Chapitre trois: les tonalités du jour

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Bourdun, le même jour, 18 heures.

Une fois rentrée, je tâchais de me préparer rapidement pour la réunion de ce soir. Je ne savais pas qui y serait exactement mais je voulais être débarassée de ma tenue de travail. Je voulais simplement pouvoir être à l'aise. J'enfilais alors une robe rose cendrée plutôt simple mais agréable à porter. J'attrapais ensuite mon étole et mon manteau. Je savais que mon oncle était déjà sur place, je devais alors simplement le rejoindre dans la grande salle du château du village. 

Je me suis ensuite mise en route seule, Claudie restant toute la soirée chez une de ses amies. Je profitais alors de la nuit fraiche pour marcher d'un pas plutôt rapide. Après une bonne dizaine minutes de marche, j'arrivais et poussait la grande porte d'entrée afin de mettre au chaud. Je retirais mon manteau et le posait sur le porte manteau déjà bien rempli à l'entrée. Ne sachant pas vraiment où me rendre ensuite, je suivais les éclats de voix que je pouvais entendre. J'entrais alors dans la grande salle principale et descendait les escaliers vers le sous-sol. En passant par une autre porte, j'arrivais dans une salle bien remplie. Mon oncle, le père d'Henri et le grand père de George se trouvait sur une estrade en face de l'assemblée. Les rayons lumineux de la lune éclairaient viviement l'endroit qui était déjà bien illuminé par les quelques lumières. J'entrais alors et me placait parmi la foule, à l'arrière de la grande assemblée. Après quelques minutes, Henri et George vinrent me rejoindre et m'attrapaient la main pour que nous puissions aller devant. Je ne savais pas exactement de quoi ils allaient discuter et débattre mais mon interrogation allait vite avoir sa réponse.

- "Bonsoir chers amis!" Mon oncle prenait la parole et me fît un grand sourire en me voyant. J'aurai presque pu lire de la fierté dans son regard, d'être ici et que je le sois aussi. "Je suis vraiment heureux de vous voir et de pouvoir échanger avec vous quant à l'organisation du réseau et aux nouveaux moyens dont nous disposons à ce jour". 

La foule semblait très attentive, presque captivée par ce que disait mon grand père. Il y avait des hommes jeunes, plus âgés mais aussi des femmes et quelques adolescents et adolescentes. Je me rendais alors compte bien vite que toutes et tous se sentaient concernés par le sort du village. Je me sentais alors de plus en plus à l'aise. Je voulais finalement moi aussi pouvoir aider, à ma manière et selon mes moyens.

- "Bien débutons!" Le père d'Henri s'avançait et attrapait un tas de papier afin de communiquer sur les points du jour. "Alors, tout d'abord..." Il relevait ensuite son visage vers le fond de la salle et il se stoppait dans son élan. Personne ne comprenait alors réellement pourquoi il s'est arrêté. Nous tournions alors tous, à petit à petit, nos visages vers l'arrière de la pièce et nos coeurs cessèrent de battre. En face de nous, la canne dans sa main, se tenait le lieutenant Stein. Nous étions fini. Un groupe d'individus, cachés dans les sous-sols d'un château, avec des plans accrochés au mur, des munitions empactés dans des caisses de bois... Nous étions fini. Le lieutenant restait là, debout, il nous fixait. Nerveusement, je me tournais vers mon oncle qui, quant à lui observait la scène paisiblement. 

- "Allons Hermann. Tâchons de ne pas faire durer le suspens plus longtemps. Je crois que certains sont au bord du malaise!" Mon oncle se redressait en adressant ces quelques paroles au lieutenant. Il souriait et descendait de l'estrade afin de venir serrer la main à l'homme visiblement prénommé Hermann.

Je me retournais alors, les yeux très probablement écarquillés vers le lieutenant.

- "Vous avez raison Bernard." Lui aussi se mit à sourire en attrapant la main de mon oncle. Celui passait alors devant l'assemblée et s'arrêtait à ma hauteur : "Bonsoir Louise". Je le regardais effarée de la scène en tentant de lui répondre comme je pouvais :

Les Corbeaux dans le ciel, Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant