Chapitre 20_ M

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Précédemment dans 015&016 :

"J'ouvrais la porte, m'avançais sous le porche, sautais les trois marches et partais.

L'air était doux, le soleil descendait lentement.
Les feuilles prenaient des teintes orangées voir rouge et jonchaient sur le sol.
L'automne s'installait bel et bien.

Malgré cette atmosphère douce et légère, quelque chose n'allait pas.

Je ressentais ce sentiment, le même que celui que j'avais ressenti lorsque je m'étais assise sous mon porche.

Je détestais cette sensation qui me collait à la peau.
Je la détestais non pas pour cette raison mais parce que j'en connaissait la signification.

" Tout est fini..."

Pdv Monica :

Je verrouillais mon téléphone et prenais une grande bouffée d'air marin. La brise légère amenait l'odeur des embruns jusqu'à mes narines et soufflait sur mes joues.

Je préférais nettement l'odeur des bougies ou celle d'une tasse de thé fumante. De plus, elle ravivait de bien trop mauvais souvenirs... Et dire que je m'apprêtais à tout raconter à Vanessa, du jour où nous nous étions embrassées à celui où j'avais subitement disparu en pleine nuit. Je marchais le long de la plage, les pieds nus dans le sable. La sensation des vagues glacées léchant mes pieds avaient l'effet d'une brûlure. J'inspirais une dernière fois, levant les yeux vers le ciel et partais vers le parc où nous avions finalement rendez-vous.

Si le courage m'avait habité durant le trajet, voir Vanessa assise sur un banc me l'ôta aussitôt. Tout mon corps s'arrêta et je fus prise d'une envie de fuite que je n'avais jamais connu jusque là.

Pas maintenant... me lâche pas...

Je poussais le portique rouillé, qui attira son attention et la rejoignis.

"- Salut. Je me postais devant elle. Elle me fixa un long moment, comme si elle attendait quelque chose de moi.

Que devais-je faire ? Lui faire la bise ? La prendre dans mes bras ?

Je soupirais. Elle comprit que je ferais rien et répondit juste :
- Bonsoir." Son ton était inexpressif mais je sentais qu'elle était stressée. Ou peut-être tout simplement effrayée de ce qui allait suivre...

Tout comme je le suis. Effrayée de faire ressortir tous ces cauchemars à la surface et effrayée qu'elle ne parte comme j'étais partie...

Effrayée qu'elle m'abandonne, elle, la seule en qui j'avais une confiance aveugle... Elle, ma meilleure amie...

"- Dis... Elle me regarda, sans rien dire, attendant la suite de ma phrase. Est-ce qu'on pourrait aller ailleurs ? Sur la plage par exemple... Là on est...
- On est quoi ? J'expirai.
- On est trop près des Dock. Répondis-je froidement, sûrement plus que je ne l'aurais voulu.
- D'accord. Elle se leva, épousseta son jean et ferma sa veste. Je te suis." Elle désigna du revers de la main le portique.

Nous avançâmes dans le silence, avec pour seule mélodie le bruit des vagues.

Une fois près de la plage, nous quittions la promenade pour aller marcher dans le sable. Je retirais mes chaussures et sortis de mon sac une grande serviette. Je la dépliais, la posais sur le sable et, une fois assise, tapotais de la main celle-ci.
"Viens t'asseoir." Elle retira ses chaussures et se posa sur la serviette sans un bruit.
Je me tournais légèrement vers elle, pour qu'elle puisse me regarder dans les yeux et moi pour esquiver son regard et fixer la mer.

015&016Où les histoires vivent. Découvrez maintenant