- Le soir-même, Bourdun, Maison familiale
Après avoir reposé mon manteau, je regardais mon reflet dans le miroir qui se trouvait en face de mon visage. Je pris alors conscience que je ne pouvais laisser Hermann et mon oncle avec cet homme qui était aussi dangereux. Je ne voulais pas les laisser. J'attrapais de nouveau mon manteau pour partir en courant et retrouver Hermann et mon oncle. Je voulais qu'ils rentrent et qu'aucun d'eux ne soit blessé. L'air glacé de l'hiver pénétrait mes poumons et figeait l'intérieur de mon corps. Mais je continuais, encore et encore. Cependant, ma course fût stoppée par un coup de feu qui retentissait dans la nuit bleutée. Je me figeais pour me remettre à courir en aperçevant des silhouettes plus loin.
-"Hermann !" Hurlais-je aussi fort que je pouvais. J'étais tellement inquiète. Et si il avait été touché ? Et si c'était mon oncle ? Je courais et je criais à m'en déchirer les cordes vocales. Deux bras m'arrêtèrent pour me maintenir.
-"Louise ! Calme toi !" Je reconnaissais alors la voix de mon oncle. J'avais l'impression d'être dans prise au piège tandis que je voulais retrouver Hermann. Je ne contrôlais plus rien : plus mon corps, plus ma voix. "Mon oncle, j'ai entendu le coup de feu ! Je l'ai entendu... Où est Hermann ?!"
Mon oncle semblait dépasser par la situation mais aussi par mon état qu'il avait du mal à maîtriser.
-"Louise... Je ne voulais pas que tu vois ça mais... Viens." Mon oncle caressait l'arrière de mon crâne et m'emmenait vers l'endroit où le coup de feu avait retentit quelques instants plus tôt. En approchant je vis Hermann, debout de dos. Il avait l'air de ne pas avoir été blessé. Je courais alors vers lui et l'encerclait aussi fort que je pouvais en me plaquant contre son dos.
-"Tu n'as rien..." Murmurais-je contre lui.
Il se retournait alors rapidement surpris que je sois ici.
-"Louise...! Que fais-tu ici ?" Il m'attrapait et me prenait dans ses bras.
-"J'ai eu tellement peur ! J'ai entendu le coup de feu et j'ai cru que... J'ai cru que..." Des larmes inondaient mes joues tandis qu'Hermann décidait de me serrer encore plus fort dans ses bras.
-"Je suis désolée que tu aies été aussi effrayée Louise... Je te promets que je vais bien. En revanche, lui..." Hermann tournait la tête vers le sol et je découvrais le lieutenant face contre terre.
Que s'était-il passé...?
- POINT DE VUE, HERMANN -
Tuer. Je vais le turer. Comment avait-il oser braquer son arme sur deux civiles ? Qui plus est : sur Louise et Claudie. Je ne laisserai pas passer ça, il en est hors de question. Le regard de Louise m'avait fait ressentir tellement de colère. La voir dans cet état de peur m'a brisé. Je ne peux supporter de la voir comme ça : je devais m'occuper de ce type.
En arrivant en forêt, il était inutile de chercher le lieutenant davantage. Ils étaient là, en train de discuter vraisemblablement. En me voyant arriver, le soldat savait. Il savait ce que j'allais lui faire subir. Sans s'en rendre compte, il avait reculé de quelques pas. Néanmoins, il se redressait tant bien que mal :
-"HEIL COLONEL!" Il se mit au garde à vous en tentant de maintenir son regard avec difficulté.
La jeune femme derrière lui ne bougeait pas et semblait être très peinée de la situation. Et elle pouvait l'être : je n'allais pas laisser passer ça.
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Les Corbeaux dans le ciel, Tome I
RomanceHISTOIRE EN REECRITURE COMPLETE ! (Les chapitres sont repostés progressivement une fois qu'ils sont réecrits !) Je m'appelle Louise. Ou plus exactement "Louison". J'ai dix neuf ans. J'ai dû partir vivre chez mon oncle et ma tante à Bourdun, un char...