Pacte avec l'Abysse

Chapitre 28 : Nouveaux défis

Rye ne nous tient pas rigueur de notre retard plus longtemps, sûrement conscient que nous sommes des cas désespérés. Il se contente donc juste d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur, pour s'y engouffrer quelques secondes après l'ouverture des portes.

Je ne le suis pas pour autant, trop occupée à fixer l'intérieur de la cage d'ascenseur.

Le brun perçoit mon hésitation et avant que je n'aie le temps de poser la moindre question, ce dernier déclare :

- Cass et Maeva nous attendent déjà en bas donc activez-vous, on va finir par arriver en retard avec vos bêtises !

Mike se sent obligé de me traîner jusque dans la cabine, comme s'il avait peur que je n'y monte jamais.

Le trajet se fait dans un silence presque religieux, que personne ne semble vouloir briser. C'est finalement le « Ding » de l'ascenseur qui s'en charge, nous indiquant que nous sommes arrivés à destination, ce qui ne me rassure pas vraiment, au contraire !

Nous débouchons sur un grand couloir sombre dont je ne me souviens que très brièvement.

Je mets ma main à couper que si Will était là, il dirait que ce pourrait être le genre de décor de film d'horreur qu'il affectionne tant. Penser à ma famille de l'entrepôt me fait toujours un pincement au cœur.

De nostalgie ou de culpabilité ? Je ne saurais dire...

Une douleur aiguë au bras me tire de mes pensées. Je sursaute avant de commencer à frotter mon bras douloureux.

- Ça va pas la tête !? Qu'est-ce qu'il t'a pris de me pincer ?

Mike me lance un sourire contrit avant de déclarer, comme si c'était la chose la plus logique du monde :

- C'est pour l'instant la technique la plus efficace pour te sortir de tes pensées et te ramener dans le monde des vivants.

Je lui claque l'arrière de la tête, vexée, avant de rejoindre Rye à grands pas.

Mais je ne peux pas vraiment lui en vouloir, cela partait d'une bonne intention. Je finis donc par me retourner et lui répondre, un sourire moqueur collé aux lèvres :

- Comme ça on est quitte Mikey !

Le blond semble surpris par ma réaction, mais cela ne l'empêche pas de me décrocher son plus beau sourire en retour.

C'est donc la mine enjouée que nous pénétrons dans notre future salle d'entraînement.

Mais mon sourire est de courte durée, rapidement remplacé par le même visage ébahi que mes deux amis.

Il faut se rendre à l'évidence, maintenant on joue dans la cour des grands.

Notre salle d'entraînement, qui se rapproche plus de la taille d'un hangar qu'autre chose, semble pouvoir répondre à la moindre de nos demandes.

Une piscine olympique trône dans un coin du hangar, tandis qu'un immense mur d'escalade couvre le mur opposé. Le reste est occupé par diverses machines et équipements, dont je ne parviens pas à deviner l'utilité.

Je ne peux m'empêcher de remarquer les quatre bobines géantes dans chaque coin de la salle, étrangement similaires à celles utilisées pour créer le portail menant vers l'Abysse. Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions qu'une dizaine d'adultes surgissent de nulle part.

Je reconnais parmi eux 3 scientifiques à leurs blouses blanches immaculées et en déduis que les 10 personnes restantes doivent être nos professeurs.