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— Alors ? Qu'est-ce que c'était que ces adieux ? me demanda Spike quand j'entrai dans la chambre.

— Un baiser.

Spike, qui était en train de verser du champagne dans une coupe en cristal, se retourna vers moi avec une expression scandalisée qui paralysait son visage. Je ne savais pas si c'était ma franchise qui l'avait choqué ou le fait que la requête d'Angel auprès de lui n'avait été qu'une bonne excuse pour se retrouver seul avec moi.

Je me crispai, et naïvement, je demandai :

— Il a eu ta permission, non ?

Il contourna le bar avant de s'avancer vers moi. En fait, il s'était si rapproché que j'avais été forcée de reculer jusqu'à me retrouver coincée entre lui et le mur.

— Je te demande pardon ? s'enquit-il.

— Je pensais que tu étais au courant, bégayais-je.

Sa mâchoire se crispa.

— Et tu l'as laissé faire sans poser de question ?

Je ne répondis pas, furieuse du constat que nous étions tous les deux en train de faire. Visiblement, Angel n'était pas aussi innocent qu'il prétendait l'être. Avec sa jalousie dont j'avais parfois été témoin et victime, je me demandai comment je n'avais pas su flairer ce traquenard. Pour lui, c'était sûrement une mission accomplie : Spike était furieux. Celui-ci retourna justement derrière le bar en jurant à voix basse. Je soupirai en me penchant pour retirer mes escarpins. J'avais attendu ce moment de la soirée avec impatience, et là, il semblait être gâché pour une rivalité qui n'était plus d'actualité.

— Tu veux bien passer outre, s'il te plaît ? le suppliais-je en me déplaçant dans la pièce. Il n'avait peut-être même pas l'intention de...

— Alors tu le défends si je comprends bien ?

— Je dis simplement que tu ne devrais pas le prendre personnellement.

— Comment veux-tu que je le prenne alors ?

Un moment de silence s'écoula et Spike redevint aussi froid qu'une statue de glace. Il se remit à verser les verres de champagne. Je décidai de ne pas perdre une seconde de plus à le regarder avec impuissance et je me faufilai derrière lui pour l'enlacer. Je posai ma tête contre son épaule.

— Dis... tu vas faire l'enfant encore longtemps ? l'interrogeais-je d'une voix douce. (Il ne répondit pas.) Tu aurais fait quoi à sa place ?

Cette fois, il soupira bruyamment.

— Tu devrais aller jeter un œil à la terrasse.

Malgré mon désespoir vis-à-vis de son attitude, je m'exécutai à sa demande. Je me rendis à l'extérieur, m'avançai sur le balcon, appuyai mes paumes contre la rambarde, appréhendant la vue. Elle était magnifique. L'appartement terrasse est un très bon choix.

Spike vint me rejoindre quelques secondes plus tard et posa les coupes de champagne sur la rampe avant d'enrouler ses bras autour de moi. Il posa un baiser sur mon cou et je me mordis la lèvre, telle une réponse habituelle à ses caresses.

Il me retourna face à lui, m'attrapa et à me posa sur la rambarde, entre lui et le vide. Mes jambes s'enroulèrent autour de lui, et je réalisai que ma jupe noire et courte lui permettait un accès parfait. Nous nous regardâmes un instant tandis que je me sentais devenir de plus en plus ivre de désir. La ville et ses lumières me paraissaient si loin, désormais. Je me sentais apaisée par les rafales dues à l'altitude. De plus, les doigts de Spike dansaient sur l'épiderme de mon dos, créant de petits spasmes de plaisir dans tout mon corps.

— Tu me fais confiance ? me demande Spike d'une voix rauque et débordante de plaisir.

Je hochai la tête. Ses mains glissèrent alors sur mon ventre et jusqu'à mes hanches. Son visage s'enfouit contre ma poitrine, rejoignant lui aussi le bas de mon corps. Il releva mon débardeur avec ses dents et posa quelques baisers langoureux sur mon abdomen. Mon premier réflexe : me pencher vers l'arrière. Sauf que c'est un vide de cinq étages derrière moi! Les frissons d'adrénaline et d'excitation ne tardèrent pas à se mélanger, même si je savais que j'étais en sécurité avec les mains de Spike accrochées à moi. Je ne pus faire autrement que gémir.

Soudain, il fit claquer nos hanches ensemble dans un grognement bas, me ramenant dans ce monde, loin du vide.

— Tu veux vraiment faire ça ici ? demandais-je à voix basse.

— Quoi ? Sur la terrasse ? Je ne vois pas ce qui te gêne, ça ne sera pas une première.

Je ricanai en sentant mes joues rougir. Puis ses doigts habiles glissèrent sur mes sous-vêtements noirs. Je pouvais sentir mon humidité couler sur mes cuisses.

— Oh mon Dieu, Spike, gémis-je.

Je libérai moi-même son sexe de son jean et Spike s'accrocha plus fermement à moi avant d'enfin céder et m'échanger son premier baiser de la soirée. Nos hanches s'étaient retrouvées de nouveau, créant des vagues incontrôlables. Je voulais qu'il me prenne, qu'il me possède. J'attendais ce moment depuis des jours.

Je passai mes doigts dans ses cheveux blonds, légèrement bouclés, et attirai ses lèvres vers ma nuque avant que ses dents ne s'enfoncent dans ma chair. Dans un gémissement de plaisir et de douleur, je lui chuchotai un : « prends-moi » auquel il répondit en me pénétrant si fort que je sus que dès le lendemain, des ecchymoses orneraient l'intérieur de mes cuisses.


Conséquences - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant