Précisions importantes : la scène se situe dans un royaume médiéval. Je rappelle que la noblesse française faisait fréquemment obstacle au roi pour brider son pouvoir et obtenir plus de libertés (la famille du roi aussi menait ces intrigues). C'est pourquoi les rois les meilleurs étaient ceux qui savaient s'imposer (mais cela paraît évident). Un garde des sceaux est l'équivalent d'un ministre de la justice.
______________________________________- Je ne vous crois pas. Vous n'avez aucune preuve ! Ce que vous annoncez est tout simplement aberrant !
- Aberrant que l'on s'attaque à votre famille ? Siffla le garde des sceaux. Taisez-vous, monsieur le comte d'Artois. Vous ne savez rien des preuves dont je dispose.
- Eh bien, je vous écoute, le défia son adversaire du pouvoir.
- La famine de cet Hiver a excité le pays. Les survivants en veulent au Roy pour les lourdes taxes qui pèsent sur leur dos.
- Je suis au courant de tout cela. Je suis même maintes fois venu avertir feu mon royal frère de la colère du peuple. Il m'expliquait aussi qu'il maintenait ces taxes parce que la situation du royaume l'exigeait. Mais cela ne constitue pas un alibi suffisamment puissant pour assassiner un Roy ! Non, non... Vous délirez... Le Roy de France est mort de maladie. Il aura attrapé quelques miasmes cet Hiver et...
- Pourquoi ne me croyez-vous pas lorsque je vous répète qu'on a retrouvé du poison dans sa boisson la semaine dernière ? Vous feriez mieux de vous taire en attendant que le...
Les portes de la salle du conseil s'ouvrirent à l'instant sur un jeune homme drapé d'une fourrure fleurdelisée qui entra d'un pas leste et vif. Aussitôt, tous se redressèrent et plongèrent dans une large révérence.
Le jeune Roy s'arrêta net en faisant claquer ses talons. Son regard clair à peine voilé s'arrêta brièvement sur chacune des têtes présentes ici et parut sonder jusqu'à leur âme. D'un bref signe de la main, il leur fit signe de se relever.- Messieurs, salua-t-il simplement d'une voix chaude et puissante qui envoûta l'assemblée.
- Sire, s'approcha immédiatement le comte d'Artois, vous savez que vous pourrez compter sur ma loyauté.
Le jeune Roy lui sourit en retour. Et son oncle parut satisfait de lui-même. Voilà plusieurs mois qu'il avait entrepris de flatter celui qui n'était alors que l'héritier du trône. Et il croyait maintenant avoir établi une relation de confiance suffisamment grande pour que sa personne ait quelque influence. En étant habile, il pourrait peut-être même contrôler le Roy... Et le royaume.
Tous les autres conseillers s'approchèrent de même pour prononcer des paroles similaires. Ils se sentaient impressionnés par l'aura tranquille et belle que dégageait leur nouveau souverain. Il leur adressait à chacun un sourire ou un mot aimable de ce même ton envoûtant. Il n'avait pas plutôt salué chacun de ses conseillers que déjà ceux-ci sentaient au fond de leur cœur qu'ils étaient prêts à donner leur vie pour leur souverain.
Le garde des sceaux, en dernier, vint s'incliner devant le jeune Roy. Enguerrand de Thémines, rival reconnu du comte d'Artois, était connu pour sa dureté de caractère et sa sagacité. Peut-être était-ce même le conseiller le plus précieux de cette assemblée. Plissant des yeux, le souverain le considéra un long moment silencieusement avant de lâcher d'un ton froid que la salle découvrait pour la première fois :
- Vous êtes encore là, messire.
- Je suis dévoué à la couronne.
Mais le pauvre Enguerrand se trouvait soudainement glacé par cette jeune présence et il recula précipitamment de quelques pas. Des méchants sourires de son rival, il ne tenait garde. Mais il avait toujours été sensible à la reconnaissance du Roy qu'il servait si ardemment. Son malaise s'accentua lorsque le jeune souverain ouvrit le conseil sur ces mots :
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Mes rêves les plus fous
PoetryIl était une fois... Un pingouin et une oie. D'un mouvement adroit, J'emmêle tous les rois. Des histoires, j'en ai beaucoup dans mon esprit ; mais peu que je couche réellement sur papier. Voici un petit échantillon des folies de mon esprit, comme j'...