Chapitre 13

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Chapitre 13

La femme alramh

-Nous sommes obligés de marcher ? se plaignit Kay. J’ai mal aux pieds. Pourquoi on ne prendrait pas le taxi ?

-Il y a un règlement là-dessus, si on vit dans une base, répondit Lucas. On n’a pas le droit de prendre une voiture.

-On aurait pu emprunter celle de ma mère et de son fiancé, non ?

-Non. Ils n’en ont pas.

-Ah, c’est vrai. Et nos pouvoirs de Vagabond, alors ?

-Ils repéreraient les signaux de notre déplacement. De plus, il ne reste que deux rues à traverser et nous arrivons à destination.

Découragée, Kay baissa la tête et continua tout de même le rythme rapide du Faë.

-Que crois-tu que les trois cadavres voulaient dire ? s’enquit-elle.

-Peut-être est-ce juste ce chiffre par hasard et rien d’autre, hasarda Lucas. Ou bien qu’il te reste trois rêves.

-La dernière est la plus plausible, mais on ne sait jamais.

Les deux jeunes gens, rendus dans une banlieue plus ou moins abandonnée, tournèrent à droite afin de s’engouffrer sur une ruelle assez étroite et négligée. Les petites maisons, la plupart construites sur des pilotis, s’écroulaient ou étaient plus ou moins solides à l’œil. On aurait dit des chalets. Des restants d’herbes jaunis jonchaient les terrains, des buissons mal taillés séparaient les propriétés. Ils s’arrêtent devant une petite maison qui semblait étrangement mieux portante que celles voisines.

-C’est ici, dit Lucas. Allons-y.

Ils montèrent les marches et Kay cogna à la porte. Personne n’ouvrit la porte, rien ne bougea derrière, pas un bruit. Elle répéta son geste, cette fois plus avec insistance. Toujours rien.

-Entre, lui ordonna le Vagabond.

La jeune fée allait obéir quand Lucas lui attrapa le poignet, hésitant. Kay le regarda brièvement, mais reposa bien vite ses yeux devant elle. En un instant, dans une sensation d’étourdissement, ils se retrouvèrent dans une pièce très grande. Lucas resserra sa pression sur la chair de la fille de Hale, puis la lâcha d’un coup. En se retournant dans tous les sens, ils découvrirent un environnement extrêmement différent à celui d’il y a à peine quelques secondes. Le tapis gris sous leurs pieds, les fenêtres transparentes laissaient paraître des édifices, les murs en vitre. Le bureau sur lequel reposait un ordinateur, une chaise d’ordinateur assez simple, des lumières au plafond. Un petit salon, dans un coin de la pièce, contenait un sofa ainsi qu’un fauteuil à l’allure confortable. Dans le fauteuil, une femme âgée d’environ une cinquantaine d’années s’y tenait, un thé à la main.

-Vous devez être Assuel, dit Lucas.

-Mais quelle façon de dire bonjour ! s’insurgea cette dernière. Venez donc vous asseoir, mes enfants.

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