Bourdun, le jour même.
Je devais bien avouer que j'avais eu quelques difficultés à enfiler mes vêtements après ce qui venait d'arriver. Je ne sais pas réellement de quoi j'ai eu peur. Mais je crois pouvoir dire que le pire a été de voir le Henri que je connais, peu certes mais devenir une autre personne en un laps de temps court. Heureusement qu'Hermann a été là. Je ne sais pas ce qui aurait pu arriver autrement. Je passais alors de l'eau fraiche sur mon visage et coiffait ma chevelure. Une fois cela terminé, je descendais les marches et rejoignait le salon. Mon oncle me vit arriver et me prit immédiatement dans ses bras.
-"Louise! Hermann vient de me dire ce qui s'est passé ! Tu vas bien?!"
Je lui souriais autant que je le pouvais à cet instant et le rassurais :
- "Oui, je vais bien... Heureusement qu'Hermann ... Est arrivé". Je souriais de nouveau à Hermann en me dirigeant vers lui. Je ne saurais dire pourquoi mais je ressentais l'envie et le besoin d'être près de lui. Je me sentais apaisé en sa présence. "Et, pour Claudie...?" Je regardais mon oncle et attendait sa décision.
- "Et bien... A vrai dire, je sais que certains sont actuellement entrain de la rechercher mais il est difficile de savoir précisément où elle est. Je vais me rendre à la mairie et je vous tiens informer de ce qu'il nous est possible de faire". Mon oncle attrapait sa veste déposait ses lèvres sur mon front avant de faire un signe de tête à Hermann.
Sur la table du salon, mon oncle avait laissé quelques dossiers pour la prochaine et j'en attrapais un dont le nom m'intéressait sans aucun doute : celui d'Hermann. Je sourais à Hermann et ouvrait le dossier en débutant la lecture. Ce dernier l'a évidemment remarqué et me souris :
-" Je vais finir par croire que vous travaillez pour une agence secrète Louise". Je lui souriais et secouais légèrement la tête.
-"Peut-être est-ce le cas?" Il souriait de plus bel tandis que je relevais la tête du dossier. "J'espère sincèrement que Claudie se porte bien... J'aurai dû mieux la protéger ..."
Hermann se redressait et s'approchait de moi en posant ses larges mains sur mes épaules.
- "Louise, vous ne pouvez pas vous en vouloir. C'est sa décision d'être partie. Cette décision est celle d'une jeune femme mais... C'est la sienne." Je mordillais alors ma lèvre inférieure en soupirant. "Mais je vous promets que nous allons la retrouver et la faire changer d'avis Louise, je vous en fait la promesse".
Je souriais de nouveau et hochait la tête en tentant de positiver le plus possible. Après notre échange, je devais me rendre en ville afin de récupérer mon matériel de peinture pour ce week-end. Hermann m'avait accompagné jusqu'à la place centrale où une certaine agitation pouvait se sentir. Je ne savais pas réellement ce qui se passait mais je décidais de m'approcher légèrement de la foule et de poser la question à quelques connaissances du village:
- "Bonjour Denise." Je souriais à la femme que je connaissais simplement de vue. Elle se tournait vers moi et me souriait visiblement heureuse de pouvoir discuter un moment.
- "Bonjour Louise, comment vas-tu?"
- "Bien et vous? Que se passe t-il Denise...? Il y a de l'agitation partout..." Lui demandais-je en observant les environs.
- "Je vais bien merci. Et bien, de ce que j'ai entendu, les SS résidants à Bourdun auraient trouvé une famille juive qui se cachait dans un grenier dans une des maisons du centre-ville..." Je me pétrifiais alors pour la première fois de ma vie. Nous étions parvenu jusqu'alors à garder un certain calme sans qu'aucuns incidents n'aient lieu. Mais visiblement, cela ne durerait pas. A l'instant ou je me faisais cette réflexion, nous entendions des cris.
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Les Corbeaux dans le ciel, Tome I
RomanceHISTOIRE EN REECRITURE COMPLETE ! (Les chapitres sont repostés progressivement une fois qu'ils sont réecrits !) Je m'appelle Louise. Ou plus exactement "Louison". J'ai dix neuf ans. J'ai dû partir vivre chez mon oncle et ma tante à Bourdun, un char...