu’empirer.

-Ça sert aux autres. Ça fait du bien de connaitre quelqu’un qui croit tellement en la bonté des gens. Ça donne l’espoir, l’envie d’y croire.

-Comment ?

-Je ne sais pas Alexa. Je sais uniquement que ça a marché avec moi. Dès la première fois ou je t’ai parlé, j’ai regagné une étincelle de vie. Alors quoi que tu fasses, n’arrête jamais d’être ce que tu es. Fais-le pour moi, fais-le pour Edward… fais-le même pour David, même si quelque part au fond, il ne le mérite peut-être pas.

J’avais les larmes aux yeux. Que y a-t-il de plus magnifique au monde que de savoir que nous sommes utiles, et mieux encore, que quelqu’un nous apprécie ? La joie d’offrir le bonheur, la magie d’aimer de tout notre cœur, le sentiment de grandeur que ça engendre dans nos profondeurs. Donc notre ami Socrate avait bien raison, quand il avait prêché, de dire que la joie réside en faire du bien. Et c’était bien vrai aussi qu’aucun bien ne pouvait jamais passer inaperçu. Il y a toujours un œil reconnaissant au coin de la rue.

Le Vrai Paradis.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant