Épilogue

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Monica

2 ans plus tard, La Réunion :

"- Je t'aime tu sais.
- Je t'aime aussi Dylan. La voiture s'arrêta et le chauffeur me fit signe que nous étions arrivés à destination. Je calais mon téléphone contre mon oreille et fouillais mon sac à la recherche de mon porte-monnaie. Je vais devoir te laisser, je suis arrivée.
- D'accord. Ton vol est à quelle heure ? Les aiguilles de ma montre indiquaient quatre heures et quart.
- Vers 18h, je crois.
- Ok. J'attrapai mon porte-monnaie entre deux livres et en sortis un billet de 10 Euros que je donnais au chauffeur avant de sortir du taxi en claquant la portière arrière.
- Je t'embrasse.
- Moi aussi. Reviens-moi vite.
- C'est promis." Il raccrocha. Mes lunettes de soleil retrouvèrent leur place sur mon nez et mon sac en travers de ma poitrine.

La chaleur écrasante de Juillet se faisait ressentir ici. Le goudron brûlait mes pieds à travers mes tennis et mon dos était déjà trempé malgré mon débardeur ample.

La commune de Saint-Paul était tout à fait charmante. La population était en entente, les voitures ne klaxonnaient pas à tout bout de champ et l'air était empli d'odeurs qui m'étaient alors encore inconnues.

Mon regard se perdit sur la plage, admirant la couleur de l'océan.

Mon téléphone sonna. Je regardais l'interlocuteur et décrochais :
"- Rose ? Sa voix pétillante répondit aussitôt.
- Qui d'autre ? Je soufflais.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Le Diplôme du Baccalauréat Général en Série Littéraire avec mention Très Bien est confiée à mademoiselle Monica Streets !!! Cria-t-elle d'une voix aiguë.
- C'est une blague !
- Pas du tout ! Tu l'as eu ! T'as eu ton putain de Bac !
- Yes ! Je sautais sur place, attirant le regard de quelques passants curieux. Et toi ?
- Série Economique et Sociale avec la mention Bien !
- C'est génial ! Félicitations !
- A toi aussi ! T'as travaillé tellement dur pour l'avoir !
- Ça tu l'as dit !" Rose avait raison. Notre année de terminale avait été plutôt chargée. Entre les examens blancs, le lycée, les cours particuliers que nous donnions à des élèves en besoin, les révisions du Bac et les pré-inscriptions aux différentes Facs, nous n'avions pas chômé.
J'avais tout de même trouvé le temps de voir ma mère et ma sœur et bien sûr, Dylan. Le fait que nous soyons voisins nous avait certes facilité la tâche. Notre relation avait vite évoluée à vrai dire. A la fin de mon année de Seconde, après des mois difficiles et douloureux, il m'avait demandé de sortir avec lui. J'avais dit oui bien sûr. Depuis, notre couple fonctionnait à merveille. Nous étions à présent inséparables. La douleur provoquée par l'absence de Vanessa était toujours présente, mais moins douloureuse qu'il y a deux ans. Peu à peu, je m'y habituais et acceptais mes pleurs le soir.
"- Monica ? Tu m'écoutes ?
- Pardon ? Elle soupira.
- Non laisse tomber. Tu es bien arrivée à Saint-Paul ? Je regardais autour de moi.
- A moins que l'aéroport se soit foutu de moi, oui. Elle ria.
- Et tu es sûre que sa mère t'as donné la bonne adresse ?
- Pourquoi m'aurait-elle menti ?
- T'as raison..." Je soupirais. Contacter Karina avait été une très mauvaise idée, mais j'avais pu la convaincre de me dire où se trouvait Vanessa. J'avais passé plus d'une semaine a lui expliquer mes intentions avant qu'elle ne cède. J'ouvrais mon sac et vérifiais que l'enveloppe blanche s'y trouvait toujours.
"- T'as la lettre ?
- Oui, c'est bon. Elle souffla.
- Dans ce cas, je vais te laisser.
- D'accord.
- Je t'embrasse.
- Moi aussi Rose." Je raccrochais et rangeais mon téléphone dans mon sac. Je m'avançais vers la plage à la recherche d'un bar, le Blue Lagoon. D'après Karina, elle y serait.
Je trouvai enfin le bar en question. Il avait beau être tôt, le lieu grouillait de monde. Certains discutait à l'abri du soleil, d'autres installés au comptoir, buvaient et certains commandaient des verres pour les ramener au bord de l'eau. Je traversais la foule et m'accoudais au comptoir, me penchant un peu dans l'espoir de voir une blonde parmi les serveurs. L'un d'entre eux s'approcha :
"- Bonjour ! Vous avez besoin de quelque chose ? Je ne faisais pas attention à celui-ci, cherchant toujours du regard.
- Hum... un verre d'eau s'il-vous-plaît.
- Tout de suite." Il s'en retourna. Il revint quelques instants plus tard, posa mon verre et demanda :
"- Vous avez besoin d'autre chose ?
- Hein ? Je le regardais. Oh non, merci.
- Très bien."
Je bus une gorgée d'eau quand mon regard tomba sur une chevelure blonde.
Aussitôt, mon coeur s'accélèra et je pus entendre mon sang pulser dans mes veines.

015&016Où les histoires vivent. Découvrez maintenant