Chapitre 6 : Surprise

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Une fois entrée dans l'appartement, je me dirige rapidement en direction de ma chambre pour regrouper mes affaires  dans une valise que m'a gentiment prêtée mon amie. Cette tâche ne s'avère pas être très longue et difficile vu le peu de vêtements que je possède.

Après avoir soigneusement plié mes habits dans la valise, je vais dans la salle d'eau et récupère mes affaires de toilette.

Je dois avouer que ne plus avoir à vivre dans cet appartement ne me manquera absolument pas. Cette ridicule habitation tombe quasiment en ruine : le vieux papier-peint décoloré gondole le long des murs à cause de l'humidité ambiante, l'appartement n'est pas isolé et encore moins étanche puisque nous avons de magnifiques inondations à la moindre goutte de pluie. Sans parler de nos adorables voisins qui sont le plus souvent en train de décuver dans les couloirs ou à crier à en faire trembler les minces cloisons qui servent de mur.

Mais je m'égare, une fois de plus !

Je sors rapidement de la salle de bain et c'est le cœur lourd que je ferme ma valise et rejoins Lisana.

J'hésite constamment entre fondre en larmes ou sauter sur place d'euphorie. Je suis tellement pressée de découvrir cette école si spéciale, mais aussi tellement triste à l'idée de quitter ma famille.

Comme toujours, c'est Lisana qui me tire de mes rêveries en me rassurant comme le ferait une grande sœur :

 - Ne t'inquiète pas, je suis sûre que tout se passera à merveille, alors tu n'a aucune raison d'être triste ou d'appréhender quoi que ce soit.

Je hoche rapidement la tête pour lui faire comprendre que tout va bien, puis nous nous mettons en route pour rejoindre les garçons.

Seulement 3 secondes après notre arrivée dans le hangar, Garet nous accueille, un grand sourire fixé sur ses lèvres.

D'après mon expérience, ce sourire n'annonce strictement rien de bon, surtout venant de Garet !

Le colosse d'un mètre 95 nous emmène dans la cuisine, d'où proviennent d'alléchantes odeurs de nourriture.

Et comme tout le monde le sait, j'adore manger !

J'accours dans la cuisine et y trouve Jordan et les jumeaux qui s'affairent aux fourneaux.

 - Qu'est-ce qu'on mange de beau ? Je demande, l'eau à la bouche.

 - Ça c'est une surprise ! Me répond Nico. Et tu as interdiction d'approcher le four tant que ce n'est pas terminé.

 - Vous voulez ma mort c'est ça !? Je demande sur le ton de la rigolade. C'est inhumain de me faire patienter avec une si bonne odeur de nourriture dans la pièce !

 Après une dizaine de minutes à essayer de voir ce qui cuisait dans le four, Jordan amène finalement le plat à table.

 - Des pizzas ! Je crie. Je sens que je vais me régaler !!

Nico ne se gêne pas et se moque de mon amour pour la nourriture tandis que je prends une part de pizza encore fumante et croque allègrement dedans.

Une fois rassasiés, nous nous dirigeons dans la pièce faisant office de salon.
En effet, cette pièce très peu éclairée ne possède qu'un vieux canapé usé par le temps, une table basse à 3 pieds qui tient encore debout par je-ne-sais-quel miracle et quelques poufs délavés à même le sol.

Mais cet espace reste pourtant, à mon goût, le plus chaleureux de tout le hangar.

J'accélère le pas pour être sûr d'avoir une place dans le canapé, bien plus confortable que ces pauvres coussins posés au sol.
Lisana et Nico m'y rejoignent tandis que les 3 autres prennent les coussins sans râler.

- Maintenant que nous avons tous bien mangé, la soirée peut commencer ! Déclare Jordan, le sourire aux lèvres.

 - Je dois prendre peur maintenant, ou j'attends encore un peu ? Je demande, intriguée par ce qu'à préparé Jordan.

 - Ne t'inquiète pas, cette soirée ne devrait pas tourner en bizutage général. Enfin, normalement.

 - C'est bien ce que je pensais, vous voulez vraiment ma mort ce soir ! Je lance en rigolant pour cacher la tristesse qui commence à pointer.

 - Bien sûr que non ! Répond Nico. Si on voulait vraiment te tuer, on l'aurait fait bien avant je te rassure. C'est ce qu'on avait prévu au départ, mais finalement on s'est attaché à toi et on a pas réussi à t'empoisonner. C'est triste !

Je rigole devant la piètre tentative d'humour de Nico. Même si au fond, les entendre dire qu'ils se sont attachés à moi me touche profondément.

Mais voyant la bonne humeur générale qui commence à se teinter de nostalgie et de tristesse, je préfère changer de sujet :

 - Bon, qu'est ce que vous avez prévu au final ?

 - Comme ça fait une éternité que nous n'avons pas joué à des jeux, on a décidé d'y consacrer une soirée complète ! Répond Lisana en tapant dans ses mains. 

 - C'est une super bonne idée ! Bon qu'est-ce qu'on attend ? J'ai envie de vous mettre la pâté alors autant s'y mettre maintenant. Je déclare.

Comme d'habitude, les garçons partent au quart de tour. Une lueur de défi s'est allumé dans leurs yeux à la seconde où j'ai prononcé cette phrase.

Will attrape le paquet de carte malmené par le temps et nos nombreuses parties et commence à distribuer.

Les parties s'enchaînent, presque toutes semblables :

Jordan et Lisana passent leur temps à tricher de toutes les manières possibles et imaginables, sans pour autant réussir à gagner une seule partie, tandis que Garet et Will trouvent toujours une excuse pour justifier leurs défaites. Et au contraire, Nico se prend le plus souvent, bien trop au jeu comme si sa vie en dépendait.

Bref, toutes les réactions durant les parties déclenchent de mémorables fous rires, pendant que la soirée défile à la vitesse de la lumière.

A 3 heures du matin, nous décidons d'arrêter les jeux de cartes pour se contenter de parler, en se remémorant de magnifiques souvenirs.

Je pourrais rester comme ça des jours entiers à parler et à passer du bon temps avec mes amis, mais la fatigue finit par nous rattraper et nous tombons petit à petit tous les 6 dans les bras de Morphée.



Pacte avec l'AbysseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant