Chapitre Dix-Huit: Les frasques de la prude

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- Le soir même, Bourdun, maison familiale. 



J'étais dans ma chambre, allongée sur mon lit. Je repensais alors aux évènements de ces derniers jours. Je ne pouvais m'empêcher de me sentir heureuse et reconnaissante. J'avais ma famille près de moi : il ne manquait en somme que mes parents pour compléter ce tableau parfait. Je savais à quel point c'était un présent rare que d'avoir sa famille près de soi en ces temps difficiles et troublés. Alors que j'étais dans mes pensées, quelqu'un frappait à ma porte. Je me redressais et lachais un "oui" en attrapant mon châle pour le placer sur mes épaules. 

La porte s'ouvrait et je découvrais le visage d'Hermann qui avait l'air heureux de me voir. Il me souriait et n'osait visiblement pas entré. Il restait entre le pas de la porte et l'entrée de ma chambre en se grattant nerveusement l'arrière du crâne.

-"Entre Hermann." 

-"Merci". Il me souriait de nouveau et s'approchait de moi. Je lui donnais évidemment l'autorisation de s'asseoir sur le lit en tapotant sur les draps. 

-"Louise, je ..." Il s'arrêtait et me regardait dans les yeux. "Je voudrais simplement te dire que je sais que les choses vont vite et que peut-être que cela te fais peur...?"Je penchais la tête en attrapant sa main tandis qu'il continuait de me parler. "Tu es jeune Louise, et je sais que je ne suis un peu plus âgé que toi. Puis il faut avouer que la situation n'est banale alors je ne voudrais pas..."

Je posais alors subitement mes mains sur les joues d'Hermann en posant mes lèvres sur sa joue. Celui-ci me regardait intrigué tout en ne pouvant s'empêcher de sourire.

-"Hermann. Pourquoi cette inquiétude ?" Je le regardais tout en gardant sa main sur ses joues.

-"Louise tu es tellement... Tu es tellement rayonnante." 

Je souriais et décidais cette fois de poser mes lèvres sur les siennes. Je pouvais le sentir sourire. Il vint ensuite poser son front contre le mien en soupirant.

-"Je crois que j'ai finalement obtenu ma réponse". Lachait-il en riant. 



- Le lendemain matin, Bourdun, maison familiale. 


Je devais avouer que depuis le passage d'Hermann hier soir, je ne céssais de repenser à nos échanges. Je repensais à nos discussions, à nos étreintes, à nos baisers... Je n'avais jamais ressenti pareille quiétude et bienveillance. Je devais bien avoué que j'étais dans uen véritable bulle en ce moment. Une bulle de bonheur mais aussi pleine d'interrogations : comment la situation allait-elle évoluer ? Est-ce normal de ressentir tant de choses à la fois pour une seule personne ? 


-"Je vois qu'il y en a une qui a passé une bonne soirée ...!" 

Claudie entrait dans le salon où j'étais assise depuis une bonne quinzaine de minutes en regardant par la fenêtre. Je me retournais vers ma cousine qui levait ses sourcils plusieurs fois en me regardant. 

-"Pourquoi dis-tu cela ?" Je me redressais pour regarder ma cousine qui semblait de bien bonne humeur ce matin. Claudie riait en voyant l'air que j'avais sur le visage puis elle décidait de venir s'asseoir près de moi tout en caressant son ventre naissant. Je n'avais pas compris, lorsque je suis venue vivre avec mon oncle, ma tante et Claudie, que ma chère cousine serait si heureuse dans cette situation. Nous la pensions tous assez libre et volage. C'était une jeune femme libre : elle faisait ce qu'elle voulait, de la façon dont elle le voulait. Et, honnêtement, je n'aurais pu penser que ce qu'elle voulait, c'était d'être mère. Et voilà que désormais, je voyais ma cousine heureuse. Elle était comblée. Elle avait retrouvé son Jean et elle attendait maintenant le fruit de leur histoire qu'ils entretenaient depuis un certain nombre d'années. J'étais très fière d'elle et de sa force. 

Les Corbeaux dans le ciel, Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant