Chapitre 24_ M

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Précédemment dans 015&016 :

"Killian se trouvait par terre.
Je me penchais, méfiante. Il avait été assommé sans aucun doute. Je remarquais alors un papier un peu froissé sur son dos. Dessus avaient été gribouillé quelques mots :

" Cadeau.
Il vous servira plus qu'à moi._V "

Je fis un tour sur moi-même, espérant apercevoir une tignasse blonde et deux yeux bleus.
En vain.

Le bruit des sirènes retentit et les lumières de leur phares éclairèrent le hangar.
Je sortis en soupirant.
Les faisceaux des lampes torches m'éblouirent et je tentai tant bien que mal de protéger mes yeux.
Rose se jeta dans mes bras et me sourit :

"- On l'a ? J'hochais la tête. Et Vanessa ? Elle va bien ? Je baissai les yeux. Monica ?
- Aucune trace d'elle.
- Je suis désolée.
- C'est comme ça. Elle m'appellera.
- J'en suis sûre.
- Allez, je dois parler aux flics. Tu pourrais appeler ma mère ?
- Oui.
- Merci." Je la serrai dans mes bras, humant son doux parfum sucré.

Je me dirigeai vers l'un des flics.
Il commença à me poser mille et une questions inutiles mais je n'écoutais plus.

Où es tu passée Vanessa ?"

Pdv Monica :

Lundi 6 Novembre, rentrée :

Une semaine.
Une semaine s'était écoulée depuis la soirée d'Halloween.

Une semaine que je regardais nerveusement mon téléphone dans l'espoir de recevoir un message.

Une semaine que j'actualisais ma boîte mail matin et soir.

Une semaine que je levais la tête dès que la porte s'ouvrait et qu'un retardataire apparaissait essoufflé.

Une semaine que j'envoyais des messages sans recevoir de réponse.

En vain. Vanessa n'avait donné aucun signe de vie et n'était pas venue en cours.
Elle avait peut-être besoin de temps.
Ou bien ne voulait-elle plus jamais avoir affaire à moi. Après tout, c'était compréhensible.

"- Monica... Tu m'écoutes ? Je me tournais brusquement vers Rose.
- Comment ? Rose se rapprocha et chuchota :
- Ça fait dix minutes que t'es ailleurs. La prof vient de terminer ses explications, elle va dicter le cours.
- Oh. D'accord.
- Tout va bien ?
- Bien sûr ! Rose me scruta avant de contempler les lignes de son cahier.
- Hmm."

___________

Dimanche 12 Novembre :

Mon repas finit, je passais un rapide coup de fil à ma mère.
À la troisième sonnerie, une voix de souris décrocha :
"- Allooo ? Mon sourire fut instantané.
- Coucou ma Pimprenelle !
- Monica ! Ça va ? Pourquoi tu appelles ? Mon prof de français m'a donné un 16 pour la récitation en théâtre ! Et je me suis fait de nouvelles copines ! Et...
- Doucement Pimp. Bravo pour ton 16 et tout le reste, je vas bien. Je voulais juste te faire un coucou et parler à maman.
- Oh. Oui, je vais chercher maman. MAMAN !" J'éloignais le téléphone de mon oreille, agressée par le cri strident de la petite sœur.
"- Gâtée? Tu es toujours là ? Je rapprochai mon téléphone et répondis :
- Oui oui.
- Je suis contente de t'entendre. Comment vas-tu ma Gâtée?
- Je vais bien maman.
- Mieux que Mardi soir ?
- Oui maman.
- Hmm. Toujours pas de nouvelles ?
- Non.
- Ma chérie...
- Maman, la coupais-je. Évitons d'en parler d'accord ?
- D'accord.
- Je voulais te parler d'autre chose en fait.
- Oh... De quoi s'agit-il chérie ?
- D'un... d'un garçon." Un léger blanc s'installa. Pendant que ma mère cherchait les mots, je m'asseyais sur mon bureau, poussant du pied mon classeur qui s'envola et s'écrasa sur le sol.
"- Gâtée ? Ça va ? J'ai entendu quelque chose tomber. Je contemplais mon classeur puis appuyais mon dos au mur.
- Tout va bien, ne t'inquiètes pas.
- Et... ce garçon ? Je fermais les yeux. Deux prunelles de la couleur d'un ciel orageux m'apparurent.
- Il s'appelle Dylan.
- C'est un joli prénom.
- Oui.
- Quoi d'autre ?
- C'est mon voisin.
- C'est pas vrai...
- Telle mère, telle fille hein ! Ma mère grogna.
- Quoi d'autre ?
- Il a des yeux... des yeux bleus clairs. Celui de gauche est parsemé de taches grises. C'est à couper le souffle. Il parle anglais, il est intelligent, a de très bons goûts musicaux...
- C'est le coup de foudre on dirait.
- Je sais pas... Depuis que Killian est enfermé, je me sens... Je sais pas... Je me sens plus...
- Rassurée ? Libre de faire ce que tu veux sans avoir peur ? Je soufflais.
- Ouais. C'est ça.
- Et lui ? Il pense quoi ?
- Killian ? Je sais pas moi, j'en ai rien à faire et...
- Pas Killian ! Dylan. Est-ce que tu sais ce que Dylan pense ?
- Oh. Non. Ma mère avait raison. Je me faisais peut-être des idées.
- Et tu pourrais essayer de lui en parler...
- Je sais pas maman. À chaque fois qu'on est ensemble, je suis tellement bien. Et quand nos regards se croisent, il y a ce truc entre nous. C'est... Je sais pas comment l'expliquer...
- Tu n'arrives plus à quitter son regard ? Vous êtes comme, figés ?
- Exactement ! J'entendis ma mère rire au bout du fil. Qu'est-ce qui il y a de drôle ?
- Rien que tu ne puisses comprendre pour l'instant.
- Ouais, grommelais-je. Mais encore ?
- Je me prépare mentalement à ce que tu débarques un petit matin en criant : " Putain, je suis amoureuse !!"
- Maman !! Elle éclata de rire une nouvelle fois tandis que je râlais. Arrête de te moquer de ton ado en pleine galère hormonale...
- Ola ! Tout de suite les grands mots mademoiselle !
- Et ouais !
- Je pense que vous devriez parler.
- Hein ? Avec qui ? Ma mère soupira. J'en profitais pour retirer un bout de poussière dans mes cheveux.
- Va parler avec Dylan. Vraiment.
- Si tu le dis.
- Absolument."
La sonnerie de l'entrée retentit. Je me redressais et écartais mon téléphone de mon visage avant de crier un "J'arrive !". Je ramenais mon téléphone à mon oreille.
"- Maman ?
- Oui ?
- Je dois te laisser.
- D'accord.
- Je t'aime ma maman.
- Moi aussi chérie. Love."
Je raccrochais et descendais du bureau. Pendant que mes pieds se dirigeaient vers l'entrée, mon cerveau cherchait qui pourrait sonner un dimanche après-midi à ma porte et les probabilités pour que cette personne soit mon voisin.

015&016Où les histoires vivent. Découvrez maintenant